L’Europe hop ! hop ! de Sarkozy

Accord de Bruxelles :

« Banco ! a dit Sarkozy.

« Je passerai du blanco », dit Hollande

« Accord bancal », dit Marielle de Sarnez.

« L’Europe hop ! hop ! » du cabri Sarkozy se jette aux pieds des financiers sans même obtenir de la gratitude de leur part. Bien au contraire, ils exigent plus, toujours plus.

« L’Europe hop ! hop ! » de Sarkozy, c’est n’importe quoi : on a plein de sous  mais on va demander aux Chinois. Lesquels refusent. Pas fous. Et nous on ne rit pas, même pas jaune.

« L’Europe hop ! hop ! » de Sarkozy, c’est les bienfaits de la collaboration franco-allemande. Nous, on aurait préféré l’amitié franco-allemande comme c’était avant. Il n’y a pas si longtemps. Avant Sarko. Quand la France savait se faire entendre et défendait ses positions mais aussi l’intérêt de l’Europe dans son ensemble.

« L’Europe hop ! hop ! » de Sarkozy, ce n’est pas de la germanophobie. Car l’homme se range toujours du côté du plus fort. Mais c’est l’anglophobie (il croise Cameron et l’ignore), de l’italophobie (ricanement en coin avec Merkel à propos de Berlusconi en fin de règne), moqueries à l’égard des pays en difficultés : Grèce, Portugal, Espagne. « L’Europe hop ! hop ! » de Sarkozy, c’est de l’europhobie !

There is no alternative, disent les anglo-saxons : « TINA ! » « EGKA ! », crient les Boches Allemands (Es gibt keine Alternative). Enfin, Nicolas Sarkozy : « CTPC » ! (« casse-toi pauv’ con !« ).

« Alerte ! « A » met les bouts », chantent en chœur les agences de notation. Sarko-Merkel répond par des promesses de sanctions impitoyables. « Deux flics ami-ami ».

Le sondage qui tombe à pic : « les Français font de moins en moins confiance à l’Europe pour gérer la crise » (Le Monde).

 

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Un qatari du Qatar

I

Un qatari
Du Qatar
Avait un panaris
Au panard.

L’a pris son canari,
Son canard.
L’est parti aux Canaries.
Lu dans le canard.

II

Le grand ébahi
Du Bahut
A choisi le tohu-bohu
De Bahia.

L’ébahi est à Bahia.
A Bahia, l’ébahi est.
L’en coûtera au qatari
D’avoir pas choisi Bahia.

Voris Bian 13 décembre 2011

 

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Produisons !

Villepin se lance dans la campagne et dans son programme figure le fameux « revenu universel » : une rente versée à tous, quels soient les revenus, et censée supprimer toutes les aides sociales.

Je suis opposé à l’idée de « revenu universel » de Dominique de Villepin

Pour diverses raisons. La première raison : les risques de dangereuses dérives inégalitaires. En effet, on n’examinerait plus les situations financières des gens qui seront supposés se débrouiller seuls avec la somme qu’on leur attribuera. Ce qui est le contraire de l’aide sociale fondée sur le besoin évalué par des professionnels. Contraire aussi à l’accompagnement social souvent indispensable aux plus fragiles. La deuxième raison : le financement qui sera très problématique. La troisième raison : je préfère l’esprit d’entreprise à l’esprit de rentier. Les revenus d’assistance ne sont pas investis dans la production.

Je juge intéressante une initiative de Martin Hirsch.

L’idée de dotation d’autonomie pour les jeunes. Extrait de l’article de Martin Hirsch dans Le Monde du 12 décembre 2011 : « La dotation d’autonomie, c’est ce que nous proposions dans le Livre vert sur la jeunesse, en alternative à une allocation : un capital versé au moment de la majorité. Dans le Livre vert, nous suggérions qu’il soit décroissant en fonction des ressources de la famille, pour lui donner un fort caractère redistributif, et nous avions laissé ouvertes deux options : celle d’une dotation libre d’emploi pour le jeune ou celle d’une dotation fléchée, ne pouvant être utilisée que pour un projet de formation ou d’emploi. Nous savions que la dotation d’autonomie, pour être efficace, doit coûter 4 à 5 milliards d’euros. Le plus logique serait de la financer par un rétablissement des droits de succession. En prélevant au moment de la transmission et en dotant au moment de la majorité, on rebat les cartes. Faire de la jeunesse et de la réduction des inégalités une seule et même priorité passe par financer une dotation d’autonomie par un impôt sur les successions. »

En effet, pourquoi un revenu universel alors que la redistribution sociale des revenus fonctionne assez bien en France (*) ? Grâce à l’Etat et aux collectivités  (prestations familiales, aides sociales). Le revenu universel n’assurerait en réalité qu’un statu quo. Rien de plus pour les moins aisés, avec même des risques d’injustices liées à l’aspect forfaitaire de l’allocation (plus aucun examen particulier des situations).

