Paroliers de toujours

Ce sont eux – ou elles – qui ont fait les paroles des chansons que nous fredonnons ou que nous chantons carrément en karaoké ou sous la douche. Et pourtant, leur oeuvre est méconnue quand leurs noms ne disent tout simplement rien à personne…Réparons cette injustice !

Yves Dessca : « La Maladie d’amour »…

J’ai bien dit « Dessca » et pas « DSK » ! Ce  savoyard né en 1949 à Lugrin (Haute-Savoie), est – entre autres – un parolier français.  Dès l’âge de 18 ans, il signe deux énorme tubes : « Le Rire du sergent » en 1971, « La Maladie d’amour » en 1973. Et allez donc ! Mais ce n’est pas tout bien sûr. Il continue en écrivant le célèbre « Gentleman Cambrioleur » de Jacques Dutronc. A son palmarès figurent aussi des titres comme « Tu m’oublieras » de Larusso, « Amoureux de ma femme »  de Richard Anthony. Pour Nicoletta : « Ma vie, c’est un manège ». Et attention ! Deux – je dis bien deux ! – grands Prix du Concours Eurovision de la chanson : 1971 « Un banc, un arbre, une rue » pour Séverine (mais c’était pour Monaco). 1972 : « Après toi » pour Vicky Léandros dont l’interprétation me bouleversa quand j’étais gamin. Cette fois c’était pour la France. Et même, tiens, pour Elvis Presley : « My boy ».

Vous comprenez pourquoi, il me fallait commencer par Yves Dessca. Les paroliers sont inconnus mais quand ils arrivent sur le devant de la scène, cela pêut créer de la brouille avec les interprètes. Deux exemples : Boris Bergman et Michelle Senlis.

Boris Bergman : « Gaby », « Vertige de l’amour »…

Ce français d’origine russe, né à Londres (en 1944), arrive en France avec ses parents à 14 ans. Il est déjà passionné par l’écriture. Les gros succès d’Alain Bashung, c’est lui : « Gaby Oh ! Gaby » et « Vertige de l’amour ». Mais ce n’était pas avec ce style de chansons que Bashung voulait qu’on se souvienne de lui. D’où un peu d’eau dans le gaz surtout quand Boris fera l’objet d’un grand portrait dans le journal Libération en 1981. S’ensuivront trois ans de brouille entre les deux hommes, qui se retrouvernt pour deux albums avant de se séparer à nouveau. Jean Fauque prenant la place de Bergman comme parolier. On doit aussi à Boris Bergman des choses comme le texte anglais « Rain and Tears » pour Aphrodite’s child ou encore « Fio Maravilla » (1973), un tube de Nicoletta.

Michelle Senlis : « Mon vieux »…

Il fallait une grande dame pour introduire cette grande dame. Donc, ce sera Édith Piaf ! Celle-ci fut la première, en 1955, à interpréter une chanson écrite par Michelle Senlis en collaboration avec Catherine Sauvage, intitulée « C’est à Hambourg ». Puis, Michelle Senlis rencontre Ferrat en travaillant pour Montand. C’est en 1962 que les choses se gâtent. En effet, Michelle écrit « Mon vieux », que met en musique Jean Ferrat. La chanson sera enregistrée par Jean-Louis Stain, mais passera complètement inaperçue. L’année suivante, le père de l’auteur décède. Dès ce moment, Michelle Senlis refuse que cette chanson soit interprétée. Or, en 1974, Daniel Guichard reprend la chanson, en change quelques mots et se l’accapare littéralement. Grand succès. L’auteure, se sentant trahie par le métier, décide d’arrêter. Elle continue néanmoins d’écrire, mais garde désormais ses œuvres pour elle. Elle aura quand même fait plein de belles chansons pour Jean Ferrat dont « C’est beau la vie « (1963). Elle a signé aussi des chansons de Juliette Gréco, Fabienne Thibault et Hugues Aufray.

Passionnant non ? Il y aura sans doute une suite…

 

 

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