La nouvelle chanson française (2)

Ce deuxième volet présente cinq autres auteurs-compositeurs-interprètes de la Nouvelle chanson française, mélangeant des connus (Thomas Fersen, Juliette) à des moins connus : Pierre Lapointe, Marie Charrier, Louiville.

Juliette

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Née en 1962 d’un père saxophoniste, Juliette s’est fait connaître sur le tard, d’où sa présence dans cette rubrique. Elle interprète d’abord les grands noms de la chanson française : Piaf, Brel, Brassens Vian et s’en inspire comme créatrice. Elle remporte d’abord un succès d’estime avec en 1990 le Grand prix de la chanson française à Sarrebruck et en 1991 le prix du jury et du public au Tremplin de la chanson des Hauts-de-Seine. Ce dernier prix lui permet de produire elle-même son premier album, « ¿Que tal? ». Dès lors , son succcès auprès du grand public monte progressivement. Des récompenses toujours : deux prix Charles-Cros ! Sur son dernier album sorti le 10 janvier 2011, « No parano », Juliette travaille pour la première fois avec le violoncelliste Vincent Ségal qui l’accompagne dans les chansons « La lueur dans l’œil » et « Madrigal moderne ».

Quelques-uns de mes titres préférés : « The single » (féroce critique de la musique marketing), « Un petit vélo rouillé« , « Madrigal moderne« , « Une chose pareille » (une chanson méconnue de Salvatore Adamo), « Rhum pomme » (bonne humeur garantie), « Que tal ? » (avec clins d’oeil à Jacques Brel), « Casseroles et faussets » (déjanté et désopilant), « Mémère dans les orties »

Son site officiel

Pierre Lapointe

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Pierre Lapointe est un auteur-compositeur-interprète québécois de la jeune génération (né en 1981). En décembre 2002, il obtient une bourse du Conseil des arts et des lettres du Québec, ce qui lui permet de préparer son premier album commercial. Encensé par la critique, tout s’enchaîne :  de 2002 à 2004, il se produit en Europe. Aux FrancoFolies de Montréal, il fait salle comble pendant quatre soirs et reçoit le prix Félix-Leclerc. Ce prix lui assure une nouvelle présence en France en 2005. En avril 2007, au Printemps de Bourges puis à la Cigale, Brigitte Fontaine interprète en duo sur scène avec lui « La symphonie pastorale ».Titulaire de nombreux prix, Pierre Lapointe est vraiment…une pointure. Son oeuvre est remarquable et sans doute l’une des toutes meilleures de sa génération.

Quelques chansons en vidéos : « Deux par deux rassemblés« , « Je reviendrai« , « Au bar des suicidés« , « Le lion imberbe »

Thomas Fersen

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C’est à l’école communale que ce parigo découvre la chanson par le biais des chansons paillardes. Dans les années 80, il s’inspire de la musique anglo-saxonne.

C’est en 1986 que naît l’artiste Thomas Fersen, un nom d’emprunt constitué du prénom de Thomas Boyd (joueur de football écossais que Thomas remarque lors du Mundial 86) et du patronyme d’Axel de Fersen qui fut l’amant supposé de Marie-Antoinette.

Il sort en 1993 son premier album, Le Bal des oiseaux. Cet album lui donne une reconnaissance immédiate. Il  devient disque d’or et gagne une victoire de la musique en tant que Révélation masculine en 1994. Il est l’un des premiers artistes à rejoindre le label Tôt ou tard. Son titre « Deux pieds » sur l’album « Pièce montée des grands jours » devient un tube.

En 2011, il sort son nouvel album, « Je suis au Paradis ». Thomas Fersen, qui dépeint souvent des personnages nocturnes ou marginaux, voire assassins, se repaît ici de la légende des fantômes et des morts-vivants.