(*) (on peut quand même l’améliorer…)

C’est plutôt la répartition des patrimoines qui serait à revoir car elle est très injuste. Injuste, elle l’est de plus en plus en raison de la loi supprimant les droits sur les successions. Je me suis surpris à imaginer l’autre jour une grande loterie nationale avec dotations aléatoires aux gagnants qui auraient comme obligation d’investir une bonne part de leurs gains. Une nouvelle donne pour relancer l’investissement. C’est une solution assez utopique, je l’admets. Le Livre Vert de Martin Hirsch qui a fait l’objet d’un débat plus large que mon idée farfelue, propose une solution autre qui permet de redistribuer du patrimoine mais de façon ciblée et non plus aléatoire.

Je dis « pourquoi pas ? » en approfondissant toutefois le concept. Doter les jeunes d’un capital, oui. Mais les éduquer au préalable : cours de gestion et d’économie (cela évitera bien des situations de surendettement personnel…), obligation de consacrer cet argent à des investissements (mais le plan épargne logement serait considéré comme une forme d’investissement : pour aller dans le sens d’une France de propriétaires) . La reprise des études serait aussi vu comme un investissement (meilleure adéquation au marché de l’emploi, recherche de son bonheur personnel dans le cadre d’une activité plus appropriée).

A titre de complément, voici les solution (plus orthodoxes !) de François Bayrou pour favoriser la production de notre pays :

– Comment réindustrialiser la France ? « On met les grandes entreprises en réseau avec les petites entreprises pour que ces dernières accèdent aux process de production, on met à égalité les PME et les grandes entreprises par une simplification du droit fiscal et social. On réinvente le travail que faisait autrefois le commissariat au plan pour définir les nouveaux secteurs ou les secteurs abandonnés à reconquérir en commençant par le haut de gamme. On crée un label sur la production en France pour que le consommateur devienne un acteur de cette politique. On travaille sur l’image de marque du pays car c’est à cause de cette image de marque que nous perdons les marchés à l’exportation. On travaille sur la refondation de la confiance sociale parce que la confiance entre syndicats et entreprises est une donnée clé de la reconquête. » (lien vers l’article complet)

– Perte de pyramide et déficit commercial pharaonesque

« Ce qui me frappe, c’est l’absence de réflexion et de prévision sur la situation du pays et sur les causes de ses faiblesses : déficit, dette, chômage, modèle social en crise, absence de capacité fiscale, etc. Or, la cause de tous ces maux est parfaitement indentifiable : on ne produit plus en France et, partant, on a laissé se créer une hémorragie cataclysmique du commerce extérieur. Cette situation relève d’un double paradoxe.

Premièrement, la France est l’un des pays les plus technologiquement avancés au monde. Nous savons faire des fusées, des avions, de la pharmacie, des voitures. Nous avons gardé le sommet de la pyramide de production, mais nous en avons perdu la base. C’est cela qui est la cause de notre déstabilisation.Deuxièmement, ce n’est pas le chemin qu’on suivi les autres pays européens. L’Allemagne, l’Italie, la Belgique, avec la même monnaie et les mêmes salaires que les nôtres, ont gardé de larges gammes de produits. Nous c’est table rase. Tous ces problèmes sont liés. Un pays qui voit s’enfuir 75 milliards d’euros de ses ressources nationales, notre déficit commercial, et dans lequel, parallèlement, il y a une augmentation constante du nombre des foyers, cela conduit à une baisse du pouvoir d’achat, au chômage, à une crise des service publics. Alors la tentative désespérée, c’est le déficit pour continuer de soutenir un niveau de vie qui, en réalité, n’est plus équilibré par suffisamment de ressources. Et au bout du chemin, il y a le surendettement. »

