Tout l’Hexagone au Lexomil

Il s’app’lait comment cet homme-là ?
Il s’nommait, je crois, Nicolas.
Sarkozy de Nagy-Bosca.
Dur de s’faire un nom dans ce cas.

Devant le risque de tracas,
Et des moqueries unanimes,
Que lui causerait son patronyme
Il a dit « j’en changerai dans c’cas ! »

Il devint Sarkozy tout court.
« Tout court » lui alla comme un gant
Car cet homme peu élégant
En toutes choses faisait court.

Quand « Tout Court » devint président,
Il prit la croissance dans les dents.
Il se ficha d’la récession,
Fit de l’argent son obsession.

Le prince, pour un second mandat,
Son Grand conseiller il manda.
Lequel lui dit « Fi des manants,
Devenez Sauveur permanent ! »

Alors pour bien briller sur scène,
Le Robin des bois des Hauts-de-Seine,
L’Arsène Lupin de Neuilly,
D’son nouveau rôle s’enorgueillit.

Et puis… Je vous le donne en mille,
Il mit par peur de l’anarchie
Mais surtout d’l’affaire Karachi,
Tout l’Hexagone au Lexomil.

Depuis, au pays d’Jeanne Calmant,
Tout le monde vit sous calmants.
Et même quand passe le marchand d’sable,
Tout l’monde garde la tête sous l’sable.

 

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La zone Euro gêne

I

Ils avaient dit « pas de plan B.
Si vous ne voulez pas plonger
Signez ! » Mais l’Euro aussitôt plombé
N’a pas révélé son point G.

On sait que la zone euro gêne.
Car elle n’est pas assez sexy.
On va se retrouver à sec si
On la rend pas érogène.

II

Ils ont dit « pas d’référendum ! »
Vous êtes des bébés cadum.
C’est nous qui allons décider.
Et puis ils ont jeté les dés.

On sait que la zone euro gêne.
Car elle n’est pas assez sexy.
On va se retrouver à sec si
On la rend pas érogène.

III

Ils ont dit que c’était TINA.
Nous, ça nous avait excités.
En fait on nous baratina :
On les a pas félicités.

On sait que la zone euro gêne.
Car elle n’est pas assez sexy.
On va se retrouver à sec si
On la rend pas érogène.

IV

Car « there is no alternative »
Voilà ce que veut dire « TINA ».
Pour nous aucune initiative
Sinon ce sera l’Argentina !

La potion si amère qu’elle
N’a pas un goût d' »reviens-y ! »
Est celle d’Angela Merkel
Et de Nicolas Sarkozy.

On sait que c’est pas dans leurs gènes
De faire une Europe sexy
Et qu’ils préfèrent les stratagèmes
Au jeu de la démocratie.

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L’école hors des sentiers battus

Entre l’école classique et l’école buissonnière – ou plutôt l’école de la rue, puisque notre société est aujourd’hui fortement urbanisée -, il y a de la place pour de nombreuses autres voies possibles et expérimentations.

« Produire, instruire, construire » (PIC) est le credo de François Bayrou pour sa 3ème campagne  présidentielle. (voir le clip vidéo) Je m’arrêterai ici sur la question de l’éducation. Je trouve que l’on parle trop de l’Education nationale et de ses effectifs qu’il faudrait réduire selon les uns, augmenter selon les autres, et que l’on ne parle pas assez des alternatives qui aident les « décrocheurs » qui sont de plus en plus nombreux car le chemin de l’école est parsemé d’embûches (difficultés familiales, ghettoïsation de quartiers, pauvreté, discriminations, difficultés d’intégration…)

A ce propos,  François Content, Directeur général d’Apprentis d’Auteuil lance son « plaidoyer pour une jeunesse mal aimée » et interpelle les candidats à l’élection présidentielle. Les Apprentis d’Auteuil » est une fondation catholique reconnue d’utilité publique.

