Les paroliers (3)

Jean-Michel Rivat & Franck Thomas

– Jean-Michel Rivat est né à Vesoul en 1939, il est est parolier et chanteur. Il travaille d’abord en duo avec Frank Thomas, un autre parolier.

Le duo d’auteurs Rivat – Thomas : Jean-Michel Rivat découvre Félix Leclerc à la radio, ce qui lui inspire sa première chanson. Puis il rencontre Joe Dassin. Le fils du metteur en scène Jules Dassin débute alors dans la chanson. Pour le nouveau venu, Jean-Michel adapte des classiques du folk américain, ce qui donnera par exemple « Je change un peu de vent ». En 1967, Frank Thomas le rejoint pour écrire pour Dassin : « Bip bip », « Les Dalton », « La bande à Bonnot », « Siffler sur la colline », « Marie-Jeanne » (vidéo), « Comment te dire », chansons qui deviennent les premiers succès de leur interprète.

La carrière solo de Rivat : Une fois seul, l’interprète fétiche de l’auteur sera Michel Delpech. Leur collaboration débute en 1972 avec « Rimbaud chanterait ». Plusieurs grands succès de la chanson française naîtront de cette collaboration, dont « Les divorcés » (vidéo) en 1973, « Ce fou de Nicolas » (1974), « Ce lundi-là », « Tu me fais planer » (1975), « Quand j’étais chanteur » (1975), « Le Loir-et-cher » (1977) et « Le chasseur » (1974). Malheureusement pour l’auteur, Michel Delpech connaît une multitude de problèmes personnels qui le poussent à abandonner provisoirement sa carrière. Dans les années quatre-vingts, Jean-Michel Rivat devient producteur pour Désireless. Il lui écrit au passage « Voyage voyage » (1986), un véritable succès international. Après cela, l’auteur-producteur se tourne vers la dance music. Il aura écrit aussi pour Claude François : « Ya le printemps qui chante », « Le Lundi au soleil », etc.

– Franck Thomas est né en 1936 à Montpellier, il est parolier et producteur de musique. Il a écrit pour de très nombreux artistes connus mais beaucoup en coécriture avec Jean-Michel Rivat.

Seul, il a écrit »Louise » (1982). Son interprète, Gérard Berliner est mort en octobre 2010. Cette chanson est non seulement très belle, elle est intéressante à divers titres : elle évoque des sujets difficiles comme l’avortement (9ème couplet), l’accès à l’instruction, la pression morale et religieuse, la folie de la guerre des tranchées.  Regarder la vidéo sur Dailymotion

Mais également, pour Gilles Dreu « Théodorakis », « Je marcherai jusqu’au vieux chêne« , « L’homme qui vola les étoiles ». Pour Claude François « 17 ans » (1975). Pour Michel Jonasz : « Dites-moi » (1974).

Dabadie, paroliers de père en fils

Jean-Loup Dabadie est le fils de Marcel Dabadie, qui fut lui aussi parolier : il écrivit pour Maurice Chevalier, Julien Clerc, Les Frères Jacques.

Jean-Loup Dabadie est avant tout un homme de lettres français. Il est aussi journaliste. Mais c’est en sa qualité d’auteur de chansons que nous nous  intéresserons à lui ici.

Sa première approche de la chanson, il la doit à Serge Reggiani qui, après avoir lu une de ses pièces, décroche son téléphone pour lui demander quelques textes . Sa première réponse sera : «je n’ai jamais fait de chansons et je ne sais pas en faire». Finalement, Serge Reggiani finira par le persuader. «Le Petit Garçon» sera un des plus gros succès du chanteur pour qui il écrira aussi, entre autres, «Et puis» (vidéo INA) en 1968, ou «L’Italien» (vidéo) en 1971.

Jean-Loup Dabadie sera pour beaucoup dans le succès de l’album «Jaloux» de Julien Clerc qui inclut «Ma Préférence». Cette chanson est dédié à l’amour passé et présent de Julien Clerc pour sa préférence, Miou-Miou.