« On ne peut pas redresser le pays, y compris ses finances, sans un plan pour se remettre à produire en France. Dans tous les domaines, agricole, industriel, culturel, numérique, de services. Il faut à tout prix équilibrer notre commerce extérieur. Certes, c’est très compliqué. Cela exige que l’on fasse de ce sujet une obsession nationale. J’en viendrais volontiers à repenser un Commissariat au Plan, un lieu où tous les acteurs concernés seraient appelés à se retrouver pour définir une stratégie nationale de soutien à la production. Nous avons des grandes entreprises qui maîtrisent les technologies les plus contemporaines. Grâce à des mises en réseau, elles devraient pouvoir les mettre à disposition des PME. Nous avons aussi la chance d’avoir des réseaux de distribution parmi les plus puissants de la planète, c’est un impératif national qu’ils portent une part de la production de notre pays. (…). Il faut reprendre et stabiliser notre droit du travail, inadapté, trop complexe et trop changeant, ce qui décourage les investisseurs. Ce que nous avons à assumer est du même ordre de grandeur qu’au moment de la reconstruction du pays à la Libération. Et cela exigera des réponses politiques inédites.

Quant à la « TVA sociale » : « J’ai autour de moi des défenseurs acharnés de la TVA sociale, comme Jean Arthuis. Moi, je suis moins convaincu. Mais le débat est ouvert. Les transferts envisagés n’entraîneraient qu’une baisse marginale du coût du produit, peut être de l’ordre de un pour cent, mais risquent, en revanche, d’être lourds pour le consommateur. Je crois au contraire de mes amis que la question du coût du travail n’est pas la plus fondamentale, et heureusement, s’agissant de la créativité du pays. » (lien vers l’article complet)

 

 

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Le baiser du malappris

I

Mon cœur est comme un réservoir
Qui s’emplit de vous à vous voir.

Longtemps, j’ai fait le plein de vous.
Aujourd’hui je me plains de vous.

Moi qui m’étais de vous épris,
Aujourd’hui j’en paye le prix.

Refrain :

Car je n’avais pas bien appris,
Appris, appris, apprivoisé

Cette part de vous qui a du prix.
Vous m’en voulez, vous me toisez.

Oui j’ai appris mais mal appris.
Oui je ne suis qu’un malappris.

II

Mon âme était une citerne
De vous dans une vie si terne.

Moi je m’étais de vous empli,
D’un tel poids qu’aujourd’hui j’en plie.

Moi qui m’étais de vous comblé,
Maintenant je me mets à trembler.

Refrain :

Car je n’avais pas bien appris,
Appris, appris, apprivoisé

Cette part de vous qui a du prix.
Vous m’en voulez, vous me toisez.

Oui j’ai appris mais mal appris.
Oui je ne suis qu’un malappris.

III

Moi j’avais fait la pleine étude
De vous jusqu’à la plénitude,

Moi j’avais de vous tout ravi.
J’étais rempli de vous, ravi.

Ayant de vous quitter content,
J’aurai reçu tout mon content !

Refrain final :

Si je ne suis qu’un malappris,
Que de vous j’ai tout mal appris,

Il n’en reste pas moins que j’ai pris,
Appris, appris, apprivoisé

De vous ce qui avait du prix :
Le goût du tout premier baiser.

Voris Bian, 10 décembre 2011

 

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C’est un fameux trois-A

C’est un fameux trois-A qui menace l’Euro,
Hissez haut les prêts et les taux.
A 27 nous sommes dans le bateau.
Nous aurons bientôt la tête sous l’eau.

Tiens bon la vague du plan allemand
Hissez haut c’est pas un cadeau.
Si Sarko continue droit devant
Il nous mènera tous au fiasco.

Je pars pour de longs mois avec le magot
Hissez haut : Paradis fiscaux !
D’y penser j’ai même pas le coeur gros
En doublant les feux de Saint-Malo.

On prétend que là-bas l’argent coule à flot
Hissez haut Santiano
On trouve l’or au fond des ruisseaux
J’en ramasserai plusieurs lingots.

 

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Logement : un pas en avant, deux pas en arrière ?

Pour le comité de suivi du Dalo, « L’Etat est toujours hors la loi». Rappelons que le DALO est le droit au logement opposable. Son rapport du 30 novembre 2011 est implacable. « L’Etat est toujours hors la loi ». Pire encore qu’il y a un an. Il est le principal fautif. Mais  pas le seul : « la bonne application du Dalo nécessite une mobilisation de l’ensemble des acteurs ».

