Il faut revoir le surloyer

Le supplément de loyer de solidarité (SLS), communément appelé « surloyer » a été créé par le décret du 21 août 2008 en application de la loi ENL du 13 juillet 2006. Remis au goût du jour avec la loi Boutin de 2009 (loi dite Molle), il est aujourd’hui très contesté. Très compliqué à expliquer et à mettre en œuvre, son application peut aussi nuire au principe de mixité sociale des quartiers sociaux.

I – Comment concilier surloyer et mixité sociale ?

Un conflit oppose le Le secrétaire d’Etat au Logement Benoist Apparu aux présidents de Plaine Commune et de Plaine Commune Habitat de Seine-Saint-Denis. Ces derniers on adressé un courrier à tous les locataires pour les informer qu’ils n’appliqueraient pas le surloyer. Pourquoi cette position ? Ils l’expliquent par le souhait de « ne pas alourdir le budget logement des locataires » et de « pérenniser les offices publics comme outils de justice sociale ». Mais ils jugent aussi que le surloyer nuit au maintien d’une certaine mixité sociale puisqu’il fait fuir les classes les plus favorisées des quartiers qui deviennent de plus en plus des ghettos.

Ce n’est bien sûr pas du goût de Benoît Apparu qui rappelle la loi et la mission première du parc social : « loger les plus modestes mais aussi ceux qui pour de multiples raisons ne trouvent pas de logement sur le marché ». Dans ces conditions, il ne peut pas « accepter que des personnes fragiles payent des loyers élevés dans le parc privé, pendant que des personnes qui ont vu leur situation évoluer positivement se maintiennent dans des logements sociaux ». L’ennui c’est que l’Etat n’est pas cohérent puisque le préfet de Seine-Saint-Denis n’a formulé aucune réserve quand le conseil communautaire de l’agglomération Plaine Commune a adopté, il y a deux mois, son programme local de l’habitat (PLH), qui s’est prononcé clairement contre l’application du surloyer.

Soyons juste, le surloyer de solidarité (SLS) a été adouci : en effet, il est appliqué si les revenus du foyer dépassent de 20% les plafonds de revenus, contre 60% avant la loi Molle. Cette loi prévoit que les logements HLM sont dispensés du SLS dès lors qu’ils sont situés dans des zones géographiques ou des quartiers exemptés de surloyer par le programme local de l’habitat, ce qui est désormais le cas de 97% du territoire de Plaine Commune. Sur les 3% restants, seule une partie des familles atteignent le seuil et pourraient être soumises au surloyer.

II – Le surloyer est un casse-être incompréhensible pour les locataires

Le système de surloyer est un véritable casse-tête à mettre en œuvre. Il n’est pas du tout transparent pour les  locataires HLM qui doivent subir le parcours du combattant pour obtenir des informations et savoir s’ils seront ou pas imposés.

Il existe un tableau de barème détenu par l’organisme HLM propriétaire de l’appartement mais l’organisme HLM est le plus souvent en incapacité de vous répondre ou s’y refuse tout bonnement. Il faut voir comme le système est compliqué. Je vais essayer de faire simple :

Le SLS s’applique de plein droit. Ce qui signifie que les organismes d’HLM sont tenus d’exiger des locataires dont les ressources dépassent les plafonds fixés pour l’attribution du logement à loyer modéré qu’ils occupent, le paiement d’un supplément de loyer de solidarité. Mais la convention d’utilité sociale (CUS) signée entre les organismes HLM et l’État peut y déroger dans le respect néanmoins du PLH (programme local de l’habitat) lorsque celui-ci prévoit des dispositions relatives au supplément de loyer de solidarité.

Des logements sont exclus du SLS : Il s’agit des locaux n’ayant pas le caractère de logements locatifs (logements-foyers, logements à usage commercial ou associatif), des logements exclus en raison de leur localisation : les PLH, lorsqu’ils ont été élaborés avec les bailleurs sociaux, peuvent déterminer, après avis conforme du représentant de l’État dans le département, les zones géographiques ou les quartiers où le supplément de loyer de solidarité ne s’applique pas. Enfin des logements exclus en raison de leur mode de financement (exemple : financés par subvention de l’ANAH)

Après le principe et le champ d’application, parlons de la mise en œuvre du surloyer. Un décret du 21 août 2008 relatif au supplément de loyer de solidarité (« surloyer »), pris en application de la loi ENL du 13 juillet 2006, précise les modalités de mise en œuvre de ce dispositif. Le SLS est exigible dès lors qu’en cours de bail, les ressources de l’ensemble des personnes vivant au foyer excèdent d’au moins 20 % les plafonds de ressources en vigueur pour l’attribution des logements.