Quelques-uns de mes titres préférés : « Monsieur », « Le bal des oiseaux« , « Saint-Jean-du-Doigt« , « Pour toi mon amour » (Prévert)

Marie Cherrier

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Marie Cherrier n’a que 26 ans mais elle connaît Renaud bien mieux que Nadine Morano. Son œuvre s’inspire d’ailleurs de cet aîné gouailleur. Quand son papa lui offre sa première guitare, elle a 17 ans, et c’est sur le répertoire de Renaud qu’ elle s’exerce. Son deuxième CD, « Alors Quoi ? », est sorti en 2007. C’est au chanteur  Renaud qu’elle s’adresse sur le ton du reproche pour son comportement actuel et son mariage avec Romane Serda (« Allez dis lui adieu minette… »). Comme Renaud, elle écrit des chansons engagées : « Pantins ! » parle des évènements en Irak en 2002. Suivront d’autres chansons engagées.

Comme d’autres artistes – Jeanne Cherhal par exemple – , Marie Cherrier doit ses premiers pas aux Rencontres d’Astaffort (vivier de nouveaux talents sous le parrainage par Francis Cabrel). C’est là qu’elle rencontre Jean-François Delfour qui lui propose de faire un CD. C’est ainsi qu’à 19 ans, elle sort « Ni Vue ni Connue ».

Marie fait des mélodies simples et carrées qui donnent toute la place aux textes, dans la ignée d’un Georges Brassens qui est un de ses mentors.

Quelques chansons en vidéos : « Joyeux Noël« , une petite critique des pratiques commerçante de fin d’année. « Manouche« . « Septième ciel« , adressée aux messieurs.  « Marchand d’frous frous« . « Alors quoi ? » (adressée au chanteur Renaud)

Louis Ville

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D’abord membre du groupe Do It, Louis Ville mène depuis 11 ans une carrière solo. Si sa voix cassée rappelle Arthur H., son style, son registre le rapprochent de Léo Ferré.

Quelques chansons en vidéos : « Ne te retourne pas« , « Sans rien dire »

Sur Deezer : « vingt ans » (de Léo Ferré)

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Par les temps qui courent, y’a plus rien qui marche

Un brin d’humour avant le brin de muguet.

Par les temps qui courent, y’a plus rien qui marche.

I

S’il y a des saints qui nous éclairent
Comme Saint-Patrick au mois de mars, (17 mars)
La trinité des saints de glace, (11, 12, 13 mai)
Après y’a plus beaucoup d’repères.

Refrain :

De la mi-juin jusqu’au mois d’août
On nous laisse errer dans le doute.
On ne sait plus à quoi s’attendre
Du mois d’juillet jusqu’à décembre.

II

« Au mois d’avril,
Ne te découvre pas d’un fil ».
Au mois de mai,
Fais ce qu’il te plaît ».

Refrain :

Mais d’la mi-juin jusqu’au mois d’août
On nous laisse errer dans le doute.
On ne sait plus à quoi s’attendre
Du mois d’juillet jusqu’à décembre.

III

S’il pleut à la Saint-Médard, (8 juin)
Il pleut quarante jours plus tard.
« A moins que Saint Barnabé (11 juin)
Ne lui coupe l’herbe sous le pied »

Refrain :

Mais d’la mi-juin jusqu’au mois d’août
On nous laisse errer dans le doute.
On ne sait plus à quoi s’attendre
Du mois d’juillet jusqu’à décembre.

IV et fin

Heureusement, l’année d’après, ça recommence.
c’est reparti !
« Au mois d’avril… »

Voris Bian 15 avril

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Projet N°3 : la République responsable « 2.0 »

Dominique de Villepin vient de dévoiler son projet dans les grandes lignes. Je partage son constat : le citoyen est  le grand absent de la république. En revanche, nous divergeons sur la plupart des idées proposées : la création d’un impôt citoyen payé par tous, y compris les très bas revenus, le revenu citoyen universel versé aux seuls Français à l’exclusion des étrangers qui, si je comprends bien, n’auraient plus droit qu’aux allocations familiales.