Un état hors la loi ?

Le rythme des recours déposés au titre de la loi Dalo n’a fait que monter, spécialement en Ile-de-France . Les chiffres parlent d’eux-mêmes : 6.000 recours par mois, dont 62% en Ile-de-France où le rythme des relogements a baissé en 2011. Fin juin 2011, le nombre de décisions de relogement et d’hébergement de ménages prioritaires prononcées par les tribunaux administratifs non mises en œuvre étaient 5.000 de plus qu’au 31 décembre 2010. Preuve de la grande précarité qui règne , les recours pour obtenir une simple place en hébergement d’urgence – et non en logement – se multiplient, et ce dans un grand nombre de départements. Le comité déplore la situation mais propose aussi. Il avance quatre pistes pour que la loi Dalo soit enfin appliquée :

– « offrir au moins un hébergement à toute personne en détresse »,

– « mettre en œuvre un plan d’urgence pour reloger les ménages prioritaires dans les zones tendues »,

– « organiser la gouvernance » de la politique du logement, avec la création d’un syndicat du logement en Ile-de-France,

«réorienter les budgets de l’Etat vers le logement des personnes de revenu modeste » en conditionnant les aides fiscales à des contreparties sociales.

Mais l’Etat est-il vraiment toujours hors la loi ? Cela se discute. Ainsi, le secrétaire d’Etat au Logement, Benoît Apparu, comme Marc-Philippe Daubresse, ancien président de l’Anah et aujourd’hui secrétaire national adjoint à l’UMP, réfutent l’argument : L’Etat n’est pas hors-la-loi, il respecte une loi qui constate que si les personnes ne sont pas relogées, il devra payer une astreinte. On peut jouer sur les mots, il n’en reste pas moins que l’Etat ne fait pas bien son boulot.

Le logement des jeunes

L’ANIL (agence national pour l’information sur le logement) se réunissait en assemblée générale le 29 novembre 2011. A cette occasion, elle faisait le bilan. Point positifs à relever selon elle : une nouvelle taxe sur les microsurfaces dont le prix est trop élevé a été mise en place dans le cadre du projet de loi de finances pour 2012 pour faire baisser les prix de ces surfaces. Le projet de loi sur la consommation prévoit, pour une colocation, la possibilité de reprise d’un bail existant d’un colocataire par un autre (pour éviter que le colocataire sur le départ ne reste responsable de la caution collective). Mais ceci reste insuffisant et la crise du logement frappe les jeunes de plein fouet. L’Etat n’est pas seul responsable : « Certains élus ne veulent pas de logements Crous car ils ne font pas l’objet de taxe d’habitation », a affirmé Emmanuelle Cosse, vice-présidente du conseil régional d’Ile-de-France, chargée du logement. Le secrétaire d’Etat,  Benoît Apparu, ne propose rien de concret : seulement de lancer une réflexion « pour les années à venir » sur une éventuelle fusion de 3 trois types d’aides au logement actuellement à disposition des jeunes : l’aide fiscale, l’APL et les bourses étudiantes.

Parlons budget !

Dans le projet de loi de finances (PLF) pour 2012, les aides à la pierre semblent sacrifiées aux aides à la personne (même si l’essentiel est constitué de dépenses fiscales et que le taux de TVA passe de 5,5% au taux de 7%…). Les aides personnelles au logement – qui représentent 76% de la dépense budgétaire – progressent nettement (+5,7% en 2012), alors que le nombre de ménages aidés a diminué en 2010 (-0,44%) pour atteindre 6,3 millions au 31 décembre.

« Visiblement le logement n’est pas une priorité de ce gouvernement« , assénait Rodolphe Thomas, responsable du Logement au sein du Shadow cabinet du MoDem, à l’occasion de la publication du 16e rapport annuel de la Fondation Abbé Pierre en février. « Le constat est alarmant : les conditions de logement des Français se dégradent jour après jour. Avec 3,6 Millions de Français mal-logés ou sans logement, la France affiche un tableau indécent pour un pays aussi développé… Cette situation ne peut être, comme tente de le justifier maladroitement le gouvernement, la simple conséquence de la crise économique. C’est plutôt le résultat de politiques menées depuis plus de 5 ans qui ont écarté les plus fragiles et les classes moyennes de l’accès au logement… » (lien) Mais il ne s’en prend pas uniquement à l’Etat, il fustige aussi certains élus qui traitent avec beaucoup de désinvolture l’obligation posée  par la loi SRU de créer un certain quota de logements sociaux : « Il faut renforcer et augmenter les seuils de la loi sur les logements sociaux« .

