Cessez de tout casser !

I

Cessez de tout briser,
Cessez de nous les briser.

Moi j’en ai plus qu’assez
De vous voir tout casser.

Comme vous n’allez pas de main morte,
Vous ferez de la terre une Mer morte.

Comme vous mettez le monde en miettes
Vous ne laisserez que les miettes.

Je vous le dis en prose, en vers :
Mettez plus le monde à l’envers !

J’ai de la haine à votre endroit.
Remettez le monde à l’endroit !

II

Cessez de tout briser,
Cessez de nous les briser.

Moi j’en ai plus qu’assez
De vous voir tout casser.

Comme vous y allez de votre mainmise,
Nous y laissons notre chemise.

Comme vous mettez tout en morceaux
Vous prenez le meilleur morceau.

Je vous le dis en prose, en vers :
Mettez plus le monde à l’envers !

J’ai de la haine à votre endroit.
Remettez le monde à l’endroit !

III

Cessez de tout briser,
Cessez de nous les briser.

Moi j’en ai plus qu’assez
De vous voir tout casser.

Maintenant j’en ai plus qu’assez !
Vous devez vite réparer.

Faite vite tout est déparé.
Quand ce n’est pas complètement cassé.

Je vous le dis en prose, en vers :
Mettez plus le monde à l’envers !

J’ai de la haine à votre endroit.
Remettez le monde à l’endroit !

Voris 27 octobre 2011

Publié dans chansons - slams - humour poli politique, Mes créations musicales et poétiques | Laisser un commentaire

Nous régnons

Nous avons épousé l’Empire
Pour le meilleur et pour le pire.

L’empire des nons sens,
L’Argent, la guerre, le peer to peer.

Nous avons épousé l’Empire,
N’avons gagné que des soupirs.

Nous avons épousé l’Empire
Pour le meilleur et pour le pire.

Pour que l’ogresse et les vampires
Mangent la Grèce avec l’Epire.

Et c’est depuis le papyrus,
Notre victoire à la Pyrrhus.

On a beau se donner des airs,
On ne règne que sur le désert…

Voris 26 octobre 2011

Publié dans chansons - slams - humour poli politique, Mes créations musicales et poétiques | Laisser un commentaire

Lis-bien, petit peuple libyen !

I

Lis bien, le visage, libyen,
Sur la face de ton ennemi.

Lis bien, le visage, libyen,
Tu y verras la barbarie.

Ne sois pas ton propre ennemi
N’oublies pas ce que tu t’es promis.

II

Si rien ne change pour toi Syrien,
C’est à cause de la barbarie.

Pour toi petit peuple Syrien,
La haine ne s’est point tarie.

Elle coule à flot toujours autant
Que pèse l’oubli de l’OTAN.

III

Lis-bien, petit peuple libyen
La barbarie de tes libérateurs.

Lis-bien, petit peuple libyen
Deviens toi aussi électeur.

Ouvre l’oeil et garde en partage
La révolution de Carthage.

IV

Pour toi petit peuple syrien,
Viendra la liberté. Si rien

Ne va demain qu’empirant,
Ce sera la faute du tyran.

Lis-bien la barbarie libyen
Sur la face du tyran syrien.

Voris
24/10/2011

Publié dans chansons - slams - humour poli politique, International | Laisser un commentaire

Quand je n’étais qu’un petit arbre

I

J’étais encore un petit arbre.
Qu’on voulait m’enseigner Racine.

Et plein d’idées dans le marbre
Pour emprisonner mes racines.

C’était au temps du Vieux Chêne.
La télé n’avait que deux chaînes.

II

Je n’étais qu’un petit arbuste
Je devais étudier Rameau.

Et incliner devant son buste
Mes encore jeunes rameaux.

Avant « sous les pavés, la plage »,
Il fallait gagner une image.

III

Je n’étais qu’un petit arbrisseau
Qu’on s’emparait déjà de mes branches.

Pour pas traîner dans le ruisseau,
Je devais étudier Malebranche.

C’était au temps du carré blanc,
De la télé noir et blanc.

IV

Aujourd’hui que je suis un vieil arbre,
J’ ai retenu surtout Dutronc,

Et avant que ma mémoire se délabre,
Je chantonne sur tous les tons

Les chansons de Leforestier
Avant l’oeuvre du forestier…

Voris. Inspiré par l’émission sur Brassens le 24 octobre 2011.