Je suis pour une formation du citoyen et pour sa plus grande implication dans la république. Mais pour moi, cela ne passe pas par la solution d’un impôt citoyen. Un tel impôt ne responsabiliserait pas le citoyen, il le pousserait peut-être plus vers les extrêmes car il en a marre de payer des impôts reposant sur des impostures et dont il ne comprend ni le fondement ni la finalité. D’ailleurs, la Déclaration de 1789 dit que le citoyen a un droit de regard permanent sur les impôts et leur usage. C’est par là qu’il faudrait commencer avant de songer à l’imposer encore davantage au nom de je ne sais quel principe vertueux.

Une chambre de citoyens

Il y a quelques années, je défendais l’idée d’une 3ème chambre, à côté de l’Assemblée nationale et du Sénat : la chambre des citoyens qui pourrait être une chambre d’échange et de  proposition réservée aux citoyens non élus, sans mandat d’aucune sorte. Ceci peut sembler utopique mais cette chambre peut très bien être virtuelle grâce au développement d’Internet, des blogs, des réseaux sociaux et du vote électronique. Cette chambre pourrait jouer un rôle de formation et de soutien dans le cadre des référendums. Elle serait soustraite à toute influence politique et des lobbies. Elle serait la voix de la société civile agissant de façon désintéressée et dans l’intérêt général. Les citoyens-membres recevraient une indemnité de la part de l’Etat.

Des actions citoyennes

Distinctes des actions menées dans le cadre du service civique, les activités citoyennes ne relèveraient ni du travail ni de l’aide sociale. Parce que le travail au sens économique n’est pas toute l’activité. A ce propos, je trouve parfaitement stupide l’acharnement de l’UMP à nous seriner avec la valeur travail dans une société qui perd de plus en plus d’emplois et à vouloir imposer à tout prix des tâches – souvent ingrates ou inutiles – aux chômeurs ou aux bénéficiaires de minimas sociaux sous la menace de leur couper les vivres. Une réforme est dans l’air mais il est peu probable qu’elle passe. Je suis partisan d’actions citoyennes parce que replacer le citoyen dans la république ne peut se réduire à faire peser sur lui une imposition supplémentaire (le citoyen n’est pas qu’un contribuable), cela passe par son rôle actif dans la société. Ces activités seraient rémunérées comme un travail sur un fond financé par le privé au titre de la participation des acteurs économiques aux actions citoyennes. Une des actions prioritaires à mettre en oeuvre me paraît être la formation de base pour tout citoyen. Chacun doit pouvoir décrypter les enjeux de notre vie en société sans le prisme déformant des idéologies partisanes. Un viatique pour chaque citoyen le rendrait plus responsable, plus vigilant, plus impliqué et le remettrait aussi sur le chemin des urnes…

Eduquer le regard et l’écoute

Cela paraît tout bête mais une grande part des incompréhensions, des malentendus, de l’abstention et des tentations extrémistes viennent d’un handicap visuel et auditif. Le citoyen cantonné au rôle de spectateur ne sait pas décoder les images dont on l’abreuve. Il ne sait pas non plus écouter. Pour finir, il faut bien sûr qu’il ait le droit à la parole et c’est le sens de mes deux propositions précédentes.

– former l’écoute : tout un chacun doit pouvoir bénéficier d’une aide voire d’une formation pour apprendre à écouter l’autre sans l’interrompre, à saisir son message, à le restituer, avant de donner sa propre opinion. Ainsi qu’une formation au travail collectif, en équipe. Il faut par ailleurs développer le sens auditif à l’école.

– éduquer le regard : l’émission « arrêt sur image » avait cette vertu et beaucoup de citoyens actifs (blogueurs…) regrettent sa disparition. Ce genre d’initiative devrait être généralisée pour former le jugement autonome de tout citoyen. Le résultat à terme ne pourra être que bénéfique pour la démocratie : fini les images racoleuses et truquées, abêtissantes ! Fini les slogans simplistes : Fini la manipulation par l’image ! Le rôle des médias en serait amoindri mais celui du citoyen en sortirait renforcé.