Et c’est dans ce contexte que le gouvernement vient nous culpabiliser avec la dette pour imposer encore de l’austérité et des sacrifices : injustes !

 

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Quand les agences de notation s’invitent chez vous…

(cet article a été publié sur Agoravox et référencé par Yahoo)

N’allez pas croire que les agences de notation ne s’intéressent qu’aux états. Leur mission s’étend aussi aux niveaux infra-étatiques.

C’est ainsi que le Conseil général du Finistère a eu la désagréable surprise de voir débarquer chez lui une filiale de l’agence de notation américaine Fitch. C’est ce que nous apprend le journal « Le télégramme » du 5 décembre 2011. Mais il serait vain de s’énerver en criant « Us go home ! « , il faut illico presto étaler sa situation financière. C’est ainsi et on ne sait plus qui des Américains ou des Allemands auront raison de notre souveraineté les premiers. Quand je pense qu’on regardait avec inquiétude vers la Chine ou vers Bruxelles…

Cette grosse agence de notation se contentait jusqu’à présent d’évaluer la solvabilité des États. Voici maintenant qu’elle s’immisce dans les collectivités locales. En fait, tout lieu susceptible de voir naître une  crise financière peut se faire visiter par les agences qui sont partout aux aguets comme des vautours. Or, la crise financière atteint les collectivités locales. En effet, 10 milliards d’euros pourraient manquer en 2012 pour assurer les financements dont les collectivités locales françaises ont besoin, selon Dexia Crédit Local (DCL), qui prévoit que la dette des collectivités locales atteindra en 2011 154,7 milliards d’euros, soit 7,7% du PIB. De plus, l’Etat va réaliser quelque 200 millions d’euros d’économies sur ses concours financiers aux collectivités. Cela aura une incidence sur les investissements (les collectivités représentent 71% de l’investissement public en France) surtout que l’évolution des règles prudentielles (Bâle 3) imposée aux banques pourrait, à terme, réduire le volume du crédit et/ou renchérir  le coût du crédit pour les collectivités.

Le conseil général du Finistère a donc été approché par une filiale de l’agence de notation américaine Fitch, laquelle lui a proposé une évaluation de sa solvabilité, en forme de garantie pour les organismes prêteurs de plus en plus frileux à accorder des emprunts aux collectivités locales. Pierre Maille, le président du conseil général du Finistère, n’a pas donné suite à la proposition de l’agence de notation. Il faut dire que la dette du Finistère est actuellement de 274€ par habitant contre 465€ au niveau national. Mais il n’est pas dit que toutes les collectivités pourront se passer de ces désormais incontournables inquisiteurs. Avec les conséquences qui découlent d’une appréciation négative : fin de l’accès au crédit ou renchérissement de celui-ci.

La situation est inquiétante puisque même pour le conseil général du Finistère qui se porte bien les banques font la fine bouche. Le Crédit foncier a ainsi mis fin à la convention qui le liait au conseil général. Roger Mellouët, le vice-président chargé des finances au conseil général du Finistère, n’en fait pas mystère: «Jusqu’à présent, nous n’avions aucune difficulté à emprunter 20millions par an (*) auprès d’un seul organisme. Aujourd’hui, nous devons passer par trois banques différentes, aux conditions qu’elles nous imposent». François Baroin a alerté les maires en novembre sur ce point : « Quoi qu’il arrive, il faut s’attendre à une diminution de la durée des prêts aux collectivités. Aujourd’hui, on atteint des durées de prêts à 20, 25 voire 30 ans… Demain, ce sera plutôt 15 ans. Concrètement, cela signifie qu’un maire ne pourra peut-être plus faire autant sur un seul mandat. Les choses se feront alors sur deux mandats ».

