A Crèchemerle

Sujet d’actualité ayant inspiré cette chanson.
Les bien pensants laïcs attaquent un maire pour avoir exposé une crèche de Noël ! C’est le danger d’être en-dehors de l’UMP et du PS (maire apolitique qui expose son credo ici). Ensuite, j’ai brodé…

Il tape sur des casseroles,
Il chante comme une casserole,
Mais il ne traîne pas de casseroles.
Il ne dit pas « veni, vidi, vici »
Il n’a pas d’affaire Karachi.
Mauvais maire mais bon père.

Il tape sur de la vaisselle,
Il chante comme une crécelle
Mais il tire pas sur la ficelle.
Il n’agresse pas les journalistes,
Il respecte le scrutin de liste,
Mauvais maire mais bon père.

Il tapote un peu sur les touches,
Il chante le matin sous la douche,
Il ne s’en prend pas aux manouches
Il trempe pas dans des affaires louches,
Il vante pas les français de souche,
Mauvais maire mais bon père.

On le voit qui tape du pied,
Tandis qu’il chante comme un pied.
C’est sa façon d’prendre son pied.
Il fréquente pas les Bettencourt,
Il n’a pas d’affaire qui court.
Mauvais maire mais bon père.

On le voit pas à la télé.
On ne le voit pas marteler
Qu’il n’y a pas d’alternative
Et justifier toutes les dérives
Par des déclarations hâtives.
Mauvais maire mais bon père.

Il n’aime pas aller chanter
Sous les fenêtres du PS,
Ni baiser les pieds, les dorures
De l’argent-roi, de l’imposture.
Apolitique donc mauvais maire.
Mauvais maire mais bon père.

Mais pas « père » comme vous l’entendez,
Vous qui lui jetez la pierre
Au nom de la laïcité,
Vous qui déclenchez une guerre
Pour une scène de Nativité.

Mauvais maire mais bon père.

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Veni, vidi, vichy

Je suis le nouveau Néron
Je mets le feu aux Roms !

« veni, vidi, vichy »
Je pisse sur les Droits de l’Homme.

Quand on fout le feu à ta tire,
Moi, comme Néron je joue d’la lyre.

« veni, vidi, vichy »
L’addition sera pour ta pomme.

**

Je suis l’auvergnat de Neuilly
Fils de banquier de Neuilly.

« veni, vidi, vichy »,
Je suis le roi de la com’.

Sur ma barque, je pagaye
Dans le sens que je veux.

Il n’existe aucune pagaille.
Il suffit de dire « je le veux ».

**

Je fous le feu à la France
Et la neige en Ille-de-France.

« veni, vidi, vichy »,
Pagaille, famille, patrie.

Je protège les beaux quartiers
Et pour les pauvres pas de quartiers.

Parole de Hortefeux :
Elle passera pas la racaille.

**

Déjà deux fois condamné,
Je m’en tire les doigts dans l’nez.

« veni, vidi, vichy »
Je pisse au cul d’la justice.

On m’appelle l’albinos
Avec moi tu l’as dans l’os.

Fils de riche et ami des riches,
Je suis l’albinos qui triche.

**

L’identité nationale,
C’est « Travail, famille, parti ».

Au service du maréchal
De l’UMP de Sarkozy.

Pas grave si tu pètes un câble :
Tu sais moi aussi j’en pète un !

J’me défoulerai sur les arabes
Et vive Philippe Pétain !

Voris Bian

L’empoté auvergnat s’invente des racines en Auvergne. Lui, le fils de banquier de Neuilly, est rempoté depuis longtemps dans les jardinières de Neuilly avec ses amis les banquiers. L’Auvergne, il s’en fout. C’est juste pour sa com’.

Il veut peut-être se faire passer pour un glorieux Arverne, descendant de Vercingétorix ! Mais la triste réputation qu’il fait à notre pays au plan international va très vite lui faire ravaler ses prétentions.