Les leaders politiques seraient ainsi contraints de rendre leur discours plus mâtures et plus crédibles, s’adressant à des citoynes miieux éduqués, mieux impliqués et plus responsables.

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Le printemps noir du Japon

I

Après la fuite radioactive,
Il a fallu que tous s’activent.
On franchit un nouveau pallier.
Perle a repris le collier.
Et l’expression que Perle arbore
Evoque la peur de Pearl Harbor.

Perle mène une vie très dure
Qu’elle sacrifie pour des ordures.
Perle, la vie est trop belle
Pour qu’on la jette à la poubelle.
Perle, tu vas finir comme les déchets
C’est pas la vie que tu cherchais.

II

Après le deuxième incendie,
On appelle Sébastien, Sandy.
Demain c’est Fanny qui s’y colle
On lui a appris à l’école,
A tout donner pour la patrie.
Travail – Fanny – patrie.

Il y a aussi Edgar, Eva,
Qui travaillent pour Areva.
Et qu’on traite avec moins d’égards.
Que les déchets que l’on égare.
Edgar, Eva sont dans l’aérogare.
Prêts à mourir sans un regard.

III

Aux savants on ne peut se fier.
Aux petits  de se sacrifier.
Déjà le souvenir d’Edgar
S’évapore de port en gare.
Le visage brûlé d’Eva
Est oublié chez Areva.

Ces jeunes enfants sur un atoll,
Les bébés, le vieil Anatole.
Peu importent hélas les âges,
Tous emportés par le nuage.
Fukushima et Tchernobyl.
Et demain où ? Dans notre ville ?

Voris Bian 13 avril 2011

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Chansons du printemps (2) : Lise

Sans lise je m’enlise…

I

Je suis chapardeur
De minutes, d’heures,
Un voleur de temps.
Et de temps en temps,

La Vie me seconde.
Ma main barboteuse
ôte les secondes
Des mains des trotteuses.

Refrain :

Mais j’ai perdu Lise
Par pure sottise
Et je poétise.
Sans Lise,
Mon espoir s’enlise.
Sans Lise.
Comme la Tour de Pise.

II

Je suis détrousseur
Un sacré farceur.
Avec moi Chronos
N’est pas à la noce.

Je lui fais les poches.
Aussitôt j’empoche
Le meilleur du temps,
La plupart du temps.

Refrain :

Mais j’ai perdu Lise
Par pure sottise
Je me banalise.
Sans Lise,
Je capitalise.
Sans Lise.
Je comptabilise.

III

J’étais maraudeur
Des plus beaux instants.
Me voilà rôdeur.
Je n’ai plus le temps.

Il s’immobilise,
Se volatilise.
Quand je réalise
Que j’ai perdu Lise.

Refrain :

Car j’ai perdu Lise
Et le temps s’écoule
Et moi je m’écroule
Et mon cœur s’enlise
Dans le sablier sans Lise.
Je fais mes valises
Pour la Tour de Pise.

Voris Bian 12 avril 2011

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La nouvelle chanson française (1)

« N’en déplaise à certains, je ne regrette pas d’avoir voté Bayrou en 2007 et je suis convaincu que ce sont les électeurs de Royal qui devraient se repentir. » Engagés, pas engagés les auteurs-compositeurs d’aujourd’hui ? Cette citation d’Arnaud Fleurent-Didier pourrait laisser penser qu’ils sont politisés. Mais ce n’est pas le cas. Ils gardent leur distance avec la « chose » publique. Le supplément culturel du Figaro du 11 avril braque ses projecteurs sur les nouveaux auteurs-interprètes français qui chantent dans la langue de Molière, alors que la tendance récente de nombreux artistes était à l’anglais (groupes  Phoenix, Cocoon, Aaron…). On trouve dans cette nouvelle scène beaucoup d »héritiers de Gainsbourg ou de Bashung. Ou de Dominique A, considéré souvent comme le pionner de la Nouvelle Scène de la chanson française. Peu se revendiquent des générations précédentes : les Barbara, Brel, Ferré, Brassens, Ferrat… Ce premier volet sera consacré aux artistes mis en lumière par le Figaro : Bastien Lallement, Joseph d’Anvers, Alex Beaupin, L. , Arnaud Fleurent-Didier.