« A Apprentis d’Auteuil, nous accueillons, éduquons et formons dans nos établissements près de 13.000 jeunes qui nous ont été confiés par leur famille (pour 75 % d’entre eux), par les services sociaux ou par le juge pour enfants. En près de 150 ans d’existence, nous n’avons jamais connu une dégradation aussi rapide« , écrit François Content, renforçant, hélas, les inquiétudes relevées par les CCAS et les associations caritatives face à la montée de la grande précarité et des difficultés sociales. Or, toutes ces difficultés ont toujours un impact important sur le budget de la protection de l’enfance et les aides sociales aux familles. Cette question du coût se pose : « Si ces jeunes ne sont plus pris en charge nulle part, que deviendront-ils dans deux ans? Dans cinq ans ? Il y a fort à craindre que, pour certains, le maintien dans leur famille ne sera plus tenable et qu’ils feront l’objet d’une mesure de placement en maison d’enfants. Ce sera alors à la collectivité de supporter la charge dans son intégralité, charge 3 à 4 fois supérieure à ce qu’elle aurait été si le même jeune avait été accueilli en internat éducatif et scolaire« .

« Or, les internats sont aujourd’hui très peu financés sur fonds publics et de­meurent hors de tout dispositif, si l’on excepte quelques initiatives gouvernementales ponctuelles« . François Content veut parler des internats d’excellence, une action menée dans le cadre de la politique de la ville. Peut-on se contenter aujourd’hui de ces mesures très ciblées, très réduites et ponctuelles ? N’est-il pas urgent de dresser le constat que beaucoup d’enfants décrocheurs, en situation de grand échec scolaire ou d’intégration dans les écoles classiques, relèvent d’une prise en charge spécifique ou d’un internat ? Voilà les questions soulevées et que les candidats feraient bien d’entendre. Il est grand temps d’agir car « la crise étend chaque jour ses effets dévastateurs, et ce sont les jeunes qui lui payent le plus lourd tribut« , dit François Content.

La revue « Lien social » met, quant à elle, le focus sur une autre forme d’institution pédagogique : l’ITEP et, en particulier, l’ITEP de Grèzes dans l’Aveyron où les élèves peuvent se reconstruire en apprenant.

Le décret 2005-11 du 6 janvier 2005 a transformé les anciens IR (instituts de rééducation) en ITEP (instituts thérapeutiques, éducatifs et pédagogiques)  et il a clarifié les missions de ces derniers. Article 1er du décret : « Les ITEP accueillent des enfants, adolescents ou jeunes adultes qui présentent des difficultés psychologiques dont l’expression, notamment l’intensité des troubles du comportement, perturbe gravement la socialisation et l’accès aux apprentissages. Ces enfants, adolescents et jeunes adultes se trouvent, malgré des potentialités intellectuelles et cognitives préservées, engagés dans un processus handicapant qui nécessite le recours à des actions conjuguées et à un accompagnement personnalisé… ». Les ITEP ne sont donc ni des IME pour enfants handicapés ni des écoles classiques. Leur  vocation est autant thérapeutique qu’éducative.

« Le parcours idéal pour un adolescent qui entre ici à 14 ans, déclare Claudine Courtiau, la directrice, c’est d’en ressortir à 20 avec deux titres professionnels en poche, un permis de conduire, une voiture payée grâce aux rémunérations de ses stages successifs en entreprise, un appartement et un contrat d’apprentissage. Ceux-là sont armés pour vivre de manière autonome ».  Et ceci est rendu possible grâce à des formations qualifiantes, de l’horticulture (n’est-ce pas Monsieur Sarkozy ?) à la cuisine (n’est-ce pas Monsieur Morin ?), l’agriculture (n’est-ce pas Monsieur Bayrou ?) ou encore en passant par la maçonnerie, la métallerie, la menuiserie, la peinture en bâtiment. Sept formations sanctionnées par des titres professionnels de niveau 5, reconnus par l’État. En plus du brevet des collèges qui rattrape parfois quelques décrocheurs dans leur chute…

Je demande donc aux candidats à la Présidentielle de cesser de faire de l’Education nationale classique une obsession. Pareil pour l’apprentissage que le gouvernement présente comme la panacée à tous les problèmes d’emploi. Penchons-nous sur les alternatives et ces formules qui ont montré leur efficacité !

 

 

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A Marseille, tout va de mieux en mieux ?

Le ministre de l’Intérieur Claude Guéant affirmait sans rire mardi sur RTL que « le climat de sécurité s’améliorait » à Marseille, où « les habitants ne cessent de dire leur satisfaction« . Et c’est sous les hourras que notre ministre…

Non mais de qui se moque-t-on ?