Quelques-une de ses autres oeuvres :

– Pour Jean Gabin : « Maintenant, je sais » (1974).
– Pour Michel Polnareff « Tous les bateaux, tous les oiseaux », « Dans la maison vide » (1969), « Holidays » (1972), « On ira tous au Paradis » (1972), « Je cherche un job » (1972), « Lettre à France » (1977)…
– «L’Assassin Assassiné» (vidéo : chanson et interview), en 1979, est un plaidoyer contre la peine de mort.

Pierre Delanoë

(1918  – 2006).

Parmi ses premiers interprètes figure Marie Bizet, une fantaisiste. C’est chez elle que Pierre Delanoë fait la connaissance de François Silly, qui deviendra bientôt Gilbert Bécaud. Les succès viendront : « Et maintenant » (1961), « Je reviens te chercher » (1967), « La solitude ça n’existe pas » (1970), etc.

La chanson « Salut les copains » enregistrée en 1957 par Gilbert Bécaud deviendra le titre de l’émission radio puis du magazine éponyme symboles de la période « Yé-Yé ». En 1958, La France remporte pour la première fois l’Eurovision grâce à la chanson « Dors mon amour » (vidéo : c’est vraiment de la variété !) interprétée par André Claveau et écrite par Pierre Delanoë.

Puis Pierre Delanoë traduit et adapte les chansons de Bob Dylan pour Hugues Aufray et l’album « Aufray chante Dylan » sorti en 1965 a créé l’événement. En 1967, Michel Fugain, qui a débuté quelques années auparavant, enregistre « Je n’aurai pas le temps » qui sera un énorme succès. Avec « Le Bal des Laze » écrite pour Michel Polnareff, Pierre Delanoë montre en 1969 son extraordinaire capacité à écrire pour la voix et l’univers d’un artiste. Cette même année, il signe trois classiques de Joe Dassin avec « Le petit pain au chocolat », « Les Champs-Élysées », « Le chemin de papa ». Il réécrit «Africa» de Toto Cutugno pour créer « L’été indien » en 1975. « La ballade des gens heureux » est devenue la chanson la plus célèbre de Gérard Lenorman, suivie de « Le gentil dauphin triste » (1976), « Voici les clés » (1976), « L’enfant des cathédrales » (1977) et « Si j’étais président » (1980).

Pierre Delanoë a signé les textes de plus de 5 000 chansons en tenant compte de la voix et de la tessiture de ses interprètes.

Pour Bécaud : Nathalie, Et maintenant, L’Orange, La Solitude,
Hugues Aufray (Le Rossignol anglais, L’Épervier, Les Crayons de couleur, Stewball), Michel Fugain (Je n’aurai pas le temps, Une belle histoire…),
Nicoletta (Il est mort le soleil),
Gérard Lenorman (Quelque chose et moi, La Ballade des gens heureux, Si j’étais président…),
Joe Dassin (L’Été indien, Champs-Elysées, Et si tu n’existais pas, Le Chemin de papa…),
Michel Sardou (Les Vieux Mariés, Le France, Les Lacs du Connemara…),
Mireille Mathieu (Qu’elle est belle, La Demoiselle d’Orléans, De Gaulle…),

 

 

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Faites entrer l’accusé Hondelatte

Christophe Hondelatte, journaliste et présentateur de l’émission « Faites entrer l’accusé » se reconvertit à la chanson et sort un album en octobre. Le titre phare « Docteur House » est déjà disponible en clip sur le web. VIDEO. Malheureusement, il s’agit d’une série de miaulements et de « h » très aspirés pour une chanson peu inspirée. Monsieur Hondelatte, par pitié pour votre public, contactez Voris Bian qui vous écrira de bien meilleures paroles en quelques jours sur les musiques que vous voudrez. :-)

Tout le monde a le droit de faire de la chanson mais personne n’a le droit de profiter de sa notoriété pour se moquer du public.

Parole de Dr House :

Qui a dit, qui a dit : « Y a qu’à laisser ce petit con mourir
Ca f’ra une bouche de moins à nourrir » ?

Qui a dit, qui a dit : « On peut bien lui couper la jambe
Elle a déjà un pied dans la tombe » ?