Refrain, pas refrain ? On verra plus tard.

Publié dans Mes créations musicales et poétiques | Laisser un commentaire

Le père Wresinski sur France 3

Mardi 18 octobre, France 3 diffusait un téléfilm mettant en scène le Père Joseph Wresinski. Moins connu que l’abbé Pierre, c’est pourtant lui qui fonda ATD Quart monde et qui fut à l’origine de la création du RMI. Jacques Weber qui l’incarnait, tandis que son fils Stanley Weber, lui, apparaît en ce moment dans la série Borgia sur Canal Plus. Et on ne peut que constater le contraste frappant entre les intrigues des évêques du Vatican de l’époque (et leur mille et un vices…) et le courage, l’abnégation du Père Joseph Wresinski, simple membre du clergé.

Le téléfilm intitulé « Joseph l’insoumis« fut suivi d’un débat où l’on retrouva Anouk Grinberg, jolie mère courage de la fiction. La plupart des autres personnages étaient des non professionnels, de simples gens en situation de grande précarité qui furent épatants de vérité. Ils jouaient comme des pro. L’un des personnages incarnés à l’écran, Francine de La Gorce, est décédée le 7 septembre dernier à l’âge de 78 ans. Elle avait été la première à rejoindre définitivement le Père Joseph Wresinski en avril 1960 au Camp de Noisy-le-Grand. Elle a été la première secrétaire du père Joseph de 1960 à 1967.

Martin Hirsch, le père du RSA, était aussi présent sur le plateau télé. Il corrigea un point évoqué : si  le Père Joseph militait pour la création de droits en lieu et place de la charité, la charité demeure plus que jamais nécessaire et d’ailleurs, selon Hirsch, rien ne s’est vraiment amélioré sur le terrain de la pauvreté, sauf le revenu minimum, la couverture sociale et le droit au logement.

La pauvreté extrême n’a pas disparu et même revient. Le site ATD Quart Monde reprend sur ce point un article de Sylvie Goulard, députée européenne, (MoDem) paru dans le quotidien « La Croix » du mardi 4 octobre 2011. Elle s’exprime au nom de l’intergroupe Extrême pauvreté et droits de l’homme – Comité Quart Monde.

La Journée du refus de la misère a été lancée en France en 1987 par le Père Joseph Wresinski. Elle est devenue mondiale après sa reconnaissance par l’ONU en 1992. Le Père Wresinski est mort en 1988 mais l’association qu’il a fondée en 1957 perpétue son œuvre et sa pensée. L’association, « ATD Quart Monde » (ATD signifiant « aide à toutes détresses »), bien que créée par un prêtre, est un mouvement non confessionnel. L’appellation signifie depuis 2009 « Agir Tous pour la Dignité ». L’acquisition de la dignité par la reconnaissance de droits était en effet le fer de lance du père Joseph Wresinski.

Le téléfilm relatait l’épisode où le Père Wresinski fut envoyé par son évêque à Noisy-le-Grand dans la banlieue de Paris, au milieu d’un camp de tentes et de baraquements établi par Emmaüs pour les sans logis, suite à l’appel de l’Abbé Pierre en 1954. Là, à une époque où la terminologie banalisait le phénomène, parlant de « pauvreté relative », il prit conscience qu’il avait affaire à une misère collective et parla de « peuple de la misère ». Comme il cherchait un nom collectif pour rendre compte dans l’opinion publique de la détresse mais aussi de la dignité et du courage au quotidien de ces personnes très démunies, il tomba par hasard sur un livre datant de 1789 (une réédition de 1967) intitulé « Cahiers du quatrième Ordre, celui des pauvres Journaliers, des Infirmes, des Indigents, etc. » A la lecture de cet ouvrage révolutionnaire, le père Wresinski comprit que l’exclusion par la misère était une violation des droits de l’homme. Par analogie avec le terme « Tiers Monde qu’Alfred Sauvy avait inventé en 1952 et en référence au titre de l’ouvrage de 1789, il créa alors le mot Quart-monde.