Selon ce ministre, « à Marseille et de façon globale – il suffit d’interroger les élus et les habitants de Marseille -, les choses depuis quelques mois s’améliorent. Le climat de sécurité revient en ville et les habitants ne cessent de dire leur satisfaction. Je prétends qu’à Marseille le climat de sécurité s’améliore. C’est le sentiment qu’éprouvent les gens« .

« De façon globale » ? Non, de façon globale comme de façon particulière, c’est Chicago ! « C’est le sentiment qu’éprouvent les gens » mais où est l’étude qui le démontre ? Ah oui, c’est vrai qu’il s’y rend tellement souvent maintenant à Marseille qu’il finit par connaître tout le monde.

A Marseille, si on tire sous vos fenêtre à la Kalachikov : ne prenez pas peur, ce n’est qu’un « sentiment » d’insécurité que vous ressentez. Juste un sentiment. Vu ? Allez circulez y’a rien à voir !

Pourtant, Ce n’est pas le son de cloche que l’on entend chez Terra nova, cette fondation  proche du Parti socialiste, qui a présenté le même jour un rapport sévère intitulé « L’imposture, dix années de politique de sécurité de Nicolas Sarkozy » dont Robert Badinter a signé la préface. Deux magistrats et un avocat y démontent complètement la politique de prétendue sécurité du chef de l’Etat (lire ici l’analyse de Badinter).

Ce n’est pas non plus ce que dit le Monsieur Sécurité du MoDem, Olivier Henno : « Dans un contexte national d’augmentation des cambriolages ( 1,56 pour cent en 2010 par rapport à 2009) et des vols avec violences ( 8,6 pour cent), la région Provence-Alpes-Côte-D’azur est particulièrement touchée par la recrudescence de la criminalité organisée ( 6,38 pour cent) alors même que celle-ci semble être en diminution sur l’ensemble du territoire national« . Il se prononce pour une répartition géographique de la Police et de la Gendarmerie Nationale en fonction des réalités du terrain.

Le responsable de la Sécurité au sein du Shadow cabinet » précise sa pensée : « La notion de Bassin de Délinquance (zones qui présentent une physionomie particulière des crimes et délits commis et des modes opératoires de leurs auteurs) doit désormais systématiquement être prise en compte pour la répartition des forces de l’ordre. De même il faut relancer et accentuer le rôle des Groupes d’Intervention Régionaux (GIR) en mixant leur commandement entre forces de police et de gendarmerie« .

Il  déclinait déjà en août 2011 un plan d’actions à cinq leviers :

1/ Créer des Groupes Locaux du Traitement de la Délinquance (GLTD) sous l’autorité des parquets, constitué d’un représentant des services de police ou de gendarmerie, d’un élu de la collectivité locale concernée et, en fonction des sujets traités, des autres partenaires de l’action judiciaire (Education nationale, bailleurs institutionnels), ainsi que des autres services répressifs (services fiscaux départementaux, administration des douanes, direction départementale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes).

2/ Remettre à plat la définition et l’établissement des “objectifs” avec la participation des responsables de terrain. Abandonner les effets néfastes de la « Culture du résultat » pour n’en retenir que les avancées professionnelles.

3/ Relancer activement les Groupes d’Intervention Régionaux selon ces objectifs

4/ Améliorer la répartition territoriale des forces de l’ordre et renforcer les Polices d’Agglomération dans les bassins de Délinquance : zones qui présentent une physionomie particulière des crimes et délits commis et des modes opératoires de leurs auteurs.

5/ Implanter des Unités de présence renforcée dans les quartiers difficiles. En évaluer annuellement l’efficacité. Les reverser en unités normalisées lorsque leurs résultats ne sont pas franchement probants.

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La laïcité, une idée neuve ?

« La démocratie, une idée neuve ? » était le thème de l’édition 2011 des Semaines Sociales de France qui ont eu lieu le week-end des 26-27 novembre à Paris. François Bayrou, un habitué de ces rencontres, a pris la parole et s’est exprimé notamment sur la laïcité.