Dr House,
Dr House,
Dr House,
C’est pas Mickey Mouse

Dr House,
Dr House,
Dr House,
C’est pas Mickey Mouse

Qui a dit, qui a dit : «Pour sauver le bébé, il faut sauver la mère
Mais pour sauver la mère, faut tuer le bébé » ?

Dr House,
Dr House,
Dr House,
C’est pas Mickey Mouse

Dr House,
Dr House,
Dr House,
C’est pas Mickey Mouse

Qui a dit, qui a dit : «Y a qu’à lui dire qu’il a une tumeur
Il saura pourquoi il est de mauvaise humeur » ?

Dr House,
Dr House,
Dr House,
C’est pas Mickey Mouse

Dr House,
Dr House,
Dr House,
C’est pas Mickey Mouse

Qui a dit, qui a dit : « Cette femme me rappelle ma mère,
Mieux vaut qu’elle n’ait jamais d’enfant ! » ?

Dr House,
Dr House,
Dr House,
C’est pas Mickey Mouse

Dr House,
Dr House,
Dr House,
C’est pas Mickey Mouse

Dr House,
Dr House,
Dr House,
C’est pas Mickey Mouse

 

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Mon petit rat de l’opéra

I)

Mon petit rat de l’opéra
Me quitte à l’heure d’ l’apéro
Et va faire des entrechats
Le soir entre chien et loups.

Mon petit rat de l’opéra
Traîne avec des gars relous.
Dans mon verre j’vois son minois
Je pleure le soir et m’y noie.

Je déteste les matous,
Les « m’as-tu-vu-sur-ma-moto »,
Les « Mimi » à tonton,
Les p’tits titis à blouson,
Et surtout les toutous…
Qui lèvent la patte et font le beau!

II)
.
Le soir je cherche ma petite chatte.
Je prends ma souris et je tchatte.
Je fais les bars en dilettante
Même les cafés où dealent les tantes.

Je sors du bar et je suis gris
La nuit tous les chats sont gris…
Mais là, je vous l’avoue…
Je déteste par dessus tout…

Les tatoués et les matous,
Les « m’as-tu-vu-sur-ma-moto »,
Les « Mimi » à tonton,
Les p’tits titis à blouson,
Et surtout les toutous…
Qui lèvent la patte et font le beau!

III)

Alors dès potron-minet
Je cours à l’estaminet
Voir si ma mie n’y est pas
Au bras de quelque pacha…

J’imagine ma miss tigrée
Sous la coupe d’un mistigri.
Et sans faire de prêchi-prêcha,
Je dois bien admettre que je n’aime pas….

Les tatoués et les matous,
Les « m’as-tu-vu-sur-ma-moto »,
Les « Mimi » à tonton,
Les p’tits titis à blouson,
Et surtout les toutous…
Qui lèvent la patte et font le beau!

IV)

Ma petite chatte Céline,
Ma petite fée féline,
Fait l’innocente, rentre chez nous
A pas d’heure, à pas de loup

Elle voit que je suis de mauvais poil,
Elle vient ronronner près du poêle.
Près de moi, je dois être fou
Car c’est alors que je me fous

Des tatoués et des matous,
Des « m’as-tu-vu-sur-ma-moto »,
Des « Mimi » à tonton,
Des p’tits titis à blouson,
Et surtout des toutous…
Qui lèvent la patte et font le beau !

Couplets : Voris Bian / Refrain : Stéphane Bersier

 

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Au Chat qui louche

I

J’ai rencontré au « Chat qui louche »
Une petite sainte-nitouche
Rien à voir au premier abord,
Avec les filles du port.
Mais elle m’a mis l’eau à la bouche
Et chaque soir, je rêve que j’la couche.
J’ai rencontré une sainte-nitouche
Hier au « Chat qui louche ».

II

Je l’aborde par petites touches.
Car elle n’est pas folle la mouche.
Je ne dois pas l’effaroucher
Si je veux coucher.
Je dois éviter l’escarmouche
Je dois jouer les fines mouches.
J’ai rencontré une sainte-nitouche
Hier au « Chat qui louche ».