Bastien Lallement

Sous le label Tôt ou Tard, il publie l’album « Les premiers instants »  (écouter sur Deezer). On sent ici l’inspiration de Brassens. Après « Les Erotiques », son 3ème album, « Le Verger », fait inévitablement penser à Gainsbourg (des années 60) dans le phrasé et par les jeux de mots. Sur cet album figure notamment « Les Fougères » où cette influence se perçoit nettement. A écouter aussi « Les empoisonneuses », un titre qui montre combien Bastien Lallemant puise aussi son inspiration dans le roman noir. L’album Le Verger a été réalisé par deux confrères, Albin de la Simone et Bertrand Belin. Il s’agit ici plus de narrations et d’ambiances que de chansons à textes. Voire des univers graphiques dessinés par cet ancien étudiant des Beaux-Arts.

L. (Raphaële Lannadère)

Tout comme « M », Raphaële Lannadère a choisi de se faire désigner sous une simple initiale mais elle n’a pas de patronyme connu dans le métier de la chanson. Elle ne doit tout qu’à elle-même. Elle se forge la voix dans un groupe polyphonique interprétant des chants du monde ( gospel, chants corses, tziganes, pakistanais…). Elle se produit sur de nombreuses scènes. Elle débute ensuite une carrière solo e forme ensuite en reprenant les grands classiques (Piaf, Ferré, Brel, Barbara….Elle se fait connaître enfin avec ses propres créations comme le titre « Petite » qui fait date et marque un style personnel à part. Elle parvient à sortir de l’anonymat sans maison de disques ni soutien promotionnel. Profonde et poétique, son œuvre côtoie divers genres musicaux : rock, Hip-hop, trip-hop, tango, Fado, etc.

Son album « Initiales » sur Deezer (peu fourni pour l’instant)

Son site officiel

Joseph d’Anvers

Contrairement à ce que son nom laisse penser, il n’est pas belge. Il a choisi son nom de scène en empruntant le prénom d’un de ses grands-pères et le nom de la station du métro parisien Anvers située proximité de son lieu de résidence. Il est aussi écrivain après avoir été opérateur du son pour le cinéma. En 2006, cet ancien boxeur publie son premier album intitulé « Les choses en face » qui inclut un duo avec l’artiste Miossec : « La vie est une putain » et « Nos jours heureux« . En 2008, il participe à l’album Bleu Pétrole d’Alain Bashung (la chanson « Tant de nuits »), et compose l’intégralité de « L’Homme Sans Âge » pour Dick Rivers. Joseph d’Anvers continue d’écrire et des artistes comme Françoise Hardy, Amandine Bourgeois font appel à lui. Rage et douceur impriment l’œuvre de cet artiste qui, en 2011, sort l’album « Rouge fer » qui comprend notamment « Ma peau va te plaire« .

Alex Beaupain

Quand on fait Sciences Po, on peut finir député et parfois… dépité ! Comme Alex, créateur de textes amers sur notre société qui va mal, ou sur l’abandon amoureux. Il faut dire que sur ce deuxième point, la vie l’a servi : à 26 ans, il a perdu brutalement sa petite amie. Cette expérience lui a donné une seconde naissance artistique : « J’ai commencé à écrire des chansons que je trouvais importantes, je n’étais pas très volontaire avant, je le suis devenu… »  Il n’a pas, contrairement à son père, le look coco (père cheminot cégétiste) mais plutôt dandy. Sa filiation est double : la génération des Brel, Barbara, Brassens qu’il écoutait quand il était enfant et les Souchon, Gainsbourg, Daho, Murat, Bashung. Dans « Libération » on dit aussi qu’il est l’enfant de Calogero et de Dominique A.  « Je suis mélodiste comme le premier et j’écris des textes personnels comme le second« , précise l’intéressé.