L’Auvergne, c’est son petit pied-à-terre. Mais sa terre de prédilection, sa seule terre d’élection, c’est Neuilly et le CAC40. S’il déterre la hache de guerre, ce n’est pas contre les voyous (d’ailleurs on voit comme il en soutient certains…) mais contre la populace qui ne vote pas pour son saint patron : monsieur Pognon (ou Sarkozy, c’est synonyme).

Comme il n’a pas inventé la poudre,
il est contraint d’utiliser la foudre. Et bien sûr, il cogne, il espionne, il triche, il manipule les chiffres et les informations.

L’empoté auvergnat, je te jure
Il déterre pas Excalibur !

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Joyeuses gaudrioles (3) : le lupanar des fleurs

1ère partie (tout public)

« Ce soir nous lirons la légende des cycles, amen ! »,
Dit le révérend cyclamen
Ou bien « La dame aux camélias »
Dit le lierre montant tout en haut du mât.

Monsieur Roncier veut du Ronsard
En l’honneur de son amie rose
Qui se présente au concours Lépine.

Monsieur Le Lys préfère Ulysse.
Bouton d’or en fait des boutons,
Madame Ortie de l’urticaire.

Si on chantait plutôt des chansons,
Dit alors Georges qui ajoute : « je n’ai jamais vu le pistil de la femme d’un ajonc de peau lisse ». N’en déplaise à tous les croquants et crocus, je chanterai les coucous cocus.

Nous chanterons les magnolias, disent aussitôt Claude et François.
Et moi, les lilas de Montmartre, et pour Noël « dansons hou contre hou ». Et pourquoi pas « dansons la capucine » ? lance naïvement l’églantine. Moi, je veux des pétales wouah wouah, « oh yeah ! » dit l’œillet.

Comme cela commence à mal tourner, on se dit qu’on va faire plutôt un film. Un remake de « Fanfan la Tulipe », du « Dalhia noir », de « La rose pourpre du Caire » ?
– « Tintin, dit le thym, et Milou en mai », se serait pas mieux ? »
–  Un film  de louis Malle précise le professeur Tournesol.
Monsieur le romarin  propose l’Atalante mais se fait traiter de « romarin d’eau douce » par un capitaine ad hoc. « Le nom de la rose » ? « Bagarre à ok corolle » ? Ils ne parviennent pas à se mettre d’accord.

Seconde partie (public adulte)

Soudain la marguerite s’effeuille.
Ça fait rougir Monsieur Pivoine
Mais aussi le Trèfle à quatre feuilles.
Et pour le cerfeuil c’est idoine.

J’aime bien quand ton cul et ta mine,
Font frétiller mes étamines,
Dit le hardi coquelicot
Qui bande drôle sous les calicots
En pensant au calice d’Alice.

Mais qu’est-ce qui leur prend aux fougères ?
Voilà qu’elles se grimpent sur les étagères !
Mais quel fou gère les fougères ?

Et tel est pris qui croyait prendre,
Le pissenlit est pris par les racines
Il offre son petit cul tout tendre
A la très vaillante pine
De son voisin le chrysanthème.
Il pousse des petits cris sans thème.
Sous les coups d’boutoir du cimeterre,
Du plus ardent plant du cimetière,
Il se sent ému, gay,
Et se donne aussi au muguet.
Ces pals excitent ses pâles sépales,
C’est « Pétale douce », un plant très mâle.

Un fuchsia hésite encore.
Il est perdu dans ses pensées.
« Alors, qui des deux orchidées
Vais-je me faire, en corps à corps ? »

Hortense est avec hortensia,
Le gui mauve avec la guimauve
Le bleuet aime le bouton d’or
Un narcisse contemple son reflet
Non loin d’une giroflée
Le lierre voudrait monter chez sa belle
Mais il a perdu le code de la digitale.
Un glaïeul se tape son aïeule.

« Puisse-t-il ériger son pistil ! »,
Se dit l’anémone sur le bè-bègue-bégonia.