III

Je rêve de faire du bouche-à-bouche
Avec la petite sainte-nitouche.
J’rêve de la faire monter à bord
De mon coupé sport.
Mais faut pas qu’je joue à touche-touche,
Faut pas qu’j’aie le regard qui louche.
J’ai rencontré une sainte-nitouche
Hier au « Chat qui louche ».

IV

J’ai brûlé ma dernière cartouche
Avec la petite sainte-nitouche.
Je l’avais invitée chez moi
Pour prendre un kawa.
Mais j’ai dormi comme une souche.
Elle est partie après sa douche.
Retrouver son copain manouche,
L’patron du « Chat qui louche ».

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Sur le Pont des Soupirs

I

A Venise, au Palais des Doges,
J’ai composé un tas d’éloges,
Des poèmes pour mon égérie
Qui m’a dit : « en lisant j’ai ri !

Cela m’a beaucoup fait rire. »
Je rends l’âme sans coup férir.
Sur le Pont des Soupirs,
Ce lieu où tout espoir expire.

Refrain :

Le fou du roi, le fou du roi.
Voilà ce que je suis pour toi.
Le fou du roi, le fou du roi ?
Non ! Je suis juste fou de toi.

II

Je lui écris des vers mystérieux
Pour qu’elle me prenne plus au sérieux.
Je lui compose des rondeaux
Mais elle en rit dans mon dos.

Pourquoi met-elle tant de grâce
A me donner le coup de grâce ?
Sur le Pont des Soupirs,
Je suis pire que saoul : pire.

( Refrain )

III

J’ai lu Shakespeare et même pire.
Enfant, j’ai cassé ma tirelire
Pour l’édition poche du Roi Lear.
Aujourd’hui, je donnerais mon empire.

Aujourd’hui je donnerais mon royaume
Pour un cheval même un très vieux,
Même un boiteux, une bête de somme
Qui nous emporterait tous deux.

( Refrain )

Sur le Pont des Soupirs,
J’ai lu Shakespeare
J’ai plus un sou. Pire :
Je dois voler sinon j’expire.

Car j’ai tout dépensé
Pour la dame de mes pensées.
Du Palais des Doges,
Les passants me délogent.

( Refrain )

 

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Les paroliers (2)

Voici trois autres paroliers de talent qui ont collaboré avec de grands artiste français. Étienne Roda-Gil, le fils d’exilés espagnols, Jean Roger Caussimon, l’ami de Léo Ferré, et Gilles Thibaut, l’auteur du tube international « Comme d’habitude » qui écrivit « Hamlet » pour Johnny Hallyday.

Julien Clerc et Étienne Roda-Gil, le parolier « utile »

Esteve Roda Gil alias « Étienne Roda-Gil » est né à Montauban en 1941, dans un camps de réfugiés (mort en 2004). Il était auteur de chansons mais aussi dialoguiste.

Il est issu d’une famille de combattants républicains espagnols exilés. Son père fut interné au camp de Septfonds (Tarn-et-Garonne) et sa mère dans les camps d’Argelès et de Gurs. Marqué par ses origines, Étienne Roda-Gil sera anarchiste, fasciné par le Che, Aragon, le Front populaire et la Révolution française.  Sa carrière commence quand il fait la rencontre de Julien Clerc en 1968 dans un café du Quartier latin de Paris. Il entame avec lui une collaboration fructueuse qui s’interrompt en 1980. Avec un retour en 1992 pour l’album « Utile » qui obtiendra le Prix Vincent Scotto (« A quoi sert une chanson si elle est désarmée ? »). Roda-Gil écrit aussi pour France Gall, la compagne de ce dernier à l’époque.

« Les textes d’Etienne, explique Julien Clerc, ne ressemblaient à rien de ce que je connaissais, c’était très fort et, surtout, je n’avais pas de mal à mettre de la musique dessus. Je ne comprenais pas tout ce que je chantais, c’était de la poésie baroque, assez hermétique, c’était beau. Ce qui a fait notre succès, c’est que nous n’avions aucun formatage, nous partions dans tous les sens. » Claude François aussi avoua ne pas avoir tout compris des deux chansons que Roda lui avait écrites. « Alexandrie, Alexandra » et « Magnolias for ever » devinrent pourtant les plus grands succès de sa carrière.