Alex est monté de la province comme son ami le cinéaste Christophe Honoré qui l’engage comme compositeur sur son premier court-métrage. C’est le début d’une longue collaboration. Il a lui-même un bac A3 cinéma. On le découvre surtout à travers “Les Chansons d’amour”, qui illustre le film de Christophe Honoré, dont il signait la bande-son. Alex Beaupain y racontait  le deuil qui l’avait frappé quelques années plus tôt. La chanson d’amour retrouve avec lui, « une intensité, un lyrisme et une vitalité qui semblaient perdus » (Télérama). Avec « Pourquoi battait mon cœur », son 3ème album, Alex Beaupain change de registre. Il se tourne vers la chanson quasi-engagée. Comme dans son titre « Au départ » (si vous supportez le son électronique), dans lequel il revient sur le parcours politique de la gauche de 1981 à 2002. Alex Beaupain refuse la chanson frontalement engagée mais rejette tout autant les normes et les valeurs dominantes. « Au Ciel » cache derrière une musique pop une blessure intime.

Arnaud Fleurent-Didier

Arnaud Fleurent-Didier (AFD) a mis en musique le discours prononcé par Dominique de Villepin à la tribune de l’ONU le 14 février 2003. Ce fait d’armes a fait sa notoriété sur Internet et lui a valu une interview sur CNN. Sa prise de position en faveur de François Bayrou a aussi fait parler : « N’en déplaise à certains, je ne regrette pas d’avoir voté Bayrou en 2007 et je suis convaincu que ce sont les électeurs de Royal qui devraient se repentir. » Il passe donc pour un « chanteur de droite » mais qui n’est pas catalogué  « chanteur de droite » depuis que Cali s’est positionné à gauche, objecte-t-il.

Sur le plan musical, les héritages d’Arnaud Fleurent-Didier se nomment Michel Legrand (pour la flamboyance de ses orchestrations),  Michel Polnareff (pour le timbre aigu), William Sheller, Burt Bacharach, Michel Berger. Mais aussi les Smiths, dont il est « fan ultime », et Pierre Vassiliu.

Sur le plan des textes, il aborde le domaine sentimental, mais aussi d’autres sujets tels que les rapports parents-enfants (Si on se dit pas tout), le rapport au passé (Mai 68 ou l’Occupation dans Mémé 68), la légèreté et l’humour (Risotto aux courgettes).

Arnaud Fleurent-­Didier, 35 ans, chanteur et cinéphile, est aussi ingénieur de formation. La société de prestation de services qu’il a créée lui a permis de financer le label French Touche.

Album « La Reproduction« . La chanson d’ouverture, « France Culture », vise ses parents, bourgeois ordinaires et fossoyeurs des utopies soixante-huitardes : « Ils n’ont fait aucun commentaire sur Mai 68, ni commentaire sur la société du spectacle, mais ils savaient que Balzac était payé à la ligne et qu’on pouvait en tirer un certain mépris, ils ne connaissaient pas d’histoires de Résistance ou de Gestapo, mais quelques arnaques pour payer moins d’impôts, ils se souvenaient en souriant de la carte du PC de leur père… Ce n’est pas qu’un texte critique« , explique l’auteur, chanteur-compositeur. « C’est aussi une chanson d’amour filial, le vrai amour, pas celui où tu dis ‘Papa, je t’aime. »

Album « La Reproduction » à écouter sur Deezer.


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Chansons du printemps : Amandine

I

Il y a Cécile,
Regard bleu glamour.
On dit que l’amour
Elit domicile
Sous ses cils.

Cette gourgandine.
Aux lèvres gourmandes.
N’a pas d’Amandine.
Les yeux en amande…

Refrain :

Sur les bateaux-mouches
Tous les amants dînent.
Je pêche à la mouche,
Et j’aime Amandine.

II

Il y a Marylène,
Douce madrilène.
On dit que son coeur
A plus de chaleur
Que la meilleure laine.