Afin d’éviter que les ménages concernés ne soient amenés à acquitter un loyer supérieur à celui qu’ils devraient payer s’ils étaient logés dans le secteur libre, le montant du SLS est doublement plafonné.

– Plafonnement lié à la zone d’habitat : Le montant cumulé du loyer principal et du SLS ne doit pas excéder un plafond fixé par mètre carré de surface habitable et modulé selon un zonage correspondant à celui du dispositif « Robien ». La loi Molle a prévu un plafonnement complémentaire afin que le total du loyer et du surloyer ne dépasse jamais les prix pratiqués dans le même quartier par le parc privé. Ce deuxième plafonnement a été réglé par le décret du 29 juillet 2009.

– Plafonnement lié aux ressources : Conformément à l’article 71 de la loi ENL, le SLS est plafonné à la somme loyer + surloyer à 25% des ressources annuelles du ménage (sauf exception). Toutefois, le PLH peut porter ce plafond jusqu’à 35 %. Il vous faudra donc prendre connaissance de ce document d’urbanisme : bon courage !

La mise en œuvre se complique d’un système de modulations du SLS : Les CUS peuvent prévoir, dans les zones caractérisées par un déséquilibre entre l’offre et la demande de logements, un dispositif de modulation du SLS.  Ce dispositif vise à adapter les loyers aux réalités locales. Les zones géographiques visées sont celles qui sont éligibles à la réduction d’impôt « Scellier ». La loi Molle offre aussi aux bailleurs la possibilité de moduler sous certaines limites leurs surloyers en fonction des revenus des locataires dans le cadre des CUS (qui doivent être approuvées avant le 30 juin 2011). Et ceci nonobstant les plafonds de loyers. Mais il s’agit d’un dispositif expérimental valable sur la durée des CUS et reposant sur une base volontaire. Un décret du 4 mars 2011 fixe la part minimale et maximale des ressources pour la modulation à titre expérimental des loyers.

Conclusion

On le voit, certaines communes ou communautés refusent d’appliquer le surloyer dans le but de favoriser la mixité sociale. Lorsqu’il est appliqué, personne n’y comprend rien et le locataire mis à contribution peut avoir le sentiment de se faire avoir. Il faut de la mixité sociale. Il faut aussi appliquer le supplément prévu aux locataires dont la situation s’est améliorée depuis leur entrée dans les lieux, sans quoi ils tirent un avantage injustifié par rapport aux locataires du privé qui n’ont pas eu la chance d’obtenir un logement social. Mais il est indispensable de simplifier et de clarifier le dispositif, de le rendre plus efficace aussi en atténuant ses effets pervers. Sur le site du Médiateur de la République, un intervenant formule quelques solutions possibles :  un tableau de plafonds unique qui ne pénalise pas les smicards et les classes moyennes dans un but évident de mixité sociale, geler le taux de surloyer applicable, supprimer la possibilité offerte d’augmenter le plafond dans le PLU, permettre une modulation du loyer seulement à la baisse. En tous les cas, il est urgent de revoir le surloyer.

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L’Emigrant

Mon projet d’album « L’Emigrant » est sur le point d’être achevé. En avant-première les deux premiers textes terminés  qui ne sont pas sans lien avec l’actualité et la politique. Le second texte a été adapté à la musique composée par Stéphane Bersier, l’artiste qui a déjà mis en musique et interprété mon album « Le Gardien de phare« . En bonus un 3ème texte non définitif : « Babel web ».

L’auberge de l’égaré

I

A l’auberge des égarés,
J’ai voulu me réchauffer.
Comme tous ces errants effarés,
Je m’étais arrêté.

Refrain :

Il neige à ta rencontre
J’ai plus d’heure à ma montre.
J’ai perdu les aiguilles
De ma vie.

Le soleil de ce pays
Il rayonne trop gris.
Même les âmes sont grises
En cette terre promise.

