Toute peine, même au RSA, mérite salaire

« Toute peine mérite salaire », est la réponse de Marc-Philippe Daubresse, ancien ministre des Solidarités actives, à M.Wauquiez qui voulait faire travailler à l’oeil les bénéficiaires du RSA au motif qu’ils seraient « le cancer de notre société » (pardonnez du peu…)

Sur les propositions du rapport Daubresse, des contrats aidés de sept heures par semaine rémunérés seront proposés à des allocataires du RSA « dans une quinzaine de départements » dans les prochaines semaines, a indiqué ce 23 septembre la ministre des Solidarités, Roselyne Bachelot. « Sa durée sera de six mois, renouvelable une fois » et « les conseils généraux pourront le proposer aux personnes rencontrant des difficultés spécifiques pour accéder à un emploi de droit commun », a-t-elle précisé. Ce contrat aidé concernera principalement des personnes qui « rencontrent des difficultés sociales ou de santé spécifiques » ou « éloignées du marché du travail depuis plusieurs années ». Il s’agira d’un contrat unique d’insertion (CUI), aidé à 95% par l’Etat et les conseils généraux. Comme pour ces CUI longs, les allocataires auxquels on proposera les nouveaux contrats de sept heures devront les accepter, au risque de se voir infliger des sanctions par le conseil général.

Le rapport de Marc-Philippe Daubresse sur le RSA, rendu le 14 septembre, prévoit :

Le contrat unique d’insertion

Le rapport propose d’expérimenter le CUI (contrat unique d’insertion) de 7 heures (soit une journée) par semaine, pour les allocataires qui n’exercent aujourd’hui aucune activité. «Seul le tiers environ de bénéficiaires du « RSA socle » qui sont dans une situation de travailler mais auxquels rien n’est proposé en raison de la crise seraient concernés», précise Marc-Philippe Daubresse. Comme « toute peine mérite salaire », ce travail serait rémunéré au Smic.

Pas de surcoût pour les départements

L’ancien ministre des Solidarités actives ne prévoit pas de surcoût pour les conseils généraux, et même une économie de 50 euros par mois (pour un RSA socle à 411 euros pour une personne isolée). En effet, il propose de réduire la participation des départements à 35% du montant forfaitaire (contre 88 % actuellement).

Champ de l’expérimentation

Il retient pour cette expérimentation le modèle du CAE, volet non marchand du CUI, pour lequel il peut d’ores et déjà être dérogé à la durée minimale de 20 heures « en vue de répondre aux difficultés particulièrement importants de l’intéressé » (C. travail, art. L. 5134-26) Le titulaire du contrat percevrait environ 130 euros en plus du RSA « socle », soit au total plus de 540 euros.

Il propose d’expérimenter, dans un premier temps, 10 000 contrats dans des départements volontaires. La Savoie, par exemple, envisagerait de proposer ces nouveaux contrats en priorité aux mères célibataires (ex-bénéficiaires de l’Allocation de parent isolé : API)

Y aura-t-il une fusion du RSA avec le PPE ? (prime pour l’emploi)

Pas sûr, le rapport y est plutôt favorable mais renvoie la question à une prochaine législature. Cette prudence s’explique notamment par l’avenir incertain de la PPE mise en cause par la Cour des comptes dans son rapport public annuel 2011. La cour a relevé que le montant du PPE n’a pas de véritable effet incitatif au retour à l’emploi et qu’il exclut les personnes occupant des emplois précaires et à petit temps partiel.

Généraliser les PTI

Le rapporteur propose d’inciter les départements à généraliser les plateformes uniques pour l’accueil, l’instruction et l’orientation des bénéficiaires et d’« inciter les conseils généraux à s’engager dans l’élaboration de PTI (pactes territoriaux pour l’insertion) associant tous les acteurs de l’insertion » notamment les structures de l’insertion par l’activité économique (SIAE) dont les effectifs des ateliers sont constitués à 60 % de bénéficiaires du RSA, et les effectifs des chantiers d’insertion à 40 %. Le rapport propose d’inscrire davantage les PLIE comme l’un des axes du PTI, du moins pour les départements qui ne l’ont pas déjà fait.