Certains trouvent encore curieux d’entendre un catholique affirmé comme François Bayrou défendre avec force la laïcité comme principe républicain. Or, le candidat à la Présidentielle a toujours affirmé l’avancée indéniable que constitue la laïcité. La laïcité est un bienfait, y compris pour le croyant. Elle n’est pas intolérante, elle est au contraire d’une neutralité bienveillante pour le citoyen et à l’égard des cultes au sein de notre République. Il n’est nul besoin d’inventer une « laïcité positive » (Bayrou en 2008 : « La laïcité est positive en elle-même« . « Pour moi, la laïcité est positive en elle-même, puisqu’elle est une émancipation« , dit-il. La notion de « laïcité positive » serait même dangereuse…

Quelque avancées récentes de la laïcité

C’est la jurisprudence qui nous les donne. Le tribunal administratif de Montreuil a rendu le 24 novembre un jugement reconnaissant que le principe de neutralité du service public de l’éducation s’applique aux parents volontaires qui accompagnent les sorties scolaires (affaire concernant l’école élémentaire publique Paul Lagargue de Montreuil dans le 93). Le tribunal a rejeté la requête d’une parente d’élève qui contestait une disposition du règlement intérieur de l’école posant cette exigence de neutralité. Le règlement intérieur de l’école stipulait en effet que « les parents volontaires pour accompagner les sorties scolaires doivent respecter dans leur tenue et leurs propos la neutralité de l’école laïque« .

Le tribunal a considéré notamment que « si les parents d’élèves participant au service public d’éducation bénéficient de la liberté de conscience qui interdit toute discrimination fondée sur leur religion ou sur leurs opinions, le principe de neutralité de l’école laïque fait obstacle à ce qu’ils manifestent, dans le cadre de l’accompagnement d’une sortie scolaire, par leur tenue ou par leurs propos, leurs convictions religieuses, politiques ou philosophiques« .

Le Haut Conseil à l’intégration (HCI) a approuvé ce jugement, déclarant à cette occasion que ces questions relatives à la laïcité « seront notamment reprises et développées à l’occasion du séminaire de réflexion (intitulé « Laïcité : de la définition du principe à son application pratique dans la fonction publique) organisé par le HCI, les 8 et 9 décembre prochains, à destination de cadres et responsables de formation de la fonction publique« . Il prône une extension du principe de laïcité à toutes les structures privées des secteurs social, médicosocial, ou de la petite enfance.

Le HCI avait aussi salué le jugement du conseil des prud’hommes de Mantes-la-Jolie du 13 décembre 2010, dans l’affaire de la crèche associative Baby Loup. La cour d’appel de Versailles a confirmé depuis, le 27 octobre 2011, la légalité du licenciement de cette salariée qui avait été licenciée en 2008 pour avoir refusé de retirer le voile qu’elle avait adopté au retour d’un congé parental.

Côté gouvernement, Claude Guéant a présenté en octobre un code de la laïcité. « Il n’est pas question de revenir sur la loi de 1905 [de séparation des Eglises et de l’Etat], qui est équilibrée« , a déclaré le 21 octobre le ministre de l’Intérieur chargé des cultes, Claude Guéant, lors de la présentation d’un ouvrage intitulé « Laïcité et liberté religieuse, recueil de textes et jurisprudence ». Il n’est pas question de revenir sur la loi de 1905, vrai ? Pourtant la notion bien surprenante de « laïcité positive » nous permet d’en douter. Comme si, pour Sarkozy, la laïcité était une idée neuve…La sienne sans doute !

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La réforme territoriale vue par le MoDem

Jacqueline Gourault, sénatrice du Loir-et-Cher, est aussi une spécialiste de la réforme territoriale. Une fidèle de François Bayrou. Elle s’exprime régulièrement sur cette question. En ce moment, c’est le congrès de l’Association des maires de France (AMF) dont elle est vice-présidente. A ce congrès, les élus locaux rappellent qu’ils tiennent au report de la date butoir d’adoption par les territoires du schéma de coopération intercommunale et, surtout, que ce report soit inscrit dans une loi parce sans cela c’est la loi du 16 décembre 2010 qui va s’appliquer avec son couperet du 31 décembre 2011.

Le délai doit être prévu par une loi, qui devra « passer avant la fin de la législature« , insiste Jacqueline Gourault, sénatrice et présidente de la commission intercommunalité de l’AMF. « Il y a la parole du Premier ministre. Mais, c’est la loi qui s’appliquera au tribunal administratif en cas de contestation« , précise-t-elle. La sénatrice a aussi déclaré qu’il serait judicieux de chercher comment permettre aux élus aujourd’hui vice-présidents de communautés de conserver leur fauteuil jusqu’en 2014 afin de faire adhérer les élus locaux concernés aux transformations en vue. Mais tout cela est peut-être du chinois pour vous ? Alors vite « La réforme intercommunale pour les nuls » !