II

Quand ils ont fermé les serrures,
Ils ont mis nos rêves en clôture.
Mais nous avons pu lire sur les murs
Des récits d’aventures.

Refrain :

J’ai ce carré de ciel bleu,
Que je ne quitte pas des yeux.
Dans le noir il habille
Ma vie.

Cette petite fenêtre
Fait respirer ma tête.
Elle est comme un sein que tête
Le poète.

III

A l’auberge des égarés,
C’est là qu’on nous a jetés.
Mais nous gardons vivants dans notre âme
Un Levant incendié, une flamme.

L’émigrant

I

Sens-tu venir le soir
Qui descend doucement ?
Sens-tu monter l’espoir
En-dedans ?

Sens-tu poindre le vent
Qui te pousse en avant ?
Sens-tu grandir ton âme
D’émigrant ?

Pourquoi faut-il un jour
Quitter tous ceux qu’on aime ?
Pour un très long séjour
Fait de peine ?

Vers quel El Dorado
Ton regard en ce matin se tourne ?
Quand tu nous tournes le dos,
Nos coeurs se retournent.

II

Qu’il est loin mon pays
Qu’ils sont loin mes amis.
Le soleil d’Algérie
Ne brille pas à Paris.

Sur ce chemin de terre
Sur ce chemin de croix
Il faut savoir se taire.
Mais j’ai froid.

Pourquoi faut-il toujours
Jeter l’anathème,
Sur l’étranger qui pour
Manger quitt’ ceux qu’il aim’?

Babel web (version provisoire)

Branche-toi sur le haut débit,
Et prépare ta carte de crédit.
Vous trouverez dans l’aide en ligne
Tout pour la pêche à la ligne.

Web ! Web Web !
C’est Bab El Oued
Sur Babel Web
Web ! Web Web !
C’est la Casbah
Dans ta casbah.

T’as qu’à surfer sur Internet
Si tu veux trouver des recettes.
Vous trouverez dans l’aide en ligne
Tout c’qu’il faut pour garder la ligne

Web ! Web Web !
C’est Bab El Oued
Sur Babel Web
Web ! Web Web !
C’est la Casbah
Dans ta casbah.

Tu peux trouver tout sur la toile,
Tu peux côtoyer les étoiles.
Vous trouverez dans l’aide en ligne
Tout pour devenir pilote de ligne

Les trois textes, Voris Bian
27 mars 2011

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ça cancanait aux Cantonales

I

ça cancanait aux Cantonales.
Malgré sa canne et son attèle,
Elle délaissa la bagatelle.
Pour les élections, c’est normal.

Avec sa canne et son attèle,
Elle mena sa campagne à elle.
Il faut une sacrée paire de burnes
Pour défier les hommes dans les urnes.

Refrain :

Quand on a dans notre canton
Cette femme que nous fréquentons
On se moque des qu’en dira-t-on.
On la veut reine du canton.

II

ça cancanait aux Cantonales.
Avec à la cheville une attèle,
Elle battit pourtant non sans mal
La clique des mâles à bretelles

Sans arsenic ni dentelles.
Sans exhiber son porte-jarretelles.
Malgré son mal à la cheville,
Il n’arrivèrent pas à sa cheville.

( Refrain )

III

Qu’elle s’appelle Catherine ou Katell
Même sans canne et sans attèle,
Même la foi chevillée au corps,
Il faudra qu’elles essaient encore.

Pas se cantonner aux cantonales.
Quand on a l’ambition comme elles,
Même avec canne et attèle,
Faut viser les Présidentielles.

Voris Bian
26 mars.

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Les jeunes vont encore en baver

Ce sont encore les jeunes qui vont trinquer. Et leurs emplois en particuliers. Tenez ! Ce n’est pas que moi qui le dis, c’est aussi l’assemblée des départements et l’assemblée des régions.