Par ce mot de « Quart-monde », Joseph Wresinski a voulu montrer que les plus pauvres ne sont pas considérés comme des citoyens à part entière. C’est même peut-être pire, dira-t-il plus tard devant la Commission des Droits de l’Homme de l’ONU, parce qu’ils n’ont pas les moyens d’assumer leurs droits. Le mot « sous-prolétariat » a pu aussi être utilisé pour distinguer cette population de celle du prolétariat qui a acquis des droits. Le Quart-monde est la fraction de la population d’un pays riche vivant sous le seuil de pauvreté. Lorsque plus tard vint le mot «  exclusion », on entendit de moins en moins parler de Quart-monde. Mais, l’association continue d’en porter le nom à la mémoire de son fondateur.

ATD Quart Monde a contribué à l’élaboration de deux rapports par le Conseil économique et social. L’un, en 1987, inspira le RMI, l’autre en 1995 a servi de base à la rédaction de la loi d’orientation relative à la lutte contre les exclusions de 1998. Celle-ci vise à « rendre effectifs les droits fondamentaux fondés sur l’égale dignité de chacun ».

Site d’ATD-Quart-Monde

 

 

http://www.programme-tv.net/videos/vu-a-la-tv/1658-joseph-l-insoumis-bande-annonce/
Publié dans Social, Société | Laisser un commentaire

Vivre chez soi quand on est vieux et dépendant

90% des nonagénaires et la moitié des 6000 centenaires français vivent toujours à leur domicile mais ils encourent des risques importants de chute, faute d’adaptation de leur logement. Plus de 6 000 personnes âgées décèdent chaque année des suites d’une chute à leur domicile. Selon le groupe Ciliopée qui est à l’origine du plan « vivre chez soi » dessiné en 2010, il est pourtant possible d’effectuer les adaptations les plus courantes pour un coût d’environ 3200 euros.

Benoît Apparu, ministre du logement, évalue lui à 30% les plus de 65 ans qui habitent dans des logements non adaptés à leur situation de vie. Face au défi du vieillissement et de la perte d’autonomie, la politique de maintien à domicile se déploie mais certaines mesures ne sont pas de bon aloi. Ainsi en est-il des déductions fiscales pour les aides à domicile dont ne profitent pas les personnes âgées non imposables dépendantes d’aides extérieures.

Services à domicile : pour les gens aisés, pas pour les gens âgés

Si depuis 1991, les ménages peuvent déduire de leurs impôts la moitié des dépenses consacrées aux services à domicile, cette mesure laissait à l’écart les personnes âgées non imposables. Les 10 % de ménages les plus aisés profiteront alors à plein de cette aubaine. Alors, à partir de 2008, la mesure a été transformée en crédit d’impôt afin de l’étendre aux foyers qui ne paient l’impôt sur le revenu. En effet, la moitié des sommes dépensées sera reversée aux ménages employeurs, qu’ils s’acquittent de l’impôt sur le revenu ou non. Seulement voilà, l’INSEE fait observer que « cet avantage ne concerne que les ménages actifs, c’est-à-dire dont le ou les membres adultes sont en emploi, ou demandeurs d’emploi depuis au moins trois mois. Les retraités ne pourront pas bénéficier de cette mesure d’extension alors même qu’ils représentent près de 80 % des ménages utilisateurs non imposables. » (rapport pdf sur le site de l’Insee, page 158) Pour en bénéficier, il faut que tous les adultes du foyer soient actifs ! Cette aberration est contreproductive et nuit à la politique de maintien à domicile des personnes âgées.

La réforme du maintien à domicile suspendue

Les choses paraissent suspendues. Pourtant, en 2010, Nora Berra, alors secrétaire d’État chargée des Aînés, avait présenté les 18 propositions des six groupes de travail de la mission « Vivre chez soi ». Ce programme visait l’amélioration du cadre de vie des personnes âgées et comportait 8 mesures, faciliter l’accès aux technologies et aux services facilitant le maintien à domicile, en encourageant le développement d’une offre adaptée, modernisation des services à la personne. Tout semble bloqué en attendant l’annonce par le chef de l’Etat du démarrage de la réforme sur la dépendance. Annonce qui ne viendra sans doute pas avant l’élection présidentielle de 2012.

En attendant, Roselyne Bachelot a plus ou moins calmé les départements et associations en lâchant 50 millions pour l’aide à domicile pour 2012. Ce qui est d’ores et déjà jugé insuffisant.