Un référent unique

« La priorité affichée dans la loi pour l’accompagnement par Pôle emploi aurait provoqué chez certains élus un retrait sur le champ de l’insertion professionnelle ». Le rapport estime donc qu’il convient de « demander aux conseils généraux de mettre en application le droit à l’accompagnement pour tous les bénéficiaires concernés », sous la forme de la désignation d’un référent unique pour chaque allocataire.

Et Pôle Emploi ?

M. Daubresse préconise d’« améliorer l’offre de service de Pôle emploi pour les bénéficiaires du RSA ». D’’expérimenter la mise en œuvre de plateformes d’accompagnement sous l’égide de Pôle emploi, capables d’assurer un accompagnement global (à la fois social et professionnel).

Suspensions / radiations

pour un meilleur retour, le rapport recommande de demander aux caisses « la production pour fin 2011, en lien avec les départements, d’un système de remontées fiables des suspensions/radiations prévues par la loi ».

Prise en compte des ressources

La mission propose également de permettre aux allocataires du RSA de rectifier leur déclaration trimestrielle de ressources – sur la base de laquelle le montant de l’allocation est réexaminé – par une déclaration complémentaire lorsque leur situation se modifie en cours de trimestre. Au titre des mesures d’incitation à la reprise d’emploi, le document suggère d’appliquer la mesure de neutralisation des ressources, qui consiste à compenser la baisse de l’allocation logement versée au bénéficiaire du RSA lors de la reprise d’emploi, pendant 6 mois après la sortie du RSA socle (contre un mois actuellement). Le rapport propose aussi de relancer l’information des élus locaux sur les effets pervers des droits connexes au RSA, en recommandant un cadre d’intervention basé sur les ressources et les charges plutôt que sur le statut.

Les autres mesures

– Promouvoir auprès des services de l’Etat et des collectivités l’utilisation de la clause sociale au profit des personnes les plus en difficultés dans les marchés publics.
– Déposer devant le Parlement avant la fin de l’année 2011 le rapport prévu par la loi relatif aux conditions d’intégration de l’ASS dans le RSA.
– Conclure les travaux du groupe de travail, avec l’ADF (Association des départements de France) et les principaux acteurs du dispositif, chargé d’examiner les évolutions informatiques nécessaires, notamment concernant le suivi des parcours des bénéficiaires du RSA, de manière à les engager dès la fin 2011 et conserver un pilotage partagé.
– Lancer l’étude d’une carte électronique centralisant les informations sur les aides sociales perçues par chaque personne.

Mise en œuvre de la réforme

Pour Marc-Philippe Daubresse, les 22 propositions du rapport « peuvent être mises en œuvre, pour la plupart, avant la fin de l’année 2012, et ne nécessitent pas de dépenses publiques supplémentaires de l’Etat, tout en permettant un meilleur ajustement entre les recettes et les dépenses du Fonds national de solidarité active ». Reste maintenant à connaître celles qui seront effectivement reprises et mises en œuvre par le gouvernement. Une évaluation du dispositif sera faite « fin 2012, en vue d’une généralisation », a indiqué Mme. Bachelot.

En conclusion, si le RSA vaut lapeine pour son bénéficiaires – s’il travaille plus – , est-ce qu’il vaut le coût ? Pour les départements, oui selon M.Daubresse. Mais chercher des activités utiles (non concurrentielles avec l’emploi) et assurer l’accompagnement aura un coût non négligeable pour la collectivité. C’est un choix de société…

 

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L’Europe peut-elle aider les pauvres ?

Le Conseil européen des ministres de l’Agriculture ne s’est pas pas mis d’accord sur la reconduction du plan européen d’aide aux plus démunis. Ce 20 septembre a marqué l’échec de l’Europe à se positionner sur un sujet pourtant vital pour des millions de gens . Rappelons que la Commission a décidé de réduire l’enveloppe des aides alimentaires de 400 millions. Cette enveloppe passerait donc de 480 millions actuellement à seulement 112 millions en 2012.