C’est presque l’hymen
Avec Célimène
Mais j’aime Amandine,
Ses yeux en amande…

Refrain :

Sur les bateaux-mouches
Tous les amants dînent.
Je pêche à la mouche,
Et j’aime Amandine.

III

Il y a Blandine.
C’est presque Amandine.
Ses jolies paupières
Ne laissent pas de pierre
Oui mais Amandine

Me met à l’amende
Si jamais je bande.
Moi, j’aime Amandine,
Ses yeux en amande…

Refrain :

Sur les bateaux-mouches
Tous les amants dînent.
Moi j’attends la bouche,
De mon Amandine.

Sur le Pont des Arts,
J’ai passé des heures.
Sur le pont désert
J’attends mon dessert…

Voris Bian, 12 avril 2011

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Projet No 2 : garantir un pouvoir d’achat durable

Les prix sont libres mais les salaires bloqués (sauf les très hauts qui s’envolent). Le pouvoir d’achat est miné par la flambée des coûts de matières premières et de l’énergie. Yann Wehrling , porte-parole du Shadow Cabinet du MoDem appelle à un « accompagnement social des Français » plutôt que des « mesures générales électoralistes« . Il prône aussi l’élargissement du bénéfice des tarifs sociaux d’énergie à tous les titulaires de l’allocation logement qui serait compensée par une hausse des tarifs d’électricité pour la majorité des clients pour inciter ces derniers à consommer moins et plus écolo.

Je ne reprendrai pas ici tout le propos de Yann Wehrling. Je vous invite donc à lire son article en intégralité (lien). Je m’attacherai à analyser l’aspect social de son propos. . Voyons dans le détail :

un « accompagnement social des Français » plutôt que des « mesures générales électoralistes ». Je suis d’accord. Cela fait trop longtemps que notre pouvoir d’achat est tributaire des périodes électorales et des promesses. Il faut garantir le prix des énergies et l’accès de tous à ce bien vital. Garantir autant par des tarifs sociaux que par des dispositifs strictement indépendants des gouvernements qui en font leur jouet en période électorale. Des dispositifs pérennes.

élargissement du bénéfice des tarifs sociaux d’énergie à tous les titulaires de l’allocation logement. Je suis moins d’accord. Il faudrait déjà étendre de façon effective le bénéfice des tarifs à ceux qui remplissent les conditions, ce qui est loin d’être le cas actuellement. En effet, seuls 300.000 foyers bénéficient aujourd’hui du tarif social du gaz, soit moins de 40% des ménages remplissant les conditions d’attribution. 800.000 ménages sont éligibles puisque leurs ressources mensuelles n’excèdent pas 634 euros, soit l’équivalent du plafond d’accès à la couverture maladie universelle complémentaire (CMU-C). Donc avant de penser à étendre, rendons le dispositif efficace et juste. Par ailleurs, on peut compter sur EDF pour restreindre l’application de ce dispositif d’aide.  Ainsi ce fournisseur s’est-il fait interpeller par le médiateur national de l’énergie : EDF avait purement et simplement coupé le courant à 30.000 foyers  en 2010, alors que ces foyers relevaient légalement « tarif première nécessité ». Prise en flagrant délit, EDF a reconnu les faits et corrigé le tir mais les exemples d’abus d’EDF son légion. Je connais personnellement des gens pauvres qui se sont vu couper le courant abusivement (même après avoir payé)

Pareil pour la fourniture d’eau potable et d’assainissement : actuellement, 60.000 ménages ont bénéficié du FSL au titre du ‘volet eau’ mais le nombre de bénéficiaires potentiels est estimé à 526.000 », a reconnu Benoist Apparu. Pourtant la loi instituant le droit d’accès à l’eau potable date de 2006 ! Il en faut du temps dans ce pays pour rendre les droits effectifs. Et pendant tout ce temps, ce temps très long, que de sacrifices, que de souffrances endurées par les petites gens.