La loi de 2010 « de réforme des collectivités territoriales »

La loi n° 2010-1563 du 16 décembre 2010 a réformé des pans importants de l’intercommunalité française. La loi prévoit :

– l’achèvement et la  rationalisation de la carte intercommunale, de manière à ce que toutes les communes soient intégrées dans une intercommunalité à fiscalité propre dès le 1er janvier 2014.
– la création des métropoles, plus intégrées que la communauté urbaine, qui sont dotées de compétences issues des communes, comme des départements et des régions, et regroupent des aires urbaines de plus de 500 000 habitants.
– l’instauration d’un mode d’élection directe des conseillers communautaires représentant les communes de plus de 3 500 habitants, à partir des élections municipales de 2014.
– la reprise de l’incitation au regroupement des communes, par la création des communes nouvelles, qui peuvent procéder de la transformation d’une intercommunalité en commune.
– le maintien des pays existants jusqu’à leur terme, mais supprime la possibilité d’en créer de nouveaux.

Panorama de l’intercommunalité

Les établissements publics de coopération intercommunale (EPCI) constituent la forme institutionnelle de l’intercommunalité. On distingue :

– les syndicats intercommunaux (forme la plus souple d’intercommunalité), qui sont des EPCI sans fiscalité propre et sont donc financés par les contributions des communes membres, ainsi que par les revenus de leur activité. Il s’agit des SIVU (syndicats intercommunaux à vocation unique), des SIVOM (à vocations multiples), et des syndicats mixtes.

– les EPCI (établissements publics de coopération intercommunale (EPCI) à fiscalité propre, caractérisés par un financement direct par les contribuables au moyen d’une fiscalité directe locale, ainsi que par l’existence de compétences obligatoires. Ce sont :

* Les métropoles : créées par la loi de 2010
* Les communautés urbaines (CU) : loi de 1966
* Les communautés d’agglomération (CA)     Loi Chevènement (1999)
* Les communautés de communes (CC) : loi ATR de 1992
* Les syndicats d’agglomération nouvelle (SAN)

Fonctionnement

Une communauté est créée par délibération concordante des communes selon des règles de majorité qualifiée. Depuis 1999, son périmètre doit respecter un principe de continuité territoriale. Une commune ne peut appartenir qu’à une seule communauté.

Leur organisation interne est proche de celle des collectivités territoriales : un organe délibérant, un exécutif, un bureau. Les conseillers communautaires sont aujourd’hui élus par chaque conseil municipal parmi les conseillers municipaux. Le comité Balladur a proposé leur élection directe, par les citoyens, sur les listes municipales en 2014.

L’Assemblée des communautés de France, créée en 1989, est la fédération nationale des communautés.

Comment le MoDem voit la réforme territoriale

Rappelons tout d’abord que Jacqueline Gourault n’a jamais admis la manière forte avec laquelle la réforme a été imposée au Sénat par le gouvernement et l’UMP. Elle conteste en particulier le mode d’élection uninominal qui s’appliquer au conseillers territoriaux en 2014. Elle milite pour une part de proportionnelle. Voir ici la vidéo (c’était avant le vote de la réforme). Son attachement au scrutin mixte, c’est-à-dire un scrutin uninominal corrigé par une dose de proportionnelle et son opposition au mode de scrutin uninominal à deux tours, n’a pas été entendu par le gouvernement. Le scrutin retenu va conduire, selon la sénatrice MoDem, à une baisse du nombre de femmes élues, à réduire leur rôle dans la vie politique locale et à faire disparaître le « fait régional« . Par ailleurs, les économies espérées ne seront pas atteintes. Pour la sénatrice : « Des assemblées pléthoriques sont attendues dans chaque région ».