Les régions dénoncent

Les régions sont très remontées car figurez-vous qu’une décision bureaucratique a créé des SPEL (services publics de l’emploi local) mais  sans mentionner les régions qui pourtant ont en charge la formation professionnelle au regard des lois de décentralisation. Vous savez la manie qu’a ce pouvoir de tout centraliser ? Et bien, ce sont des sous-préfets qui ont été désignés pour piloter ce service public de l’emploi local (Spel). La réaction du président de l’Assemblée des régions de France est à la hauteur du ridicule de cette mesure jacobine d’un autre temps : « Ce Spel fait rire tout le monde, réagit-on à l’ARF. L’image du sous-préfet qui passait dans les années 1960 distribuer la prime d’aménagement du territoire est terminée. Cela revient à lancer les gardes suisses du Pape dans un conflit mondial. » De plus, je ne serais pas surpris qu’il y ait une arrière-pensée derrière cette action. En effet, l’objectif est de rapprocher les demandeurs d’emploi des annonces qui restent sans réponse, de mettre l’accent sur les « métiers en tension » qui ne trouvent pas preneur. Voudrait-on débusquer des fainéants de chômeurs ? Bon , d’accord, je pousse un peu…

Les départements dénoncent aussi

Dans un courrier du 7 mars 2011 adressé au garde des Sceaux, Claudy Lebreton, président de l’Association des Départements de France, alerte une énième fois  sur les conséquences désastreuses de la réforme de la protection judiciaire de la jeunesse (PJJ), que l’on nomme aussi par euphémisme le « recentrage » de la PJJ (Protection judiciaire de la jeunesse). Cette mission consiste (hum… consistait…) à aider les jeunes âgées de 18 à 21 ans en grandes difficultés sociales et familiales. Petite rétropective édifiante : Le budget est passé de 100 millions d’euros en 2005 à 50 millions d’euros en 2008, l’année de l’annonce du recentrage de la PJJ. Puis à 13 millions d’euros en 2009, à 7 millions l’an dernier, et à zéro euro pour 2011 ! Ce sont donc les départements (conseils généraux) qui doivent récupérer ces cas mais sans transfert financier. De plus, c’étaient souvent des cas lourds, des jeunes ayant besoin de rappels constants à la loi et, pour ce faire, la confrontation avec un juge (juge des enfants) pouvait être utile. Mais voilà, aux départements de se débrouiller. Le plus surprenant est que cette mission est toujours de la compétence de l’Etat au vu des textes (décret du 18 février 1975 fixant les modalités de mise en œuvre d’une action de protection judiciaire en faveur de jeunes majeurs). Mais, bon ! On dirait qu’il fait tout ce qu’il veut Sarkozy. Rappelez-vous : « tout est possible ».

La fronde des Missions  locales

Et les missions locales, me direz-vous, elles aident bien les jeunes.  Oui mais voilà, leurs financement va – de nouveau – baisser. Les missions locales perdent 51 millions d’euros (soit 1.000 postes) accordés dans le cadre du plan de relance. Un communiqué du Syndicat national des métiers de l’insertion (Synami) du 10 mars 2011 tire la sonnette d’alarme. Il analyse région par région et dresse le constat suivant. « Dans certaines missions locales, c’est une réduction dramatique qui se prépare, car ces chiffres ne sont qu’une moyenne ». Il cite l’ exemple concret, celui de la mission locale de Rennes qui s’est mise en grève le 3 mars. Fin du plan de relance et baisse des subventions socles, cela entraîne moins 11 postes sur 75. Alors qu’entre 2008 et 2010, le nombre de jeunes a augmenté de 40%. 17 présidents de missions locales de Bretagne ont refusé de poursuivre les réunions avec les services de l’Etat. Les missions locales d’Ile-de-France ont suivi. D’autres actions sont prévues jusqu’à début avril dans toute la France.

Contrats aidés : le tour de passe-passe de Sarkozy

Sarkozy a annoncé 500 millions d’euros supplémentaires pour l’emploi des jeunes et des seniors en 2011. Une moitié de cette somme étant destinée à la création de 50.000 emplois aidés supplémentaires. Seulement voilà, alors qu’il y avait 510.000 contrats aidés budgétisés en 2010, pour 2011, le gouvernement a tranché dans le vif et réduit leur nombre à 390.000. Pour faire un effet d’annonce, Sarkozy en a donc recréé 50 000. Conclusion : le compte n’y est pas. Il y a bel et bien une baisse des aides.