Il existe un monde imaginaire, celui des politiques, où l’on proclame de jolis droits, et un monde réel où on ne les applique que très partiellement. Cessons donc les effets d’annonce et la démagogie (je ne dis pas cela pour Yann Wehrling…) et appliquons le système d’aide à ceux qui y ont droit ! Et puis : « ventre affamé n’a pas d’oreilles pour l’écologie ».

Je résume : le pouvoir d’achat des citoyens, pour les ressources et produits vitaux, ne doit pas être livré aux spéculations, ni aux variations intempestives, ni au bon vouloir du gouvernement qui l’instrumentalise à des fins électoralistes. Il doit s’appuyer sur des bases solides et pérennes, il doit être garanti. Tout dérapage significatif doit être corrigé ou compensé. Par exemple, le passage à l’euro a entraîné  une hausse générale des prix : il devrait y avoir une compensation pour ce fait reconnu par tous. Notre pouvoir d’achat doit être stable, garanti et durable.


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Projet no 1 : redistribuer les cartes

Alors que les Arabes font le grand ménage chez eux et qu’ils redistribuent les cartes du pouvoir et de l’accès aux richesses, en France, la distribution s’opère d’une bien étrange manière. Le FN et l’UMP se disputent l’auge du populisme le plus abject et le plus stupide. Ils se poussent du groin. Mais c’est encore le FN qui remporte le Cochon d’or et arbore un groin bien gras tandis que l’autre devra se contenter d’un gros nez de clown. Il faut dire que l’UMP n’est plus crédible sur les questions empruntées au Front : comment faire un débat sérieux sur la laïcité républicaine après avoir vanté le concept de « laïcité positive » du pape et avoir fait campagne pour le fond de commerce du Vatican ? Comment aborder sereinement la question de l’Islam après avoir parlé de croisade ?

Donc, c’est encore le Groin national qui gagne…

Mais la redistribution des cartes a peut-être commencé…Le jeu a été retiré des mains de l’UMPS. Il est – momentanément, je l’espère – entre des mains peu recommandables mais on est loin de 2012 et si, au final, l’UMPS en sort affaibli et la démocratie renforcée, on ne s’en plaindra pas. Je veux dire : si les électeurs se déploient sur des offres politiques plus diverses dont le MoDem de François Bayrou. A ce dernier de convaincre évidemment.

Nous sommes aujourd’hui confrontés à un double adversaire : l’UMPS (système de confiscation de places) et l’UMP-FN (système de captation des suffrages des mécontents). Un travail patient de crédibilité doit permettre d’affaiblir ces deux fronts.

De façon générale, redistribuer les cartes passe aussi par l’introduction d’une dose de scrutin à la proportionnelle dans les scrutins majoritaires afin de mieux représenter l’électorat qui sans cela continuera de s’abstenir, faute de représentation.

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En semblant tout devient possible

I

Si l’atmosphère
Devient malsaine
Dans les hautes sphères
Des Hauts-de-Seine,

Parle de la laïcité,
Et de l’Islam dans la cité.
Tu feras oublier aux gens
Que tu replaces ton fils Jean.

Refrain :

En semblant tout devient possible.
Il suffit de prendre pour cible
Les musulmans, les Roms,
Et de se faire aimer de Rome.

II

Si l’atmosphère
Devient maussade,
Croise le fer,
Et dis « croisade ! »

Face à la dette
Astronomique,
Joue les vedettes,
Fais le comique.

Refrain :

En semblant tout devient possible.
Tu peux te montrer irascible
Au salon de l’agriculture,
Manquer cruellement de culture.

III

Si l’air devient
Irrespirable,
Parles des Libyens
Et des Arabes.

Frappe Abidjan,
La Côte d’Ivoire.
Comme çà les gens
Vont rien y voir.

Refrain :

En semblant tout devient possible.
Pour de faux, je s’rais invincible.
Maintenant je vous dis pour de vrai :
Ce n’est pas moi qui vous sauverai…

Voris Bian

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