80 millions de personne, menacées de pauvreté,  seraient concernées dont 43 millions au bord de la pénurie alimentaire. Mais que fait l’Europe ? Elle tergiverse ! Ces technocrates doivent à nouveau se réunir et pourrait peut-être trouver un compromis avant fin octobre.

Ce machin pour lequel le peuple s’est fait floué de sa décision (référendum négatif écarté par un seul homme, Sarkozy) paraît montrer une nouvelle fois son mépris pour les questions sociales.

La mesure de la pauvreté

Pourtant, c’est l’Europe qui a imposé aux états-membres sa notion extensive de la pauvreté. En effet, le seuil de pauvreté est désormais égal à 60% du revenu médian, au lieu de 50%. Du coup, la France est passée automatiquement de 4,4 millions de pauvres à 8,2 millions (en 2009). La décision remontant à 2008. L’Observatoire des inégalités (organisme associatif – indépendant, ce qui  ne veut pas certes pas dire « neutre » -) dénonce d’ailleurs les effets pervers de cette décision. « Huit millions de pauvres, un chiffre exagéré », déclare-t-il dans un article en ligne. Selon l’observatoire, « on incorpore dans la pauvreté des situations sociales très diversifiées, qui vont de ce que l’on appelait, il y a quelques années, le ‘quart monde’, aux milieux sociaux très modestes « .

L’Observatoire des inégalités veut redéfinir la pauvreté. L’article rappelle notamment que le seuil de pauvreté actuel équivaut – en euros constants – au revenu médian des années 1970. Cela dit, les situations ne sont pas comparables : il faudrait mentionner les besoins nouveaux actuel (téléphonie…) et le renchérissement des matières premières et des loyers…

L’Europe et les SDF

Encore plus  nulle que Sarkozy qui s’était engagé à réduire à néant le nombre de sans-abris contraints d’agoniser dans la rue, l’Union européenne se montre incapable à faire face à l’urgence : selon l’association Caritas, 3 millions d’Européens seraient sans abri.

L’Union européenne a décidé qu’à l’horizon 2015, la question des sans-abri devrait être réglée. Mais cinq ans après les premières actions menées par le Parlement européen, le bilan est mauvais. L’Union européenne ne se donne pas les moyens de ses ambitions.

Le chiffrage des sans-abris : la notion de sans-abri est entendue différemment selon les pays : le Royaume-Uni l’a même étendue aux femmes victimes de violences conjugales. La France s’en tient à une approche statistique reposant sur l’absence de logement ou son caractère inadéquat.

Naturellement, face à l’incurie de l’Europe, les gouvernements libéraux profitent pour se dégager de leurs obligations. Ainsi, la France utilise l’argument-prétexte du « logement d’abord » pour réduire – de 16% – le financement des hébergements d’urgence par l’Etat. Pour la Fondation Abbé-Pierre, « il manque 13.000 places d’hébergement d’urgence en Ile-de-France, et le gouvernement n’a toujours pas pris les orientations politiques pour développer l’offre de logement à prix accessible. Un des étages de la fusée du ‘logement d’abord’ ne fonctionne pas« .

Le logement social attend toujours l’Europe

Le logement n’est pas une compétence communautaire mais l’Europe s’occupe de fiscalité immobilière. A ce titre, loin de promouvoir le logement social, l’Europe veut le restreindre. La Commission européenne s’apprête en effet à adresser une lettre à la France au sujet de la loi Scellier, qui pourrait entrer en contradiction avec la libre circulation des capitaux. La position de la Commission depuis 2005 est une vision restrictive des habitations à loyer modéré, réservées selon Bruxelles aux plus démunis.  Actuellement, plus de cent organismes de logement social contestent auprès de la Cour de justice de l’UE une décision de Bruxelles visant les Pays-Bas. Depuis le mois de janvier, le gouvernement néerlandais doit se résoudre à attribuer 90% de son parc de logements sociaux aux citoyens ayant des revenus faibles ou moyens.