Le style frais et étonnant de Roda-Gil fait merveille avec « Ce n’est rien » : « une tourterelle et qui s’éloigne à tire d’aile en emportant le duvet qui était ton lit », « Et ce n est qu’une fleur nouvelle et qui s’en va vers la grêle comme un petit radeau frêle sur l’Océan… » D’autres chansons sont écrites pour Julien Clerc : « La Californie »,  « Si on chantait », « Niagara », « This Melody » (« les gens d’ici…).

Roda-Gil écrira la plupart des chansons du splendide album « Cadillac«  (1989) de Johnny. Voici comment Étienne Roda-Gil le décrit l’album : « Cadillac est parti un jour du Sud de la France, les mains dans les poches et un chagrin d’amour dans le cœur… C’était il y a longtemps, au XVIIe siècle, quand on pouvait marcher vers l’Ouest, fonder des villes… Cadillac a fondé Detroit, la capitale des moteurs et du rock ‘n’roll. Ce n’est pas par hasard, c’est le Destin. Des voitures, aujourd’hui, portent son nom et les limousines s’appellent Limousines parce que c’était le nom de la langue qu’il parlait. On retrouve, aujourd’hui, sur des voitures le blason que ses ancêtres avaient ramené des croisades. Le cœur est un moteur. Il invente des rêves, des musiques, des mots, des villes et invente le Futur. Cadillac est le Père Fondateur du Rock ‘n’Roll. » Tous les textes sont de Roda-Gil (dont deux coécrits avec David Halliday : « Mirador », Possible en moto ») qui s’est cependant inspiré d’un poème d’Antonio Machado  pour « Testament d’un poète ».

Il est aussi l’auteur de nombreux succès comme : « Le Lac Majeur » (audio) par Mort Shuman, « Géronimo » (Catherine Lara), « Joe le taxi », « Marilyn et John » (Vanessa Paradis), « Magnolias for ever », « Alexandrie, Alexandra » et « Ève » (Claude François), « Sincérité » (Richard Cocciante)…

Pour Angelo Branduardi.« La demoiselle » (vidéo) et « Va où le vent te mène » (vidéo tirée du Grand échiquier de Chancel) .

Léo Ferré et Jean-Roger Caussimon, le « gauchiste à la mode »

Né en 1918 à Montrouge (mort en 1985), Jean Roger Caussimon éait un acteur et un auteur-compositeur-interprète. Il est notamment l’auteur de la chanson Monsieur William (texte mis en musique par son ami Léo Ferré). Jean-Roger Caussimon fut le parolier contemporain privilégié de Léo Ferré, et les deux hommes resteront amis fidèles jusqu’à la mort de Jean-Roger Caussimon. De 1946 à 1985, Léo Ferré a mis en musique une vingtaine de textes de Jean-Roger Caussimon. Ecoutons ici ses versions – dans un style proche de celui de Ferré – de :

Le temps du Tango, Comme à Ostende, Nous deux, Ne chantez pas la mort, Monsieur William, Mon camarade, les indifférentes,…

Quelques-une de ses autres chansons. « Le funambule » / « Les coeurs purs » / « Le gauchisme à la mode »

Johnny et Gilles Thibaut

Comme on le voit sur la photo, Gilles Thibaut était trompettiste. Il collabora avec Sidney Bechet avant de diriger son propre orchestre de jazz. Mais c’est en tant que parolier qu’il nous intéresse ici. À partir de 1965, il écrit régulièrement pour Johnny Hallyday, 38 chansons au total, dont : « Cheveux longs et idées courtes » (1966), « Que je t’aime » (1969), « Requiem pour un fou » 1976, « Ma gueule » (1979).