Quand la réforme des collectivités territoriales fut adoptée par le Sénat en novembre 2010, Jacqueline Gourault, qui avait voté contre, exprima son dépit. « une  occasion manquée« , dit-elle. « En installant le comité Balladur, le Président de la République voulait simplifier, clarifier, économiser, bref moderniser et renforcer la démocratie locale. Où en sommes-nous ? Simplifier l’architecture territoriale ? Le paysage local devient incompréhensible ; une fois de plus, on annonce la suppression de structures, et de nouvelles apparaissent. Clarifier les compétences ? On a cédé à la facilité en renvoyant le problème à 2015, tandis que l’État, sur le terrain, réorganise ses services. Les élus de 2014 ne sauront pas quelles compétences ils exerceront ! »

Pour Jean Lassalle, député MoDem des Pyrénées-Atlantiques et chargé des collectivités territoriales, « En France, comme en Europe, une fâcheuse tendance s’instaure depuis une vingtaine d’années. Elle consiste à conduire les grandes orientations de haut en bas en ne prenant jamais la tâche du citoyen de la base« . « La loi sur la reforme territoriale et l’intercommunalité, s’inscrit tout à fait dans cette logique. S’il a été beaucoup question des conseillers territoriaux, et de l’extension exponentielle des intercommunalités, il a été très peu parlé de l’avenir de nos communes« , a t-il soulevé avec conviction. Jean Lassalle – Questions au gouvernement -… par mouvementdemocrate

« Nos forces, ce sont les territoires français ! »

Dans le Morbihan, le jeudi 6 octobre, aux côtés de Michel Guégan, Maire et précurseur en matière de coopération intercommunale (*), François Bayrou a pointé « les violences faites aux territoires ces cinq dernières années« . Le président du Mouvement Démocrate a opposé à la réforme très controversée des collectivités locales, « l’équilibre » et la « proximité« . (lien)

[ (*) La première Communauté de Communes de France est créée en 1992 dans le Val d’Oust, dans le Morbihan. Michel Guéguan, premier président de cette structure, est aussi le porteur de l’intercommunalité en France et en Europe, notamment de l’est. ]

François Bayrou parcourait le Salon des Maires et des Collectivités locales, mercredi 23 novembre. Entouré de responsables du MoDem et de nouveaux soutiens, comme le député Daniel Garrigue, ex-porte-parole de Dominique de Villepin, ou Alain Lambert, président du Conseil général de l’Orne et ex-ministre du Budget de Jacques Chirac, il a déclaré : « Tout se passe aujourd’hui comme si on voulait imposer l’idée que plus c’est gros et mieux c’est, plus on rassemble et plus en fait d’économies. Moi je crois que c’est exactement le contraire. Plus on éloigne les centres de décision et plus on a besoin de fonctionnaires pour faire le relais et plus cela coûte cher. Il faut trouver un équilibre« .

Pour la réforme intercommunale, finalement l’AMF a obtenu gain de cause. Le gouvernement va porter à l’ordre du jour de l’Assemblée nationale la proposition de Jacques Pélissard (député-maire de Lons-le-Saunier et président de l’AMF) qui doit corriger certains défauts de la réforme et reporter la date d’adoption de la carte intercommunale.

 

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L’Intransigeante et le poltron

Voilà, c’est fait, le pacte germano-allemand est signé par la chancelière Angela Merkel et va s’imposer aux 17 pays de la zone euro. Nicolas Sarkozy s’est fait rabrouer et fut prié de retourner jouer dans son bac à sable : il n’y aura pas de prêts à taux zéro par la BCE. Angela a bien veillé à reformuler les propos du petit Sarko en s’en amusant. Et le petit Sarko a mangé son chapeau en tremblant. Elle se ficha de lui comme il se ficha, il n’y a pas longtemps, de Berlusconi. J’ai eu honte de Sarkozy à la télé hier soir. Honte !

L’Euro est mort et bien mort. L’Europe devrait suivre son enterrement. L’Allemagne arrogante et supérieure est de retour, les Boches sont de retour…

 

 

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Austérix

Avec lui, c’est l’austérité pour les pauvres et les classes moyennes, et l’hyper prospérité pour les riches, ses amis et les gros fraudeurs.

« Les inégalités de patrimoine se sont accrues depuis 2004« .

Les intouchables

Les 10 % de ménages les mieux dotés concentrent 48 % de la masse totale de patrimoine brut (au minimum 552 300 euros d’actifs), les 1 % les mieux dotés en détenant même 17 %, contre seulement 7 % à la moitié des ménages les moins dotés. Ces inégalités sont beaucoup plus marquées que celles des revenus.