La question de l’habitat dans les débats sur la dépendance

Les débats sur cette question avaient pourtant bien commencé. Et puis, l’Etat a laissé tomber la réforme de la dépendance. Reportée aux calendes grecques… Tant pis pour les familles ! Tant pis pour les asociations du secteur dont certaines sont en grandes difficultés voire en liquidation judiciaire (comme dans le Finistère) !

Quelles étaient les pistes dessinées ? Les groupes de réflexion sur la dépendance prônaient « l’obligation pour les communes et les intercommunalités de prendre en compte le vieillissement dans les documents locaux d’urbanisme » et le nécessaire développement d’habitats adaptés ou adaptables à la perte d’autonomie. Ainsi que l’accès à « une large gamme de modes de vie à domicile », par le développement de « formules intermédiaires » entre tout-domicile et établissement. Les députés et les experts en étaient au stade du brouillon et s’opposaient sur les solutions mais un consensus était trouvé sur les viagers HLM, qui auraient permis aux organismes d’acquérir des logements (dont une partie proche des centres-villes) et de les récupérer au décès des occupants, après que ceux-ci auront bénéficié de leur vivant de travaux de réaménagement financés par les bailleurs publics, ainsi que d’un complément de revenu liée à la vente en viager. La proposition est soumise au gouvernement par Muriel Boulmier en juin 2010. Depuis, rien.

Tout cela n’a plus cours. Aujourd’hui, la seule obsession de l’UMP est de rassurer les marchés, d’éviter la perte du « triple A » et le krach bancaire. Les vieux attendront.

 

Publié dans Social, Société | Laisser un commentaire

La situation des handicapés s’améliore-t-elle ?

J’aurais pu tirer le bilan complet sur 5 années de la loi sur le handicap de 2005 mais cela aurait été encore plus long et cela a déjà été fait et par plus compétent que moi. Je me contenterai de retracer ce qui a changé pour les handicapés en 2011, sur les différents plans de leur existence.

SCOLARITÉ

Le bilan de l’application de la loi du 11 février 2005 est positif pour la Halde qui formule néanmoins 4 recommandations prioritaires dans sa délibération du 18 avril 2011. Le bilan est tout aussi positif pour le chef de l’Etat qui mandata néanmoins Paul Blanc pour réfléchir et faire des propositions. Le rapport Paul Blanc est devenu une loi le 28 juillet. Pour la Cnaf (caisse nationale des allocations familiales), l’allocation d’éducation de l’enfant handicapé – AEEH – (créée par la loi Handicap, et qui remplace l’allocation d’éducation spéciale), a favorisé l’intégration scolaire des enfants handicapés, favorisant le développement des Sessad (services d’éducation spécialisée et de soins à domicile) et l’augmentation du nombre d’auxiliaires de vie scolaire.

A propos d’auxiliaires de vie scolaire, lors de la 2ème Conférence du handicap qui s’est tenue le 8 juin 2011 en présence du chef de l’Etat, a été évoqué le rapport Blanc qui prévoyait de changer le statut des auxiliaires de vie scolaire individuels (AVS-i) : meilleure formation, nombre plus important, mission étendue. Le Conseil d’Etat met son grain de sel en adoptant une conception extensive du droit à la scolarisation des enfants handicapés, dans deux arrêts du 20 avril 2011. Il impose à l’État de financer les emplois d’assistants d’éducation occupant des fonctions AVS-i pour l’ensemble de leurs interventions auprès d’enfants handicapés, y compris en dehors du temps scolaire. Mais il rejette, le 24 août, le recours en annulation de l’Association « Vaincre l’autisme » contre certaines dispositions du décret du 2 avril 2009, considérant que l’absence de dispositions spécifiques ne porte pas atteinte au principe d’égalité des usagers devant le service public de l’enseignement.

ACCESSIBILITÉ

Le délai de mise en œuvre est inchangé, ont rappelé le chef de l’Etat et la ministre, notamment à la Conférence du Handicap le 8 juin à Paris. Ce sera donc 2015. Mais tout se passe comme si de nombreuses collectivités comptaient sur l’Etat pour leur accorder au dernier moment un report de l’échéance. En effet, le rapport 2011 du Conseil national consultatif de personnes handicapées constate que 95% de communes n’ont toujours pas élaboré leur PAVE (plan de mise en accessibilité et des aménagements des espaces publics) pourtant obligatoire depuis le 23 décembre 2009. 47% des autorités organisatrices de transports n’ont pas finalisé leur schéma directeur d’accessibilité.