Malgré ses escarres, Paulette
Se fait prendre sur l’escarpolette
La bruyère qui fit tant de bruit hier
Voit que son roseau plie mais ne rompt pas
Et se dit « c’est toujours ça qu’ils n’auront pas »
En parlant des azalées des allées.
Sur ces mots, il enfourche un dahlia délié.

Un acacia aborde une renoncule
Et tout aussitôt l’encule.
Puis il prend, pour qu’il encule assez,
Toute la famille des renonculacées.
Que reste-t-il après tout çà ?
Des résidus de réséda.

Voris Bian

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Logement : un nouveau coup d’épée DALO

Le comité de suivi du DALO adresse son quatrième message d’alerte aux pouvoirs publics

Les relogements ont progressé, mais leur rythme ne parvient pas à rattraper les besoins et les demandes, qui ne cessent de grandir.

Avec 6 000 recours mensuels, la mise en œuvre de la loi DALO s’accélère pourtant mais surtout du côté des demandeurs. La région Ile-de-France concentre à elle seule 63% des recours, alors qu’elle ne représente que 20% de la population. Certes « on enregistre une progression significative du rythme des relogements« , passés de 6 000 au premier semestre 2009 à 9 000 sur les six premiers mois de l’année 2010 (cette progression est particulièrement due à l’Ile-de-France, où 4600 familles ont trouvé un toit, contre 2000 un an auparavant). Mais « ce rythme reste très en dessous du besoin, les retards s’accroissent« , déplore le comité de suivi dans son 4ème rapport annuel.

– 14 000 ménages jugés prioritaires mais qui n’ont pas reçu d’offre de logement au 30 juin 2010.

– 2 900 ménages reconnus prioritaires en matière d’hébergement et pourtant laissés sans solution, dont 2 200 franciliens (« dont 663 des Hauts-de-Seine, département le plus en retard« ).

Pour mieux connaître la situation, au plus près des réalités du terrain, le comité de suivi propose d’ailleurs d’éditer un tableau trimestriel des chiffres-clefs du DALO, au niveau local et au niveau national.

Les commissions appliquent des critères restrictifs illégaux

Elles refusent, par exemple, des demandes de personnes dépourvues de logement au motif que leur demande HLM est trop récente ou d’autres ne prenant pas en compte un demandeur menacé d’expulsion tant que le concours de la force publique n’est pas accordé, ce qui conduit à intervenir trop tard.

Mobiliser des logements privés en zone tendue

Seuls 2,5% des relogements se font dans le parc privé et ce taux tombe même à 0,6% en Ile-de-France. Cette situation ne fait qu’accroître la pression sur le parc social, qui peine déjà à satisfaire la demande hors Dalo. Le comité de suivi préconise donc de mobiliser des logements privés en zone tendue par le rachat par des bailleurs sociaux de logements privés ou le développement d’un programme de conventionnement de logements privés.

Aider l’Ile-de-France à « sortir de l’impasse »

Le comité de suivi propose en particulier la création d’un syndicat du logement, reprenant une proposition qui figurait déjà dans son premier rapport et qui vient d’être adoptée par le récent avis du Conseil économique, social et environnemental (voir annexe). Ce syndicat jouerait notamment le rôle d’autorité organisatrice du logement dans la région (sur le modèle des transports).

Conclusion :

Malgré les insuffisances constatées dans son application, la loi a un effet levier incontestable, « y compris en Ile-de-France où l’on n’a jamais autant relogé de ménages en difficulté« .

Il n’en demeure pas moins que l’Etat est hors la loi. Mais, c’est lui qui vote la loi et il s’auto sanctionne (en cas de non-respect de la loi DALO, il se condamne à verser des amendes à un fonds géré par lui-même !). J’ajoute qu’il s’autorise aussi à reporter les délais. Ainsi, par décret du 27 octobre 2010, il reporte de trois ans – soit au 1er janvier 2014 – la date à partir de laquelle les commissions de médiation des grands départements seront tenues de respecter un délai de trois mois.