Le service civique victime de son succès

Sans travail, les jeunes ne voulant pas restés inoccupés, se tournent nombreux vers les service civique.  Martin Hirsch est président de l’Agence du service civique. Il constate ce succès et demande donc des moyens pour faire face. Que croyez-vous que lui répond le gouvernement par la bouche inutile de la secrétaire d’Etat à la Jeunesse Jeannette Bougrab ? « Mon dieu encore un tsunami ! » Oui, enfin, « Niet ! »  quoi. Aujourd’hui, il manquerait selon l’Agence du service civique, 10.000 contrats pour satisfaire les demandes d’agrément d’organismes prêts à accueillir des volontaires pour 25.000 missions. Ce n’est pourtant pas le Pérou… L’affaire est renvoyée à la rédaction ultérieure d’un décret  du ministère de l’Enseignement supérieur afin de « valoriser le service civique dans les parcours universitaires » Pourquoi pas, mais on sait bien que la priorité n’est ni là ni pour l’emploi des jeunes. Les priorités brûlantes de l’UMP, c’est le débat sur l’Islam et autres gadgets électoraux.

Le Médiateur de Pôle Emploi débordé

Cela ne concerne pas que les jeunes, mais le Médiateur de Pôle emploi, Jean-Louis Walter, qui vient de publier son rapport d’activité, constate les difficultés grandissantes des Pôles Emploi au travers des recours de plus en plus fréquents aux  médiateurs régionaux : 15 240 réclamations enregistrées en 2010 par ses services durant l’année 2010 dont 11 800 reçues dans les 26 régions, ce qui « témoigne de la montée en puissance du réseau des médiateurs régionaux,  auxquels plus des trois quarts des réclamations sont directement adressés« . Les Pôles Emplois parlons-en ! Un rapport (1) de Fabienne Keller, rapporteur et sénatrice du Bas-Rhin – UMP et donc à l’abri de tout soupçon de critique polémique- , préconise d’installer des guichets Pôle emploi là où il en manque (à Clichy, par exemple où réside une population nombreuse de sans emplois). Et oui, incroyable : le minimum n’est pas assuré.

Bon courage, les jeunes ! Vous n’avez pas fini de souffrir.

(1) « L’avenir des années collège dans les territoires urbains sensibles »

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Les Chantonnales

Je propose d’organiser les Chantonnales.

Avec évidemment l’incontournable « Cantons sous la pluie » !

Mais aussi, allez !

« Les dégâts de la Marine »
« Je suis un Guéant de papier »
« Le Métèque »
« Copé cabana »
« On s’en fout, on n’ira pas »
« Je hais les dimanches »
« Laissez passer les ptits papiers »
« Pars ! Surtout ne te retourne pas »
« Bernadette, elle est très chouette »

Mais on peut aussi puiser dans le traditionnel, à propos de Guéant :

Un siphon phon phon
Pour siphonner le FN
Un siphon phon phon
Et une petite dose de haine.

Qui va engranger  ?
C’est encore Marine Le Pen.
Qui va engranger  ?
C’est encore Marine Le Pen.

Et pour les Verts :

Je suis un électeur bombardé de protons.
Et j’ai vraiment très peur du cauchemar Nippon.
Et l’on augmente mon électricité !
Si par malheur j’rencontre un de ces amateurs
Qui jouent avec l’atome, je serai de sale humeur
(Oh faudrait pas que j’me laisse aller
Faudrait pas, non …)

D’après les paroles de « la bombe humaine » de Jean-Louis Aubert.

Plus sérieusement, je mets la dernière main à un un album de 2 titres pour ce week end. Cela s’appellera « L’Emigrant ».

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Si j’avais un studio

Si j’avais un studio,
Un tout petit studio,
J’passerais à la radio
J’aurais pas l’air idiot.

Mes deux derniers albums

humanitudes

petitechanson

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Pour l’UMPS, le Peuple pue

La démocratie s’est exprimée et elle a porté un suffrage important en faveur du FN au premier tour des élections cantonales. Mais voici que l’UMPS, grand profiteur du système de  confiscation des places grâce à un mode de scrutin injuste, vivier de cumulards et d’affairistes, vient se poser en donneur de leçon de morale en tentant de s’opposer à la traduction effective de ce mouvement populaire qui leur déplaît, qui les dégoûte.