L’UMP toujours à l’attaque du principe de l’accessibilité. L’UMP ne ménage pas ses efforts pour vider de sa substance ce principe au nom du « pragmatisme » si cher aux libéraux pour qui la loi du plus fort est toujours la meilleure. La loi Paul Blanc du 28 juillet 2011 a imposé une dérogation dans un cas précis : pour les « logements destinés à l’occupation temporaire ou saisonnière » (résidences de tourisme). Le Conseil Constitutionnel a validé l’article mais il a censuré un autre article qui, lui, concernait les bâtiments et parties de bâtiments nouveaux. L’UMP revient à la charge avec la proposition de loi Doligé qui plaide pour une définition fonctionnelle et donc plus « pragmatique » (encore ce mot…) du principe d’accessibilité : « la personne handicapée doit pouvoir accéder à toutes les fonctions du bâtiment » et non pouvoir « l’occuper exactement comme un valide ».

Pour ce qui est de la carte de stationnement pour personnes handicapées, il y a du mieux. En effet, la loi Warsmann du 18 mai 2011 dite de « simplification et d’amélioration de la qualité du droit » prévoit dans son article 17 que la carte sera désormais attribuée automatiquement après silence de l’administration pendant 2 mois.

ALLOCATIONS

Une fois n’est pas coutume, Sarkozy tient sa promesse de revaloriser l’AAH de 25 % en 5 ans. Donc 776 euros en 2012, année électorale donc on le croit ! Toutefois, le décret du 16 août 2011 modifie dans la durée d’attribution de l’allocation qui sera différente selon deux cas : 5 ans au maximum, comme avant, dans les cas d’incapacité permanente d’au moins 80 %, 2 ans maximum pour les cas d’IP comprise entre 50 % et 80 %. Dans ce second cas de figure, le demandeur devra en outre justifier de la restriction substantielle et durable pour l’accès à l’emploi, notion introduite par la loi de finances de 2007 en remplacement de celle d’« d’impossibilité de se procurer un emploi » et qui exige la réunion de deux conditions : des difficultés importantes qui ne peuvent pas être compensées. Les commissions auront-elles le temps de réexaminer tous les deux ans les situations ou seront-elles acculées à faire des renouvellement sur listes, ce qui videra la réforme de son idée ?

Pour ce qui est du complément de ressources qui s’ajoute, sous certaines conditions à l’AAH ou aux prestations d’invalidité, la cour de cassation a décidé, le 17 février 2011, qu’il n’est pas attribuable au demandeur qui loge chez ses parents et ne dispose donc pas d’un logement indépendant.

AEEH : Pour prétendre au 6ème complément de l’AEEH, il faut non seulement que l’enfant handicapé impose des contraintes permanentes de surveillance et de soins, mais aussi que l’un des parents ait cessé son activité professionnelle ou qu’il ait eu recours à une tierce personne rémunérée (cour de cassation 3 février 2011).

LA MAISON DES HANDICAPES (MDPH)

La loi Blanc, encore elle, avait pour objectif d’améliorer le fonctionnement des MDPH, de faire adopter des exceptions au principe d’accessibilité, et diverses mesures comme l’orientation professionnelles des jeunes handicapés. La réforme des MDPH, faute de solution alternative (et sans doute de c…), a maintenu et même renforcé le statut de GIP (groupement d’intérêt public) des MDPH. Elle introduit des règles de répartition des compétences de MDPH entre les départements, permet au président du Conseil général de déléguer à une autre MDPH l’évaluation des besoins de la personne handicapée (conventionnement nécessaire), définit les conditions d’échange des informations soumises au secret professionnel, renforce la présence de l’Etat (le directeur de l’ARS siégera à la commission exécutive). Enfin, la loi donne aux sections locales ou spécialisées de la CDAPH des prérogatives équivalentes à celles de la CDAPH (commission des droits et de l’autonomie des personnes handicapées : anciennes COTOREP). Elles pourront consulter la personne handicapée ou, le cas échéant, ses parents ou son représentant légal. Cette réforme vient à la suite d’un rapport de l’IGAS pointant les difficultés des MDPH : leur gouvernance particulière (statut de GIP sous contrôle départemental), plusieurs employeurs, personnels soumis à turn-over élevé, dette importante de l’Etat envers les MDPH, etc.