Le comité de suivi formule au total 26 propositions.

[ ANNEXE : Rappel des propositions du Conseil économique, social et environnemental (Cese) ]

Le Cese  suggère de taxer le stock de terrains nus constructibles. Le produit de la taxe serait reversé aux collectivités et intercommunalités pour financer le logement social. Ensuite, le Cese estime que la compétence logement devrait devenir obligatoire dans les communautés de communes situées dans les zones tendues. Il propose enfin de mettre un terme aux pratiques de loyers planchers qui conduisent les bailleurs sociaux à refuser l’accès au logement social aux plus pauvres. Pour ce faire, il suffirait de mettre en place un système assurantiel pour ces catégories sociales modestes à l’image du GRL (garantie des risques locatifs) qui existe pour les propriétaires bailleurs.

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Joyeuses gaudrioles (no 2) : les femmes callipyges

Les femmes callipyges

I

Quand j’étais à mon plus bel âge,
Une mystérieuse femme mésange,
Vint avec tout un équipage
De déesses à jolis corsages
Me dispenser force et prodiges
Pour que grandisse mon prestige
Auprès de filles sans fesses : challenge !

Je lui dis :

Voyez-vous, je suis en apprentissage.
Quand on sort de son pucelage,
Une telle maigreur afflige :
J’aime les femmes callipyges !

II

Quand je fus dans la force de l’âge,
Me tomba du ciel un archange,
Pourvu d’un fort bel équipage
D’Amazones au parfait lignage
S’offrant à me prendre en otage,
M’infliger de divins outrages
Tout en me couvrant de louanges.

Je lui dis :

Voyez-vous, je ne suis plus en rodage.
Quand on va sur ses trente piges,
On se perfectionne et, rondeur oblige,
J’aime les femmes callipyges !

III

Quand je vivais entre deux âges,
Un être fabuleux, étrange,
Vint avec grand attelage
Des plus majestueux Apollons en cage
A la sublime et verte tige
Pour me proposer des vertiges,
Me faire goûter à d’autres vendanges.

Je lui dis :

Voyez-vous, je ne suis pas de ce compagnonnage
Je préfère le coquillage
La tourterelle à la peau douce, dis-je :
J’aime les femmes callipyges !

IV

Je me croyais à l’abri à mon âge
De toute invitation à la fange,
Quand hier tout un aréopage
Sur ma messagerie vint à l’abordage
Me crier « jamais assez haut on érige
Son phallus et la médecine vous oblige
A vous montrer encore à la page.

Je leur dis :

Voyez-vous, j’ai l’âge de mon pelage.
On ne me changera pas à mon âge :
Vos tops models sont de haute voltige
Mais j’aime les femmes callipyges.

Voris Bian

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Joyeuses gaudrioles de fin d’année ! (no 1)

Guérir par le rire, c’est ce je que souhaite à François Bayrou. Pour l’aider, voici mon texte du jour.

Prescription pour un Don Juan atteint d’Alzheimer

Pour mes problèmes de mémoire,
Il ne me faut pas un grimoire.
Mais une méthode mnémonique
Pour cela, faut m’am’ner Monique.

Pour recouvrer mes souvenirs,
Il vous faudra faire venir
Quitterie qui m’avait quitté
Honorine qui saura honorer…

Ma mémoire qui me reviendra
Avec dans mon lit Alexandra.
Surtout n’oubliez pas, oh dites !
Que je piaffe de revoir Edith !

Grâce à la méthode de Proust,
Ce soir j’attends Madeleine.
Et la saveur de la langouste
Me rappellera ma cousine Germaine.

Qu’on me serve une mortadelle,
Et si elle n’est pas morte Adèle,
Je la reverrai ainsi qu’Alice
Qui m’apportera son calice.

Ma souvenance des jours de piste
Reviendra avec Zoubida
Et les effets inflationnistes
De ma verge avec Rachida.