Gilles Thibaut est l’auteur du livret du double album « Hamlet » (1976), le chef-d’oeuvre de Johnny Halliday. « Je l’aimais / il est fou » qui figure sur cet album est en quelque sorte la version shakespearienne de « Requiem pour un fou », chanson sortie la même année et qui reprend les mêmes thèmes. « La mort d’Ophélie » est un joyau de mélancolie et de tristesse avec des clins d’oeil musicaux : introduction sur un glissé à la guitare classique à la manière de Villa-Lobos, arpège au piano, rappelant les préludes de Chopin, etc.  L’excellente orchestration est de facture classique. Exceptions, deux morceaux rock « Le cimetière » où les mots du refrain sonnent assez anglo-saxon « crânes qui roulent, tourneboulent ». Et « Le duel ». Il s’agit ici d’un duel avec la mort, dont l’ombre plane comme le montre bien la pochette de l’album.

Dès juin 1967, il écrit les paroles d’une vingtaine de chansons pour Claude François, notamment « Comme d’habitude » que Paul Anka adaptera en anglais sous le titre My way.

 

 

 

 

 

 

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L’amante irréligieuse

A Aumale
Elle s’en va aux mâles.

A Auray,
Elle crie « j’les aurai ! «

A Pau
Elle a les Appeaux.

A Trappes
Tous elle les attrape.

A Sceaux,
Elle prend au lasso

A Aubagne
Les forçats au bagne.

A Sète,
Elle prend un ascète

A Gap
Pendant les agapes.

A Nîmes
Son désir s’anime.

A Rennes
Elle en tient les rênes.

A Digne
Elle les juge pas dignes

A Tours
De ses beaux atours.

A Beaunes
Elle les y abonne.

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Paroliers de toujours

Ce sont eux – ou elles – qui ont fait les paroles des chansons que nous fredonnons ou que nous chantons carrément en karaoké ou sous la douche. Et pourtant, leur oeuvre est méconnue quand leurs noms ne disent tout simplement rien à personne…Réparons cette injustice !

Yves Dessca : « La Maladie d’amour »…

J’ai bien dit « Dessca » et pas « DSK » ! Ce  savoyard né en 1949 à Lugrin (Haute-Savoie), est – entre autres – un parolier français.  Dès l’âge de 18 ans, il signe deux énorme tubes : « Le Rire du sergent » en 1971, « La Maladie d’amour » en 1973. Et allez donc ! Mais ce n’est pas tout bien sûr. Il continue en écrivant le célèbre « Gentleman Cambrioleur » de Jacques Dutronc. A son palmarès figurent aussi des titres comme « Tu m’oublieras » de Larusso, « Amoureux de ma femme »  de Richard Anthony. Pour Nicoletta : « Ma vie, c’est un manège ». Et attention ! Deux – je dis bien deux ! – grands Prix du Concours Eurovision de la chanson : 1971 « Un banc, un arbre, une rue » pour Séverine (mais c’était pour Monaco). 1972 : « Après toi » pour Vicky Léandros dont l’interprétation me bouleversa quand j’étais gamin. Cette fois c’était pour la France. Et même, tiens, pour Elvis Presley : « My boy ».

Vous comprenez pourquoi, il me fallait commencer par Yves Dessca. Les paroliers sont inconnus mais quand ils arrivent sur le devant de la scène, cela pêut créer de la brouille avec les interprètes. Deux exemples : Boris Bergman et Michelle Senlis.

Boris Bergman : « Gaby », « Vertige de l’amour »…

Ce français d’origine russe, né à Londres (en 1944), arrive en France avec ses parents à 14 ans. Il est déjà passionné par l’écriture. Les gros succès d’Alain Bashung, c’est lui : « Gaby Oh ! Gaby » et « Vertige de l’amour ». Mais ce n’était pas avec ce style de chansons que Bashung voulait qu’on se souvienne de lui. D’où un peu d’eau dans le gaz surtout quand Boris fera l’objet d’un grand portrait dans le journal Libération en 1981. S’ensuivront trois ans de brouille entre les deux hommes, qui se retrouvernt pour deux albums avant de se séparer à nouveau. Jean Fauque prenant la place de Bergman comme parolier. On doit aussi à Boris Bergman des choses comme le texte anglais « Rain and Tears » pour Aphrodite’s child ou encore « Fio Maravilla » (1973), un tube de Nicoletta.