EMPLOI ET RETRAITE

La loi Blanc encore contient plusieurs mesures en faveur de l’emploi des personnes handicapées. Elle renforce le rôle de Cap Emploi, durcit les conditions de dispense de la surcontribution de l’AGEFIP (créé par la loi Handicap), élargit les compétences du fond d’insertion des personnes handicapées dans la fonction publique (FIPHFP). Elle réforme le régime des aides destinées aux entreprises adaptées et aux centres de distribution de travail à domicile (CDTD) dont elle précise aussi le rôle. Elle offre aux jeunes handicapés les mêmes mesures de protection de la santé et de la sécurité au travail que les jeunes élèves ou apprentis.

La loi du 9 novembre 2010 (décret d’application du 30 décembre) assouplit le régime de retraite anticipée à 55 ans des travailleurs handicapés – créé en 2003 – qui permet aux assurés justifiant d’au moins 80 % d’incapacité et d’une durée minimale d’activité d’en bénéficier. Elle l’élargit aux personnes ayant la reconnaissance de travailleur handicapé au sens de l’article L.5213-1 du Code du travail.

LES MAJEURS PROTÉGÉS

Contribution des majeurs : Ils devront dorénavant contribuer davantage au coût de leur mesure de protection. Le décret du 21 juin élargit l’assiette des ressources prises en compte, qui inclut désormais les assurances-vie (à hauteur de 3 % de leur valeur) et la totalité du RSA. C’est au majeur de payer l’indemnité complémentaire exceptionnelle. L’exonération de sa participation en cas de difficultés peut désormais être renouvelée.

Rémunération de mandataires : Par décret du 1er août 2011, le gouvernement édicte les nouvelles règles de rémunération des mandataires personnes physiques. Le régime de participation du majeur est changé à compter du 1er janvier 2012 (notamment, l’année de référence sera N moins 2 et non plus N moins 1).

Mise en œuvre de la réforme du 5 mars 2007 de la protection juridique des majeurs : Cela ne va pas si bien. Mais cette fois ce sont les départements qui se font tirer l’oreille. La Fédération hospitalière de France s’inquiète du refus des départements de financer (par une hausse des tarifs d’hébergement) les mesures de protection de majeurs. Or, la loi de 2007 prévoit que certains établissements sont tenus d’assurer une fonction de mandataire judiciaire à la protection de majeurs (MJPM) pour le compte des personnes soignées ou hébergées en leur sein.

La cour de cassation veille… Dans son arrêt du 23 mars, permet une dérogation au principe de priorité familiale, édicté par la loi, dans la désignation du tuteur ou curateur. Le 9 février 2011, la cour rappelle que la loi a consacré le principe de subsidiarité selon lequel une mesure de protection ne peut être ordonnée que si une autre mesure moins contraignante ne suffit pas. Au juge donc de caractériser cette nécessité. La cour de cassation rappelle, dans trois arrêts du 29 juin 2011, que le juge des tutelles doit respecter le principe du contradictoire, que la sauvegarde de justice pour la durée de l’instance (demande de curatelle ou de tutelle) est exécutoire immédiatement, que l’absence de certificat médical (même suite à un refus de se soumettre à l’examen) empêche l’ouverture d’une mesure de protection. Le 23 février 2011, la cour décide que l’action en justice contre un majeur protégé doit être signifiée au curateur sous peine de nullité. Enfin, si depuis le 1er janvier 2010, les décisions rendues par le juge des tutelles, tout comme les délibérations du conseil de famille, sont susceptibles d’appel, le ministre précise qu’une simple lettre du juge ne constitue pas une décision (sans quoi les voies et délais de recours y seraient mentionnés).

DISPOSITIF ANTI-PERRUCHE

Depuis la loi du 4 mars 2002 introduisant un dispositif anti-Perruche, seul le préjudice personnel des parents lié à la faute caractérisée d’un professionnel ou d’un établissement de santé à leur égard peut donner lieu à réparation. Mais le Conseil constitutionnel a censuré l’article 2 de la loi Handicap qui prévoyait d’appliquer de façon rétroactive cette restriction aux instances en cours lors de l’entrée en vigueur de la loi, à savoir le 7 mars 2002. Le Conseil d’Etat, le 13 mai 2011, décide qu’en vertu de la décision du Conseil constitutionnel, les instances introduites avant cette date peuvent donner lieu à réparation du préjudice de parents d’enfants nés avec un handicap.