Cerise sur le gâteau, c’est le premier ministre François Fillon qui joue les vierges effarouchées, lui qui se voit octroyer un passe-droit en violant le secret des urnes. Il s’est ostensiblement emparé d’un bulletin UMP sous l’oeil des caméras et a dédaigné les autres bulletins. Puis il s’est dirigé impunément vers l’isoloir. Il m’est arrivé une fois de faire la même chose et on m’est tombé dessus en disant que mon vote serait annulé. J’ai dû me plier à la règle et prendre un bulletin de chaque parti. Pourtant, il n’y avait personne dans le bureau de vote, il n’y avait pas de caméra.

Mais en France, les puissants ont tous les droits. D’ailleurs Fillon n’a-t-il pas vu son fils échapper aux griffes de la justice pour un  délit assez grave ? En 2009, une motocycliste se trouvait a moto sur la rocade de Rennes lorsqu’elle s’est vu « doubler » par un 4X4 avec quatre jeunes à bord, qui « s’amusent à la coller », suffisamment pour que son coffre arrière soit rayé. Lorsqu’elle demande ensuite au véhicule de se garer, elle s’est « fait insulter« . L’auteur des faits, un fils de François Fillon, s’est vu infliger une peine minime : un « rappel à la loi » (lien) ! Le père a dû lui-même se montrer magnanime puisque dans sa jeunesse il roulait sans permis . On dit même que lorsque cet enfant gâté décidait de se faire plaisir rien ne pouvait l’arrêter. Il volait, trichait, jetait des boules puantes en classe en pleine composition. Cela peut faire sourire mais il conduisait aussi dangereusement et sans permis…(lien) On a vu récemment que ses fâcheuses habitudes n’ont pas disparu puisqu’il n’hésite pas à manger à la gamelle des dictateurs pour agrémenter ses séjours  privés.

Bref ! Voilà le genre de type qui vient se poser en parangon de la vertu et de la République !

Mais que croit-il faire en prônant un front républicain ? Empêcher l’élection d’un conseiller général du FN ? Au nom de quoi  ? Pas de la démocratie en tout cas ! Cette manière inadmissible de cracher sur le suffrage des Français ne peut que renforcer la sympathie des laissés pour compte et des gens en rage contre le système et ses abus pour le FN qui n’est que trop victime des médias, de la classe politique des combinards associés et du mode de scrutin « truqué » en leur faveur. Moi-même, je serai tenté de glisser un bulletin du FN à la prochaine occasion par rébellion contre cette ligue des bien-pensants défenseurs de leurs places et de leurs privilèges.

Le Peuple en assez de ces gens qui se cooptent, se soutiennent et pillent dans les caisses : celle de notre pays mais aussi celle des pays qui ont à subir des dictateurs qui spolient leurs peuples.

Qu’on ne s’y trompe pas : j’en ai autant pour le PS qui nous fait la morale depuis si longtemps et qui, par exemple, appela à voter Chirac au second tour en 2002 mais « en se bouchant le nez ». Je me souviens comme j’avais été écœuré par cette expression (n’était-ce pas DSK qui fit le geste sur le plateau télé ?). Les centristes de Borloo à Arthuis veulent aussi apporter leur pierre à ce front républicain anti-démocratique.

Cette écoeurante classe politique se « bouche le nez ».

Et François Bayrou ? Il rejette l’idée de front républicain, reconnaît le vote qui s’est exprimé qui est « le plus grand indice de la frustration d’un certain nombre de Français même si cette frustration conduit à une impasse », se contentant de dire « Pour nous, ce choix sera celui du vote républicain ». Ce qui est certes moins choquant que l’attitude de Fillon qui, lui, semble exprimer qu’à ses yeux – enfin à ses narines – le Peuple pue. Fillon et le choeur des vierges effarouchées (tu parles de vierges ! ) confortent par leur attitude le FN dans son affirmation qu’il existe un mur UMPS qui fait obstacle à toute autre expression démocratique. Tout cela pour rafler la mise et tout garder pour eux. Je suis contre l’idée du front républicain.