La suppression des droits de succession décidée par Sarkozy a amplifié les inégalités déjà criantes. Une minorité d’héritiers en a largement profité. La crise ne les touche pas. Ce sont les « intouchables ».

Selon l’enquête de l’INSEE, diffusée le 24 novembre, les inégalités entre Français en matière de patrimoine se sont fortement accrues entre 2004 et 2010. L’écart entre les 10 % de ménages les plus pauvrement dotés et les 10 % de ménages les plus riches a augmenté de plus de 30 % au cours de la période.

La vache à lait

Quant à la rigueur, c’est toujours pour nous et pas pour eux. Par exemple, la taxe sur les hôtels de luxe a été supprimée. Les autres efforts demandés aux riches sont toujours dérisoires et « exceptionnels ».

Avec lui, nous avons l’austérité injuste, c’est Austérix !

Nous préférons la rigueur : des efforts répartis selon les capacités de chacun. Une rigueur et une relance de la production.

Comme le dit François Bayrou, les mesures sur la TVA « vont toucher le plus grand nombre des Français sans qu’il y ait l’effort symétrique de demander aux ménages les plus favorisés un effort particulier« . « C’est sur ce point que le plan est déséquilibré au risque de ne pas susciter l’adhésion du pays« . « Il n’existe pas de plan rigoureux qui ne soit en même temps un plan juste, sans cela la société le rejette« , a-t-il insisté.

Selon lui, un retour à l’équilibre budgétaire n’est possible que dans le cadre d' »un plan d’ensemble » qui viserait à une centaine de milliards d’euros d’économies au total, « la moitié par économie des dépenses publiques, la moitié par une refonte de la fiscalité« .

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Quand les éléphants font du parachute

Devinette : pourquoi les crocodiles sont-ils si plats ? Réponse : parce qu’ils se promènent quand les éléphants font du parachute.

Au PS, le parachutage des pistonnés ou de ceux qui s’achètent des circonscriptions devient une pratique normale et on n’entend pas les militants s’en plaindre. Ainsi, l’énarque Ségolène Royal s’est-elle vu réserver la circonscription de la Rochelle qu’elle convoitait. Pour truquer les choses en sa faveur, il a d’abord été décidé que seules les femmes pourraient se présenter, au nom de la parité pour faire bien. Mais même comme ça, il y avait un risque que la pistonnée ne gagne pas. Pourtant, face à elle ne se présentaient que deux conseillères municipales de La Rochelle, deux illustres inconnues : Patricia Friou et Nanou Jaumouillié. Devant le risque d’une humiliation de leur éléphante, les socialistes, réunis 22 au soir en bureau national, ont décidé de la parachuter unanimement et que Madame Royal bénéficierait d’un privilège royal : on lui donne la première circonscription de Charentes-Maritimes ! Ségolène Royal n’aura pas à se battre pour être investie par le PS à La Rochelle lors des législatives de juin 2012. On dit qu’il vaut mieux parachuter que chuter mais chut !

Après les cadeaux des belles circonscriptions au Verts, voici donc une nouvelle affaire très ordinaire de parachutage chez les socialos.

 

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Les défis de l’économie sociale et solidaire

L’économie ne se réduit pas à, d’un côté le secteur marchand, de l’autre côté l’économie du secteur public. Dans la réalité, depuis les années 80, des emplois se sont créés dans l’économie solidaire. La chasse au profit et à la plus grande satisfaction des actionnaires n’est pas l’objectif de ce secteur mais la rentabilité est néanmoins le plus souvent présente. Une économie ni capitaliste ni publique joue aujourd’hui un rôle important dans la production de richesses tout en renforçant le lien social et solidaire.

Le président du Mouvement Démocrate était dans les Bouches-du-Rhône, lundi 21 novembre, aux côtés de Jean-Luc Bennahmias (lien). Il visitait les salariés et bénévoles de la fraternité salonaise. Il a déclaré que « L’économie, qui est un souci pour tout le monde, doit être repensée. De nouvelles formes doivent être prises en compte. L’économie sociale et solidaire, créatrice, productive et vivante, mais qui n’a pas comme seul but le profit, doit se voir reconnaître toute sa place », a analysé le leader centriste, qui défend « un autre modèle économique pour la France« .