ETABLISSEMENTS

Alors ici, cela ne pas très bien. L’amendement Creton (1989) qui devait n’être que provisoire est-il appelé à durer un siècle ? Les enfants handicapés qui sortent d’IME trouvent toujours aussi difficilement place en structure pour adultes. Pas mieux qu’en 2008.

Dans la catégorie « divers et variés », un arrêté du 13 juillet 2011 précise les modalités de mise en œuvre des groupes d’entraide mutuelle (GEM) mis en place par la loi Handicap. Il s’agit de structures originales fondées sur le principe de regroupement de plusieurs personnes handicapées pour mettre en place un projet commun. Le GEM est subventionné par l’ARS (L’ARS est le morceau de l’ancienne DDASS qui s’occupe du volet sanitaire au plan régional). L’arrêté arrête un cahier des charges et ne limite pas les GEM au handicap psychique.

Sans surprise, le plafonnement des tarifs en ESAT est reconduit en 2010 (financement maximum par place pouvant être accordé par le préfet). Le Conseil d’Etat, dans un arrêt du 4 février 2011, a rejeté la requête formée par l’APF contre l’arrêté de 2009, précisant que les tarifs différenciés en fonction des publics accueillis ne sont « pas contraires au principe d’égalité ».

Ouf ! On a fait le tour ? Globalement, c’est moins grave que si c’était pire, comme disait Coluche, dans la mesure où on aurait pu craindre des remises en cause plus étendues de la part de l’UMP et des coupes claires dans les crédits en temps de crise. Sur les plans de la scolarité et de l’emploi, on ne peut pas parler de mauvaise volonté des pouvoirs publics. Pour la revalorisation de l’AAH non plus. Mais on ne peut pas parler non plus de politique ambitieuse et cela pêche toujours du côté des places en structures pour adultes. On attend de voir comment l’année se finira (surtout lors du vote du budget 2012), et quel sera le bilan de ce quinquennat.

 

 

 

 

Publié dans Social | Laisser un commentaire

Vampires, Bateau-Lavoir et mon ami Pierre-Yves…

De la chanson, encore de la chanson !

De la musique avant toute chose. (cliquez sur l’image)

Publié dans Mes créations musicales et poétiques | Laisser un commentaire

Dans les rues de Mégare, je m’égare

Cette chanson est dans la lignée de l’article précédent…

Dans les rues de Mégare (*)
(*) ville de la banlieue d’Athènes, connue à l’origine sous le nom de Nisée

I

Dans les rues de Mégare,
Où la nuit je m’égare,
Je songe à Diogène
Qui vivait dans la gêne
Nu dans une jarre.
Et choquait les regards.
Et s’exposait sans gêne
Aux citoyens d’Athènes.

Il faisait ses trophées
Des sots apostrophés
Il disait que l’ascèse.
Ou faire l’amour à seize,
C’est choses compatibles.
C’était avant la bible.
Et avant le coran ;
Un cynique courant.

Refrain :

La barbarie, Barbara.
La philosophie, Sophie,
Qu’est-ce donc qui les différencie ?
Sa part de vérité,
Faut-il la mériter ?
Faut-il montrer ses fesses,
Pour gagner en sagesse ?

II

Dans les rues de Mégare,
Où la nuit je m’égare,
Je songe au philosophe
Qui dans sa vieille étoffe
Attirait l’attention,
– C’était bien l’intention -,
Jurait, crachait, mordait
Ceux qui la lui accordaient.

Comme lui aujourd’hui,
Je me fonds dans la nuit.
Et je vis comme un gueux.
D’un contact rugueux,
Mangeant parce qu’il faut bien,
Je dédaigne les biens.
Fuyant l’humanité,
Fou que tu m’aies quitté.

Refrain :

La barbarie, Barbara.
C’est quand tu m’as quitté.
La philosophie, Sophie,
C’est de te dire merci.
Sa part de vérité,
Il faut la mériter.
Je préférais tes fesses,
A cette amère vérité.