Je suis pourtant résolument opposé aux idées du FN. Je ne crois pas une seconde que Marine Le Pen, riche héritière de son papa, et située à la droite de la droite, soit sincère quand elle dit venir voler au secours des humbles. C’est à mon sens une imposture destinée à élargir son électorat comme l’avait fait Sarkozy en 2007. Mais je suis scandalisé par l’attitude des notables, le plus souvent élus à perpétuité et recasables, cumulards, amnistiables et blanchissables, qui multiplient les obstacles à l’expression démocratique par tous moyens : manipulations médiatiques, exigence de 500 signatures de maires pour se présenter aux Présidentielles (une règle votée sur mesure pour Jean Marie Le Pen), front républicain, etc. Le pire est de s’arranger entre « gens biens » pour freiner l’expression démocratique. Les élus de lé République ne sont pas nos maîtres et nous ne sommes pas leurs élèves. Qu’ils continuent comme ça et nous allons le leur faire comprendre avec plus vigueur.

Quant à moi, je ne change pas d’opinion, je persiste à dire qu’il faut combattre le FN sur le terrain du débat démocratique et des idées en montrant que celles-ci sont trompeuses. Mais aussi en mettant fin aux discours démagogiques, en s’adressant à l’intelligence des électeurs, c’est-à-dire en les prenant pour des adultes et en leur tenant un discours de vérité. Pas de pseudo transparence (technique à la mode qui consiste souvent à cacher plus habilement) mais la vérité. A chacun de juger ensuite.

Mesdames et messieurs du front républicain, cessez de vous offusquer à tort, cessez de tricher et de voler les places ! Laissez la démocratie parler et, si vous voulez la regagner, montrez-vous exemplaires, conséquents et à notre écoute ! Aisni, vous vous montrerez dignes de notre république.


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Les FNiants de la pensée et les MoDemoconstructeurs

Henri Guaino vient de déclarer quelque chose de sensé : « Tout le monde est responsable » de la montée du FN. Et d’inviter chacun à faire son autocritique, les médias et les intellectuels également.

Autocritique générale

« Tout le monde est responsable« , c »est ce que je ne cesse de dire. Le MoDem aussi mais dans une moindre mesure. Bon, je ne vais pas distribuer les points mais citer globalement quelques défauts d’ensemble : le refus des partis de couper les branches pourries (quelques exemples quand même Woerth et MAM pour l’UMP, Guérini pour le PS), les paroles non suivies d’effet, le mutisme sur des sujets qui provoquent le malaise de Français (on a coutume de dire que le FN dit tout haut ce que les autres taisent, et comme la nature a horreur du vide…). Les contradictions enfin entre ce qui est proclamé et ce qui fait. Sur le respect de la laïcité par exemple, on entend de beaux discours et la réalité va à l’encontre de ces vaines paroles.

Autocritique du MoDem

Il y aurait beaucoup à dire mais parlons de ce qui nous concerne, au MoDem. François Bayrou a incarné l’alternative en 2007, mais son mouvement peine à le relayer dans ce rôle. Ses propositions ne sont pas assez visibles. Sur le site officiel, apparaissent les points de vue des membres du Shadow cabinet et c’est une excellente chose. Mais les propositions contenues dans le document pdf « projet humaniste » ne sont pas reprises dans les rubriques du site. Résultat désastreux : j’entends des gens dire « le MoDem n’a aucune proposition ». Plus grave, il est des sujets sur lesquels le MoDem fait quasiment l’impasse (sécurité, immigration, logement).

Et que dire du site « les democrates.fr » qui laisse en Une les mêmes articles éculés pendant des mois !

La voix du MoDem est devenue inaudible sur des sujet communs avec le FN : la représentation des minorités politiques et l’introduction du scrutin à la proportionnelle, l’intégrité morale, la défense des intérêts des plus humbles, des plus faibles (le « Tiers-Etat »), la critique de l’Europe…Ces sujets ne sont pas la propriété du FN mais ce dernier s’affirme plus fortement et engrange des voix.

Les blogueurs architectes face aux FNiants du FN

Enfin le MoDem incarnait à sa création la réflexion citoyenne, bref  l’intelligence face au prêt-à-penser et même au prêt-à-promettre de l’UMP et du PS. Il faisait appel à la participation de chacun et à son intelligence en lui parlant  le langage de la vérité et en l’associant à son projet. Pourquoi cela ne marche-t-il plus ? Pourquoi certains citoyens préfèrent aujourd’hui FNiantiser plutôt que de débattre et de réfléchir ? C’est une question que nous devons nous poser. Et d’abord, les lieux du débat sont-ils  ouverts ? Les militants sont-ils entendus ? Ont-ils le sentiment de servir à quelque chose ?