« En 2007, j’avais axé une partie de mon programme sur la social-économie. Ne pas séparer le social de l’économique, c’est vital. Voir l’économique servir le social, c’est précieux« , a-t-il rappelé à un journaliste de La Provence qui l’interrogeait.

L’association de loi 1901 que François Bayrou rencontrait lundi administre notamment une épicerie solidaire et un centre d’hébergement et de réinsertion sociale (CHRS). Les CHRS sont à l’origine des Ateliers de C.H.R.S. eux-mêmes pour une large part à l’origine de l’insertion par l’activité économique (IAE) qui est une composante de l’économie sociale et solidaire. L’objectif de ces ateliers est de permettre à des personnes marginalisées, en grande difficulté et n’ayant pas accès aux autres dispositifs d’insertion, l’apprentissage ou le réapprentissage des règles nécessaires à l’exercice d’une activité professionnelle. Tournés au départ, quasi exclusivement, vers l’hébergement des personnes, les CHRS se sont, en général, ouverts à des personnes extérieures.

L’appellation d’insertion par l’activité économique (IAE) regroupe un ensemble de structures ayant pour vocation principale, voire exclusive, l’insertion professionnelle des publics en grande difficulté auxquels elles offrent des emplois et un accompagnement adaptés. Les structures d’insertion par l’activité économique (SIAE) bénéficient de dispositifs d’aide publique particuliers. L’IAE est l’un des instruments majeurs de la lutte contre les exclusions ; elle constitue une passerelle nécessaire entre les règles de l’activité économique et les logiques d’insertion sociale et professionnelle de l’action sociale.

Ce secteur solidaire de l’économie est utile et aidant mais n’offre pas de CDI, juste des CDD (contrats à durée déterminée). La Cour de cassation, dans une affaire jugée le 2 mars 2011, précise aujourd’hui que la mise à disposition par une association intermédiaire ne peut intervenir que « pour l’exécution d’une tâche précise et temporaire et non pour l’occupation d’un emploi lié à l’activité normale et permanente de l’entreprise utilisatrice ».

Je saisis l’occasion pour rappeler que la loi de 2008 généralisant le RSA a prévu une réforme des modes de financement du secteur de l’insertion par l’activité économique (IAE). Mais on attend toujours cette réforme. C’est même le dernier chantier du Grenelle de l’Insertion resté en suspens. Le ministère du travail ne propose pour l’heure que des expérimentations, dans quatre départements : le Doubs, la Gironde, le Haut-Rhin et le Rhône. Une nouvelle expérimentation, basée sur le volontariat, va s’adresser aux quatre types de SIAE (structures de l’IAE) :

– entreprises d’insertion (sociétés commerciales productrices de biens ou de services ayant une finalité sociale et concourant à l’insertion socio-professionnelle de personnes rencontrant des difficultés particulières, notamment des demandeurs d’emploi) : ce sont ces entreprises d’insertion qui accueillent les personnes le plus en difficulté.
– entreprises de travail temporaires d’insertion : ce sont des entreprises d’intérim spécialement destinées à l’emploi de personnes en difficulté et bénéficiant à ce titre d’aides particulières. Ces entreprises regroupent les salariés qui sont les plus proches du milieu de travail ordinaire et qui affichent le meilleur taux d’insertion.
– ateliers et chantiers d’insertion (ACI), qui oeuvrent dans le secteur non marchand. C’est la loi de programmation pour la cohésion sociale du 18 janvier 2005 qui a défini les ACI, leur donnant ainsi une existence légale. Les ACI recrutent essentiellement en contrat d’accompagnement vers l’emploi (CAE),
– associations intermédiaires (associations qui emploient des personnes en insertion pour effectuer des services de proximité : garde d’enfants, entretien, petits travaux, etc.).

Si les structures de l’IAE ne sont pas toutes rentables, elles sont toutes soumises à des critères de performance.  Les deux indicateurs de performance sont : le « taux d’insertion dans l’emploi durable six mois après la sortie d’une structure d’insertion » , « l’effet de levier des concours de la mission travail et emploi (du budget de l’Etat ) dans les structures de l’IAE. »

L’économie sociale est l’œuvre de citoyens qui savent se rassembler et jouer collectif. Elle n’est pas parfaite mais ses valeurs comptent plus que jamais dans une économie mondialisée qui subit la loi de marchés financiers. L’économie sociale et solidaire a encore des défis à relever…

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