Béatrice sera ma bienfaitrice.
Bérangère que mes souvenirs rangèrent
Et Candie la sucrée qu’en dis-tu ?
Un e-mail à Carmel au goût caramel ?

Ma mémoire ne sera bien guérite
Qu’en effeuillant la Marguerite.
Pour une guérison complète, j’incline
Aussi à inviter la belle Jacqueline.

Pamela pour qu’elle se pâme là.
Et l’orientale Chérazade
En souvenirs des bonnes rasades.
Je ne compte pas m’arrêter là.

Quand je serai convalescent,
Il faudra pour fouetter mes sangs,
Raviver les souvenirs récents,
De mes amours d’adolescent.

Mais si je dois mourir, Prudence
Sera la mère de ma sûreté
Pour débarquer dans l’Au-Delà.
Et bien sûr le recours de Clémence.

Devant Saint-Pierre pour ma défense,
Ne sera pas de trop Jessica.
Car j’ai six cas de conscience
A lui soumettre à mon trépas.

Oh puis non ! Ce serait trop bête,
Ramenez-moi Elisabeth.
Car c’est l’hymen qu’il me faut,
Et Célimène la nympho !

Finalement, oubliez Prudence
Je veux Perrine en ma demeure
Et je veux avec Solange
Faire un dernier joli saut de l’ange !

Voris Bian.

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Romantisme et humour

marie-laure

5 chansons romantiques et humoristiques composées ces jours-ci. J’ai soigné les textes mais j’ai composé des musiques simples. Le texte le plus romantique et le plus poétique étant le titre 4. Comme je fais des tas de chansons qui traînent un peu partout, j’ai oublié d’en mettre une. En voici le texte :

Ma Marie-Laure vaut de l’or

Marylène elle est madrilène.
J’lui cours après à perdre haleine.

Marina, elle c’est une slave.
Et je ferais bien son esclave.

Marilou est vraiment relou.
Pourtant je la suivrais partout.

Marylin elle est .
J’la suivrais dans toutes les combines.

Mais tout m’ramène à Marie-Laure
Ma Marie-Laure vaut de l’or.

Marie-Cécile est de Sicile
Et j’aime la longueur de ses cils.

Marie-Charlotte fait des charlottes
Aux fraises. J’aime ses culottes.

Marie-Madelaine est châtelaine.
Et j’aime sentir son haleine.

Marie-Chantal est du Cantal
Et j’aime son air oriental.

Mais tout m’ramène à Marie-Laure
Ma Marie-Laure vaut de l’or.

Marie-Françoise elle est niçoise,
Marie-Thérèse est francontoise

Marie-Claude est une chaude.
Mais pas autant que Marie-Aude.

Marie-Christine elle est latine,
Marie-Renée, c’est une lapine.

Marie-Paule, j’aime ses épaules.
Et Marie-Claire, ses yeux très clairs.

Mais tout m’ramène à Marie-Laure
Ma Marie-Laure vaut de l’or.

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Où va le logement ?

En matière de politique du logement, le gouvernement met le paquet sur la gestion et sur le message politique. Mais les moyens sont en baisse alors que les besoins s’accroissent toujours.

I – La volonté politique affichée

– François Fillon reprend la main en adressant, le 6 décembre,  une circulaire aux préfets

Cette circulaire porte sur l’hébergement et l’accès au logement des personnes sans abri ou mal logées. Cette reprise en main, si elle annonce une meilleure coordination de la politique nationale et des ministères, est surtout symbolique. Les associations du secteur ne sont pas dupes et parlent d’une « déclaration de bonnes intentions ». En effet, on ne voit pas les moyens en face.

L’autre volonté affichée est la volonté de faire de la bonne gestion. Quelques mesures à citer :

– La Miilos (1) et  L’Anpeec (2) devront fusionner.

Cela dit, on est curieux de savoir comment…

(1) La Miilos contrôle les organismes de logement social.
(2) L’Anpeec (Agence nationale pour la participation des employeurs à l’effort de construction) est le gendarme du 1% Logement qui d’ailleurs a changé de nom mais je ne vous embrouille pas davantage.