Michelle Senlis : « Mon vieux »…

Il fallait une grande dame pour introduire cette grande dame. Donc, ce sera Édith Piaf ! Celle-ci fut la première, en 1955, à interpréter une chanson écrite par Michelle Senlis en collaboration avec Catherine Sauvage, intitulée « C’est à Hambourg ». Puis, Michelle Senlis rencontre Ferrat en travaillant pour Montand. C’est en 1962 que les choses se gâtent. En effet, Michelle écrit « Mon vieux », que met en musique Jean Ferrat. La chanson sera enregistrée par Jean-Louis Stain, mais passera complètement inaperçue. L’année suivante, le père de l’auteur décède. Dès ce moment, Michelle Senlis refuse que cette chanson soit interprétée. Or, en 1974, Daniel Guichard reprend la chanson, en change quelques mots et se l’accapare littéralement. Grand succès. L’auteure, se sentant trahie par le métier, décide d’arrêter. Elle continue néanmoins d’écrire, mais garde désormais ses œuvres pour elle. Elle aura quand même fait plein de belles chansons pour Jean Ferrat dont « C’est beau la vie « (1963). Elle a signé aussi des chansons de Juliette Gréco, Fabienne Thibault et Hugues Aufray.

Passionnant non ? Il y aura sans doute une suite…

 

 

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Je raille le chemin de fer

I
Du rail je n’ai que faire.
Je raille le chemin de fer.
De Brest à Montmirail,
Je me moque du rail !

Il y a ces rails qui partent
Si on les laissait faire.
Ils iraient jusqu’à Sparte,
Ou sur l’autre hémisphère.

Si on les écoutait.
Vanter la locomotive,
Comme un vieux leitmotiv,
Mais jusqu’où ils iraient ?

Dites, on irait jusqu’où ?
Sans doute à Tombouctou.
Ou bien à Babylone
En wagon d’troisième zone.

II

Du rail je n’ai que faire.
Je raille le chemin de fer.
De Brest à Montmirail,
Je me moque du rail !

Ses wagons vagabonds
Affrétés au Gabon,
Et ces Orient-express
Où la foule se presse.

Et ses trains étirés
Comme de longs cigares
Qui enfument les gares,
Ses gares égarées…

Tous ces convois.
Qu’on voit
Qui ne sont que chimères,
Je les raille, ma mère !

III

Du rail je n’ai que faire.
Je raille le chemin de fer.
De Brest à Montmirail,
Je me moque du rail !

Mes rêves restent à quai.
Je prends pas de ticket.
J’monte pas dans l’wagon-lit.
Faut pas croire tout c’qu’on lit

Dans les romans de gare.
Notre raison s’égare.
Quand on parle de trains.
Nos rêves partent à fond de train

Mais ce n’est que mirage.
C’est pourquoi j’ai la rage
Et la détestation
Des gares et des stations.

IV

Du rail je n’ai que faire.
Je raille le chemin de fer.
De Brest à Montmirail,
Je me moque du rail !

Faut dire que la Micheline
Un matin m’a quitté
Pour un cheval d’acier
Au sourire carnassier.

Elle a fait ses bagages.
M’a laissé en consigne.
Depuis je guette un signe
Mais j’ai perdu courage.

Si je pleure des rivières,
C’est la faute du rail.
Si ma raison déraille,
La cause est ferroviaire

Du train je n’ai que faire.
Et de Versailles jusqu’à Montmirail,
Je raille le chemin de fer
Et tout son attirail !

V

Le train me tire des larmes.
J’tire la sonnette d’alarme.
J’rate la correspondance
Au milieu de la France.

Je me suis enferré
Dans le réseau ferré.
Perdu dans la nature.
J’ai sauté d’la voiture.

J’ai perdu mes valises
Et toutes mes balises.
Je suis comme un minus
Qu’on mène au terminus.

Du rail je n’ai que faire.
Je raille le chemin de fer.
De Brest à Montmirail,
Je me moque du rail !

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12 titres lus-chantés du mois d’août

Voici la compilation des 12 textes composés ce mois-ci sur des musiques d’Eracilon.

Cela reste du lu-chanté d’un genre hybride – entre poésie et chanson – et expérimental.

 

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