Heureusement, le projet de création d’une agence de financement des collectivités locales, demandée par les élus locaux pour trouver du financement, a été approuvé par le rapport de la Cour des comptes sur « la gestion de la dette publique locale ». Si Dexia ne prête plus aux collectivés (en faillite, elle est poursuivie en justice par dix collectivités), une nouvelle banque de financement du secteur public local verra le jour. Elle sera détenue à 65% par La Banque postale et à 35% par la Caisse des Dépôts et Consignations. Elle  doit être créée d’ici juin 2012. D’ici là, maires, présidents de collectivité, surveillez votre porte ! Et…votre budget…

« Il est urgent de créer une agence de notation européenne indépendante », plaide Robert Rochefort déjà il y a un an (22 décembre 2010)

 

 

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Le bimoteur franco allemand a des ratés

Le bimoteur franco allemand a des ratés mais les deux pilotes continuent de voler comme si de rien n’était. Si bien qu’il n’y aura pas d’atterrissage : le bimoteur s’écrasera et nous avec. Normal me direz-vous, on n’a pas prévu de piste d’atterrissage en douceur pour les sorties de crise de l’euro ni pour les sorties d’états de la zone euro. Il y une erreur de conception à l’origine que nous aurions pu signaler si les ingénieurs n’avaient pas décidé de se passer de l’avis des mécanos. Mais au fait, s’agit-il d’un bimoteur copiloté par Nicolas et Angela ou d’une bataille aérienne ? François Bayrou s’interroge.

Invité du «Grand Jury RTL-Le Figaro-LCI» (lien), le président du Mouvement Démocrate juge «irresponsables» les propos germanophobes venus du PS. Cependant, il dénonce «l’affichage», voire «l’entente fallacieuse», du couple franco-allemand, qui, selon lui, ne serait en réalité «d’accord sur rien». «L’Europe ne se construit pas à deux, ça ne marchera pas», affirme-t-il. Ce qui rejoint ma théorie du bimoteur…

Évoquant la crise «dans la zone euro», il a encore estimé «contre-productif» que Nicolas Sarkozy et Angela Merkel «multiplient des conférences de presse dont il ne sort rien».

Le candidat à l’élection présidentielle défend une «méthode communautaire». «Le couple franco-allemand, explique-t-il, doit être un ferment. Un entraîneur. Mais il ne doit pas se placer en commandant prétendant donner des instructions aux autres sans jamais pour autant être clair.» Pour sortir de la crise, il préconise notamment de «sécuriser la dette en assurant les prêteurs» et «en assurant le refinancement de la dette des États sur une période assez longue pour leur permettre de sortir la tête de l’eau». «Ce qui est différent des subventions», précise-t-il.

Certains nous ont prédit du sang et des larmes. Pour les larmes nous avons eu Elsa Fornero, ministre des Affaires sociales, qui a éclaté en sanglots alors qu’elle annonçait des sacrifices pour les retraités italiens. Pour le sang, ça viendra si le bimoteur continue ses ratés et si nous ne mettons pas fin à cet absurde et dérisoire ballet aérien. Car les pirouettes périlleuses et tout-à-fait inédites que nous admirons dans le ciel au-dessus de nos têtes sont dues, sachez-le bien, à la dispute que se livrent les deux pilotes qui n’arrivent pas à se mettre d’accord et qui tirent sur le manche à tour de rôle…

Ce billet sera complété et sera proposé comme article ce soir sur Agoravox.

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A-A-A la queue leu leu !

Le président Toucourt a Toulon faisait un meeting UMP. Son virage est sans ambigüité. Finis la moralisation du capitalisme et les garde-fous destinés aux financiers sans scrupules. Place au laissez-aller et tous derrière le triple A de l’Allemagne : « A-A-A la queue leu leu ! »

Ce qui est nouveau dans notre pays, c’est qu’un président de la République fait corriger ses discours par la chancelière allemande désormais. Je ne délire pas, cela a été dit dans la presse parlée et écrite : il y a eu « échange » de discours. Traduisez : Merkel a un droit de regard sur les discours de notre président. Enfin quand je dis « notre » président, c’est aller vite en besogne : le président des riches, des exilés suisses et des intérêts allemands.

Le discours supervisé par « la Boche » – comme l’appelle Sarkozy – cela donne ceci :

« Discipline, discipline discipline ! »

C’est bien joli, mon petit Nicolas mais cela fait un peu le cancre de la classe qui vient donner des leçons à tous ses camarades en se rangeant du côté de la maîtresse. Pour le dire de manière plus politiquement correct, je cite Marielle de Sarnez : « c’est une évidence qu’il faut davantage de discipline de la part des États européens, mais pourquoi Nicolas Sarkozy ne l’a-t-il fait et fait respecter, depuis qu’il est élu ? »

« Travail, travail, travail ! »

Il faut un certain culot pour scander un tel slogan en France, qui n’est pas l’Allemagne, où le chômage est exponentiel en particulier pour les jeunes et les séniors. Alors, bon, c’est l’occasion de tirer sur les 35 heures que Sarkozy pouvait revoir par la voie légale, ce qu’il n’a pas fait. Comme quoi entre ce qu’on clame et ce qu’on fait il y a toujours un fossé.