Les Jardins du MoDem

Je conclus sur une idée un peu farfelue : les Jardins du MoDem. Il s’agit d’une refonte de la blogosphère du Mouvement Démocrate qui ne serait plus uniquement organisée comme actuellement par critère de pertinence « googuelienne » ou par importance des blogueurs ou encore le top de visites, mais par rubriques. Je m’explique : des rubriques touchant à tous les sujets qui passionnent les blogueurs : vie pratique, arts et culture, vie citoyenne, politique… Chacun travaillerait son petit lopin.

Cette toile serait ouverte aux non adhérents et ferait fonction de think thank permanents dans une optique d’échange et de partage. Quelques jardiniers viendraient y cueillir ou récolter des idées utiles.

« Il faut cultiver notre jardin« . Il faut opposer à la paresse du vote FN la participation active et utile au projet d’ensemble.

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Retenez-moi (2 chansons)

Mon dernier album.

Je cherche toujours de bons interprètes pour mes chansons.

humanitudes

Bonne écoute !

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Très chère énergie

Alors que des centaines de milliers de Français sont en grande précarité énergétique, les Verts ne proposent rien de mieux que de sortir du nucléaire, ce qui aurait pour effet de renchérir de manière spectaculaire les coûts de l’énergie.

Un précarité énergétique grandissante

Après l’amélioration du tarif social de l’électricité, à la fin 2010, et en même temps que se mettait en place l’Observatoire national de la précarité énergétique (Machin chargé de collecter des information et de faire des beaux camemberts et diaporamas, pas de trouver des solutions), Eric Besson annonçait l’augmentation de 20% du rabais social sur les tarifs du gaz, destiné aux ménages les plus modestes. Soit un rabais supplémentaire de 24 euros annuels. C’est trop peu !

De plus, seuls 300.000 foyers bénéficient aujourd’hui du tarif social du gaz, soit moins de 40% des ménages remplissant les conditions d’attribution. Rappelons qu’en réalité 800.000 ménages y ont droit puisque leurs ressources mensuelles n’excédent pas 634,23 euros, soit l’équivalent du plafond d’accès à la couverture maladie universelle complémentaire (CMU-C).

Eric Besson souhaite donc « que l’attribution de ce tarif social soit désormais automatique, sur la base des fichiers dont disposent les organismes sociaux ». Seulement, cette annonce a déjà été faite à plusieurs reprises. Elle intervient encore une fois à un moment d’annonce d’une hausse du prix du gaz (de 5% à compter du 1er avril) pour faire passer la pilule.

Besson a dit « souhaiter », marquant une certaine impuissance puisque un ministre « décide » et ne se contente pas de « souhaiter ». Il est vrai que nous sommes sur un terrain contractuel : les contrats d’approvisionnement de gaz à long terme . Ce n’est pas très malin de la part des gouvernements  d’avoir indexé le prix sur celui du pétrole (provoquant la hausse pour le consommateur alors que les prix du gaz sont en recul sur le marché mondial). Besson a également annoncé une « prime à la casse des chaudières anciennes », pouvant aller jusqu’à 250 euros. Mais non seulement c’est peu mais c’est aussi une mesure économique pour relancer le secteur des plombiers chauffagistes comme si social devait toujours être lié à l’économique, la solidarité contrainte à être rentable.

La proposition extrémiste des Verts

Les Verts veulent que la France abandonne le nucléaire. Yves Cochet n’apporte comme solution alternative que la réduction de moitié de notre consommation et la mise en place progressive (en 25 ans !) de solutions écologiques. Comment notre pays pourrait-il restreindre dans une proportion aussi importante sa consommation d’énergie qui ne fait que croître ? C’est évidemment impossible ! En plus, ce qui est rare est cher : l’énergie rarifiée atteindrait des prix fabuleux, encore renforcés pas les modes de productions coûteux comme le photovoltaïque. Puisque les Verts en pourraient recourir aux modes de production traditionnels comme les centrales à gaz ou au charbon qui polluent et produisent notamment du CO2.

On le voit, les Verts en sont pas en capacité d’élaborer un programme sérieux pour les Présidentielles, même dans leur domaine de prédilection.

Voir aussi  l’intervieww de  Christian Ngô sur Le Point.fr : Que se passe-t-il si l’on ferme les centrales nucléaires en France demain ?

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