– Un décret refonde la commission des comptes du logement :

Comme une bonne gestion passe aussi par des chiffres fiables et précis, sur recommandation du Cnis (Conseil national de l’information statistique) , qui avait pointé pointant des faiblesses et des incohérences, un décret du 29 octobre 2010 redéfinit les missions et les modalités de fonctionnement de la commission des comptes du logement.

II – Le financement du logement

– Un fonds d’accompagnement « vers et dans le logement » est créé.

Lors de l’examen en première lecture, le 9 décembre 2010, à l’Assemblée nationale, du projet de loi de finances rectificative (PLFR) pour 2010, le gouvernement a déposé deux amendements sur le logement dont un va en ce sens. Ce que l’on ignore à ce jour, c’est si ce nouveau fonds complètera ou se substituera à la dotation actuelle répartie entre les régions.

– La contribution des organismes HLM :

La discussion est en cours. Tout d’abord, l’Assemblée nationale avait adopté en séance plénière – avec l’avis favorable du gouvernement – une nouvelle rédaction de l’article 99 substituant à la contribution assise sur les revenus locatifs, une contribution assise sur la capacité financière de chaque organisme. Ce qui revient à réactiver la taxation des « dodus dormants », qui semblait avoir quelque peine à se mettre en place.

Mais le Sénat, qui reconnaît l’amélioration apportée par cette modification, estime cependant qu’elle ne permet pas de « distinguer la nécessaire mise en place d’un système de péréquation efficace des ressources des organismes d’HLM, d’une part, et le financement temporaire des besoins de la rénovation urbaine, d’autre part« . Le Sénat a donc adopté, le 5 décembre un amendement proposant une nouvelle solution. Finalement, la commission mixte paritaire réunie lundi 13 décembre a tranché pour le prélèvement de 340 millions d’euros en 2011 sur les organismes HLM visant notamment à trouver des crédits pour l’Anru.

III – Comment lutter contre les marchands de sommeil ?

Les députés ont une idée et ils ont adopté une proposition de loi le 30 novembre. Il s’agirait d’imposer à hauteur 50 à 500 euros par jour les propriétaires de logements insalubres qui profitent de la misère des gens (les « marchands de sommeil ») en louant leurs taudis à des taux de loyers prohibitifs.

La proposition est justifiée par le fait que certains propriétaires de logements insalubres refusent aujourd’hui d’effectuer des travaux de remise en état tout en continuant à louer le plus cher possible à des personnes qui n’ont pas d’autre solution que d’accepter la situation. Le texte conserve une certaine souplesse en prévoyant la faculté pour l’autorité administrative de consentir une remise totale ou partielle du produit de l’astreinte quand les travaux prescrits par l’arrêté ont été exécutés avec diligence et que le redevable établit qu’il n’a pu observer le délai imposé pour l’exécution totale de ses obligations qu’en raison de circonstances indépendantes de sa volonté. Cette souplesse vise à garantir que l’on ne touchera que les véritables marchands de sommeil et non des propriétaires bailleurs très modestes.

Il s’agit seulement d’une proposition de loi qui, comme chacun sait, n’est jamais prioritaire sur les projets de loi qui sont, eux, l’œuvre du gouvernement.

Voici donc en résumé l’actualité de la politique du logement. On notera que j’ai écrit un article avant le remaniement qui s’intitulait « Faut-il recréer le ministère de la ville ? » Ce ministère a été créé (j’ai eu du nez…). Le logement est indissociable de la politique de la ville. Or, le budget de 618 millions d’euros consacré à la politique de la ville a été amputé de 96 millions d’euros par rapport à 2010 (hors les CUCS, semble-t-il). On est tombé dans l’erreur que j’avais dénoncée : créer un ministère de la vile sans lui donner les moyens. Il est à craindre que ce geste d’ouverture ne serve à rien socialement. C’est juste pour la vitrine et pour le portefeuille qui va avec.