Quant à travailler plus longtemps, Sarkozy a reproché aux socialistes la retraite à 60 ans. Mais rappelons qu’en 1993, il disait dans le poste de télévision qu’il avait voté pour cette loi, avec une expression du genre « bien entendu » ou « cela va de soi ». Il faut avoir un certain culot quand même pour prendre les électeurs à ce point pour des cons à qui il dit en fin de compte « Souffrance, souffrance et encore souffrance ! »

Vers un Anschluss ?

Finalement, ce qui gêne est moins le discours que ce qui n’est jamais suivi d’effets dans la réalité de l’action politique. Point de moralisation du système, point d’obstacle sur la route des spéculateurs. Point de travail. Point de discipline, si ce n’est une prétendue règle d’or qu’on veut faire adopter précipitamment avant les élections pour faire oublier les errements de sa mandature et faire croire à sa détermination à lutter contre les déficits.

Le transfert de souveraineté souhaité se fait donc sous la botte d’une Allemagne qui profite à plein d’un contexte qui lui est très favorable pour imposer ses vues à toute l’Europe. C’est encore Marine Le Pen qui risque de récolter des électeurs qu’elle conduira à l’impasse et au désespoir, vu qu’elle ne peut absolument pas être élue à supposer qu’elle passe  le cap du premier tour. Pas plus que Mélenchon, elle ne représente une alternative crédible. Seul Bayrou l’incarne.

Il y avait une solution européenne à la crise de la dette et de l’Euro. Le MoDem ne cesse de le marteler et n’est pour l’instant pas très écouté. Mais Sarkozy lui a préféré la solution allemande. Ou plutôt la solution d’Angela Merkel de laquelle François Bayrou se  démarque, lui, en citant en modèle Gerhard Schröder. François Bayrou a d’ailleurs réagi avec vigueur au discours prononcé par Nicolas Sarkozy à Toulon, qui constitue selon lui « la fin de l’Europe communautaire » et « le renoncement pur et simple aux principes de la construction européenne« . (lien)

Quelle direction prend le couple Sarkozy-Merkel ? Laisser les financiers étouffer les peuples en difficultés sous des sommes extravagantes d’intérêts, paralyser la BCE ? On voudrait faire crever des pays européens qu’on ne s’y prendrait pas autrement. En réalité, je crois que l’Allemagne s’est lancée dans une opération punitive ! Comme une revanche sur un vieux traité de Versailles…Mais avec Sarkozy, va-t-on vers une forme d’Anschluss ?

Le plan de sortie en 5 points de Bayrou

– « sécuriser la dette des Etats de la zone euro » grâce à « l’engagement de la Banque centrale européenne » ;

– « garantir le refinancement de la dette des Etats en difficultés à des taux raisonnables » ;

– « négocier en échange avec ces Etats les décisions nécessaires pour leur redressement » ;

modifier les institutions européennes avec notamment « l’élection d’un président, un jour au suffrage universel » ;

retrouver « les principes de la méthode communautaire » où « les minorités sont respectées »

Extrait de l’article « François Bayrou critique la politique européenne du « condominium » franco-allemand » (Le Monde 30 novembre 2011)

 

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Les services à domicile en danger

« Les déductions fiscales pour les services à domicile  sont préservées » titre le quotidien La Croix ce jeudi 1er décembre. « Je cite : L’Assemblée nationale a finalement décidé de préserver les déductions fiscales pour les services à domicile, en rejetant, le 1er décembre, un amendement de l’UMP visant à les réduire. Le gouvernement s’y est opposé, mettant en avant « l’impact extrêmement fort sur l’emploi », a expliqué la ministre du budget Valérie Pécresse, qui craint un retour du travail clandestin.

