La barbarie française

La France est un pays barbare où la seule loi qui vaut est la loi du plus fort.

Ce qui occupe actuellement les médias et l’opinion, ces sont des affaires de moeurs. Sur la question des droits de l’homme et de la femme, la France est un pays où les agresseurs sexuels peuvent propérer en presque totale impunité. Rappelons que dans notre cher pays, seules 10 % des victimes osent déposer plainte. Ensuite, il faut déduire de ces 10 % un pourcentage, que je ne connais pas, de retraits de plaintes, classements sans suite, non-lieux, arrangements financiers occultes, suicides de victimes, etc.

Plus de 90% des violeurs en France s’en tirent à bon compte, très souvent sans même être inculpés. Si bien entendu ce chiffre donné comme officiel de 10 % est exact. Peut-être faut-il le corriger légèrement avec le nombre d’actions publiques menées par le parquet sans plainte de victimes (exemples : pour des enfants victimes) mais cela change, hélas, peu de chose à la force de ma démonstration : la France est un pays barbare.

Je poursuis. On a vu la réaction symptomatique des Français et de leurs leaders d’opinion dans la dernière des affaires DSK « Pas mort d’homme » pour l’un, simple « troussage de domestique »  pour un autre, « allégations « de la prétendue victime pour des leaders du PS. Tous ces intervenants étant, je le rappelle, considérés comme des personnalités très respectables et faiseuses d’opinion. Et pour 57 % des sondés (70 % des socialistes), l’affirmation que l’affaire n’est qu’un coup monté et donc que la femme de chambre a menti.

Malheur à ceux qui veulent dénoncer cette barbarie ou lutter contre ! Luc Ferry s’y est essayé et l’on voit que toute la classe poliltique ainsi que des intellectuels se dresse contre lui d’une manière très menaçante ( parce que menacée…). Avec un message clair : rien ne doit changer, les puissants doivent pouvoir continuer de bénéficier de leur régime de faveur même pour les atteintes aux moeurs les plus odieuses, à savoir la pédophilie.

Personnellement, je salue le courage et la franchise de Luc Ferry, ce philosophe qui n’a pas à rougir de ses propos quand on se remet en tête les paroles irresponsable et dangereusement stupides d’un BHL tout acquis à la cause de DSK et s’en faisant l’avocat du diable au nom de la philosophie des Lumières. Appuyé en cela par un maitre prestigieux du barreau, Robert Badinter, dont l’intervention télévisuelle aux débuts de l’affaire apporta un éclairage édifiant de sa conception de la justice et de la présomption d’innocence : présomption renforcée pour son « client », présomption rejetée pour la plaignante dont il ne daigna point parler, éludant avec un mépris ostentatoire toute question touchant à la personne de cette simple femme de chambre, immigrée de surcroît et qui, comble de crime de lèse-majesté, ose s’en prendre à ce grand homme qu’est DSK.

Je rends ici hommage, et ce n’est pas coutume, à la réserve gardée par le président Sarkozy dans cette affaire.

Je me souviens aussi d’un François Bayrou insulté sur un plateau télé par Cohn–Bendit (traité de « minable » alors que le ton de la discussion était ferme mais poli). Bayrou osa évoquer la thèse – véridique – pro pédophile de Dany le Rouge. Aussitôt les leaders politiques de tous bords (sauf Marine Le Pen, il faut le reconnaître) le vouèrent aux gémonies, le jetèrent en pâture à l’opinion. L’omerta s’était ressaisie d’un bloc. En France, on ne parle pas des crimes ou des apologies de crimes perpétrés par les élites. Le règne du silence les assure d’une immunité sans limite. C’est une barbarie bien française et le peuple semble y être particulièrement attaché.

Regardez la France ! Regardez-nous ! Trouvez-vous que nous donnons l’image d’un peuple très évolué sur la question des victimes de viols ?

 

 

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