A lire aussi :

– l’article de Rodolphe Thomas, responsable des questions de logement et de politique de la Ville au sein du Shadow Cabinet du MoDem,  « Nouvelle menace sur le logement social« .

les propositions du Shadow Cabinet en matière de politique du logement.

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Quand on a que Cantona

En attendant mon album de 5 chansons humoristico-romantiques qui devrait sortir aujourd’hui (je mettrai le lien), voici une courte improvisation sur Cantona :

Quand on a que Cantona

Quand il faut se cantonner à ce qu’on a
Quand on a plus que Cantona
Pour espérer dompter les banques,
On passe vraiment pour des branques.

On dirait qu’aujourd’hui c’est révolutionnaire
De se vouer aux frasques d’un millionnaire
Ou de bloguer sur Internet
Ou de jouer les sauveurs d’la planète.

Ils doivent bien rire ceux de quatre-vingt-neuf
Devant ces Sans-culottes de pacotilles
Pas plus dangereux qu’une fille
Dans leurs habits de rebelles tout neufs.

Quant tonna la Révolution
Y’avait pas d’Eric Cantona.
Chaque camp entonna
Un air féroce : « vive la Nation ! »

Quand il faut se cantonner à ce qu’on a
Quand on a plus que Cantona,
C’est qu’il faut éteindre la télévision
Pour voir enfin ce qu’on a…

Voris Bian.

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La Marine Le Pen se saborde-t-elle ?

Marine Le Pen a démenti avoir comparé les prières publiques des musulmans à l’occupation allemande. Lire ici. Extrait : « S’agissant du terme ‘occupation’, je persiste et je signe », et « ceux qui ont cru pouvoir déformer cette hyperbole, en indiquant que j’aurais comparé les musulmans aux nazis sont […] des menteurs et des manipulateurs« , a-t-elle ajouté.

Marine Le Pen dément ses propos pourtant avérés

Or, ses précédents propos réfutent son démenti. La preuve ici. Extraits :

Vendredi 10 décembre à Lyon, Marine Le Pen a ainsi repris cette recette qui entend présenter le FN comme le parti des “nouveaux résistants”, lorqu’elle a évoqué en ces termes certaines prières musulmanes dans la rue : “Je suis désolée, mais pour ceux qui aiment beaucoup parler de la seconde guerre mondiale, s’il s’agit de parler d’occupation, on pourrait en parler pour le coup. C’est une occupation de pans de territoire. Certes, il n’y a pas de blindés, il n’y a pas de soldats, mais elle pèse sur les habitants.”

Le 18 juin, la même Marine Le Pen, à propos de ces mêmes prières et en pleine polémique sur les apéros saucisson-pinard, avait déja usé de la comparaison: “Très clairement comme en 1940, certains croisent se comporter dans la France de 2010 comme une armée d’occupation dans un pays conquis”.

Donc, la preuve est faite que Marine Le Pen ment comme une arracheuse de dents. Certes, on pourra objecter qu’elle n’a pas comparé à des nazis (voir les mots exacts de son démenti) mais juste à l’armée allemande.

Marine Le Pen a-t-elle tort de dénoncer cette situation ?

Il faudrait être Tartufe pour faire mine de croire que des rues de Paris ne sont pas bloquées par les Musulmans pour la prière.  La France tolère parce son président chanoine a une thèse à lui : il pense que le croyant est supérieur au laïc et plus encore, a fortiori, à l’athée. Par conséquent, l’athée que je suis dans cette république ne se sent pas autorisé à demander que l’on interdise des occupations de rues à des êtres humains qui me sont largement supérieurs !

Je ferai remarquer toutefois que Madame la République française est bien bonne, elle qui se vante tant de sa laïcité et qui fait tant de bruit pour rien sur le port du voile (une loi qui ne sera pas appliquée), car l’Algérie, elle, interdit ce genre de manifestations. Lire ici.

Mais bon qui suis-je pour dire çà ? Un être inférieur…



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