Or, non ! Cher journal La Croix, tu t’es fait berner, comme à peu près tout le monde, par la manœuvre, qui est classique. Première phase de l’opération : On annonce des coupes sombres voire des coupes claires dans le budget. Deuxième étape : on laisse bien mijoter et on écoute râler les acteurs concernés. Enfin, dernière étape : c’est le « ouf ! » de soulagement devant la décision du gouvernement de maintenir les crédits. Car, on l’a vu dans plusieurs domaines, le maintien veut dire la stagnation face à des besoins en hausse, voire un maintien de surface alors que l’on rogne ailleurs par d’autres voies peu visibles. Ce manque de transparence et ces fausses annonces font qu’au final, ça fait moins mal. Comme disait Coluche, « c’est pas plus mal que si c’était pire ! »

Pour t’aider, cher journal La Croix, je vais dénouer l’affaire et décliner toute une série de bémols, de quoi déchanter un peu.

1 – L’Assemblée a adopté un amendement gouvernemental précisant les modalités du soutien aux services d’aide à domicile. Mais, seule la moitié des 50 millions d’euros annoncés se traduiront en crédits de paiement dès 2012 car les autres 25 millions seront affectés à l’exercice budgétaire de 2013 !

2 – L’aide exceptionnelle de 25 millions d’euros ne coûtera rien à l’État. Elle sera prélevée sur le Fonds national des solidarités actives (FNSA), qui finance notamment le RSA. Et pourquoi donc prend-on ces crédits sur l’insertion ? Je pose la question : est-ce normal ?

3 – Pour Valérie Pécresse, la ministre du Budget, cela fait bien 50 millions d’euros pour 2012 car elle inclut le coût du rétablissement de l’exonération des cotisations sociales sur certains services à domicile à destination des familles fragiles, adopté par l’Assemblée dans le cadre de l’examen du projet de loi de financement de la sécurité sociale pour 2012 et qui représenterait, lui aussi, une dépense de 25 millions d’euros.

4 – Le gouvernement introduit également dans le projet de loi de finances pour 2012 le principe d’une expérimentation sur les modalités de tarification des services autorisés d’aide à domicile. Les expérimentations pourront permettre de dégager des propositions de réforme « à coûts constants » des modalités de tarification des services. «Elles viseront à allouer les moyens de façon plus efficiente ». Voilà bien une formule absconse qui annonce des lendemains austères.

Dans ce contexte, les professionnels du secteur ont d’ores et déjà, dans un communiqué commun du 16 novembre, dénoncé la supercherie et exprimé leurs craintes pour l’avenir : « La fermeture de structures et les suppressions d’emploi vont s’accentuer tandis que l’accompagnement à domicile des personnes fragiles continuera d’en pâtir ».

Alors, le journal La Croix a raison de dire que l’amendement restrictif de Chantal Brunel, qui avait été adopté en commission, a été retiré faute d’unanimité (cet amendement voulait réserver les réductions d’impôts pour les activités de loisir et détente aux personnes âgées, handicapées ou dépendantes). Mais il paraît qu’il y a des abus dans ce domaine. Doit-on se réjouir qu’on ait fermé les yeux sur certains abus s’ils sont avérés ?

Allez ! Il ne sera pas dit que je pêche par pessimisme. Voici deux notes plus positives :

L’exonération de charges « aide à domicile » pourrait bientôt être élargie. A l’occasion de l’examen du projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS) pour 2012, les députés ont voté à l’unanimité un amendement de la députée Bérangère Poletti qui exonère des cotisations sociales les rémunérations des aides à domicile intervenant auprès des familles fragiles. Cela vise, d’une part, les techniciennes de l’intervention sociale et familiale (TISF) envoyées par le Conseil général dans le cadre de l’aide sociale à l’enfance auprès de familles en difficultés et, d’autre part, les aides aux familles envoyées par les CAF, via des associations ou organismes agréés ou autorisés.

Le rétablissement de l’aide ménagère à domicile dans la fonction publique est acquis. Lors du débat parlementaire sur le PLFSS 2012, François Sauvadet, le ministre de la Fonction publique, a annoncé le rétablissement de l’aide ménagère à domicile qui avait été supprimée le 1er janvier 2009, alors qu’elle concernait environ 30.000 fonctionnaires retraités (en majorité classés en GIR 6). L’objectif était alors de recentrer l’aide ménagère à domicile sur les personnes en attente d’un classement en GIR 4. Un recentrage qui aura pris plus de trois ans (sont classées en GIR 4 les personnes âgées qui sont à la limite de la grande dépendance).

 

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