Voris 13 octobre 2011

 

Publié dans Mes créations musicales et poétiques | Laisser un commentaire

La Grèce livrée aux cyniques

Laissez tomber la philosophie, potassez donc l’économie ! C’est le conseil que donne Stéphane Bersier au peuple grec. Sauf que ce conseil avisé n’est pas à prendre complètement au pied de la lettre. Le titre en effet, « la leçon de Diogène »incite à la réflexion sur le double sens du mot cynique – sens philosophique et sens moderne du terme -. Diogène de Sinope, en effet, est un philosophe de l’école cynique, c’est ainsi qu’il faut entendre le message. Le cynisme, faut-il le rappeler, se distingue du sarcasme, qui est une moquerie ironique et abaissante, faite dans un contexte de provocation belliqueuse. Le cynisme relève plus d’une bravade contre les valeurs, les convenances et les principes de la société.

Stéphane Bersier annonce la couleur : le cynisme : « S‘il eut fallu que je fusse tel Diogène en son fût…Que je fisse du raffut en la grand-place d’Athènes. J’leur aurais dit à ces hélènes : « tout est foutu ! Oubliez-donc la morale ! Nom de nom ! L’Homme est un loup pour l’Homme ! Balancez-donc la philosophie ! Potassez-donc l’économie ! » Mine de rien la question se pose là. Notre société doit-elle renoncer à ses valeurs anciennes et ne se tourner que vers le monde de l’économie. Le matérialisme doit-il devenir notre unique raison de vivre ?

L’auteur apostrophe la population comme Diogène le faisait souvent. La plus célèbre anecdote à ce titre étant peut-être celle de Diogène arpentant la ville avec à la main une lanterne et scandant à la population : « Je cherche un homme !». Ne vous méprenez pas, il ne clamait pas son homosexualité mais sa quête de l’Homme vrai : Socrate ou l’idéal humain… Mais paradoxalement – ou pas ? – il se présentait comme un chien et vivait comme un chien, et comme disciple non désiré d’Antisthène. Rappelons qu’Anthistène, après la mort de Socrate, devint le lointain fondateur de l’école cynique vers 390 av. J.-C.

Le constat de l’auteur est amer : « C’est la chanson cruelle et cynique d’une bien triste époque qui ne pense qu’au fric, c’est la chanson sans imagination d’une bien triste époque accro’ au pognon. » La chanson s’annonce comme étant cynique et l’est effectivement (Oubliez-donc la morale !), la suite le prouve sans l’ombre d’un doute qui  se moque des conventions sociales hypocrites.

Stéphane Bersier se pose en cynique plus qu’en platonicien, imitant Diogène lui-même qui, avec ses ses disciples, pratiquaient une philosophie concrète, inconciliable avec l’idéalisme platonicien, jugé vain, inutile, bien éloigné de la Vérité matérielle du monde pour être pris au sérieux. Anecdote piquante : Platon ayant défini l’homme comme un « bipède sans plumes », Diogène visita un jour l’un des banquets du Sage en tenant au bout d’une laisse… un coq plumé ! « Voici l’homme de Platon », déclara-t-il à l’assistance.

Les philosophes de l’école cynique rejettent les grands discours, préférant s’en tenir à l’efficacité du quotidien, la preuve par le fait et non par la parole. Et donc ici dans la chanson, l’économie. Aux grandes démonstrations et paroles moralisantes, le cynique préfère les maximes sibyllines et ironiques.  Comme le dit notre contemporain des Grosses Têtes, Philippe Bouvard, « le cynisme est le comble de la franchise dans une société d’hypocrites« .

Pour Oscar Wilde il « consiste à voir les choses telles qu’elles sont et non telles qu’elles devraient être. » Ou encore « Le cynisme, c’est connaître le prix de tout, et la valeur de rien ! » Quant à Anton Tchekhov, il déclare dans « Calepin » : « Tout a été dit et fait, et aucune littérature ne peut dépasser le cynisme de la réalité. On ne soûle pas avec un verre celui qui a déjà bu une barrique. »

La barrique sera la transition pour conclure avec notre ami Diogène le Chien, cette bourrique dans une barrique ! Mais vous verrez que cette histoire de barrique est d’actualité puisque nous avons parfois l’impression que la dette sans fond de la Grèce s’apparente aux tonneaux des Danaïdes…

Ecoutons à présent la chanson de Stéphane Bersier « La leçon de Diogène ».

 

 

Publié dans chansons - slams - humour poli politique, International, Sélections musicales, Société | Laisser un commentaire