Le libéralisme échevelé de l’Europe nuit au social. Elle raisonne en subvention dont elle exige un contrôle annuel, alors que le logement social repose sur des aides à l’investissement de long terme. Bruxelles voit les aides publiques comme autant de menaces qui pèsent sur la concurrence. Le marché semble être l’unique préoccupation de l’Europe qui par ailleurs finance (depuis 2009) la rénovation thermique de l’habitat et l’hébergement de personnes mal-logées ou sans-toit surtout dans le but de servir les intérêts des industriels, quitte à oublier le logement.

Pour le commissaire Michel Barnier, « L’Europe n’est pas l’adversaire des services publics ». L’Europe est en panne de cœur, dit-on. Mais l’Europe a-t-elle jamais eu un coeur ?

 

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Le pleutre au chapeau feutre

I

Le pleutre au chapeau feutre
Veut pas quitter son pays neutre,
Dans sa maison il se calfeutre.

Le couard de la maison du square
Il veut continuer à croire
Qu’il peut sauver son territoire.

Le melon au chapeau melon,
Il chante mieux la Madelon
Qu’le colonel à trois galons.

Refrain :

On consacre sa vie entière
A consolider ses frontières.
A construire des lignes Maginot.
Moi je dis juste « imaginons ! »

On passe toute sa vie sur terre
A r’pousser au bout de la terre
Les gens qui ne sont pas comme nous
Moi je dis juste « entraidons-nous ! »

II

La veule, veule Valérie
Déclare dans sa veulerie
« Qu’ils travaillent dur s’ils veulent le riz ! »

Et demain quand viendra le soir
Elle épousera le couard du square
Pour protéger son territoire.

Ravie de vivre en pays neutre
Avec un pleutre au chapeau feutre.
Dans leur maison ils se calfeutrent.

( Refrain )

 

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Service athée

Cet alphabet athée m’a été inspiré bien sûr par mon athéisme forcené mais aussi par l’actualité : hier sur Arte, une émission montrait les excès de l’église de la Pentecôte qui, aux Etats-Unis, enseigne aux enfants à donner la primauté à la croyance en dieu sur la démocratie (et bien sûr sur tout le reste). Cela rappelle la prétendue suprématie du clergé sur les instituteurs, proclamée par notre chanoine de l’Elysée. Aujourd’hui, Le Monde nous informe que la très riche Eglise orthodoxe grecque ne veut pas payer l’impôt (vous me direz : « qui veut payer l’impôt en Grèce ? »). Enfin, ce matin je voyais sur France 2 que le Vatican investit des sommes folles dans… la recherche d’extraterrestres !

Service athée

I

Je commence à la lettre « J »
Pour dire qu’j’aime pas les liturgies.

Que je ne crois pas du tout aux « K »
De miracles et autres cas,

D’enfer pour les infidèles
Ou bien des anges avec des « L ».

Mes bien chers frères, mes bien chères sœurs,
Hâtez-vous d’être tous à « T » !
Ecoutez la chanson d’été
D’un athée, d’un libre penseur !

II

J’embête les « M »
Ainsi qu’Jésus en Bethléem.

J’me fous des z’« N »
Comme des moines zen,

Des prophètes qui marchent sur les « O »,
Et qui nous prennent pour des zozos.

Mes bien chers frères, mes bien chères sœurs,
Hâtez-vous d’être tous à « T » !
Ecoutez la chanson d’été
D’un athée, d’un libre penseur !

III

Je n’crois pas aux « P »
Ni tant au salut d’pénitents

J’crois pas à c’que disent les « Q »
-rés qui en amour n’ont pas vécu.

Je ne crois pas du tout aux « R »
D’enfant de chœur en prière.

Mes bien chers frères, mes bien chères sœurs,
Hâtez-vous d’être tous à « T » !
Ecoutez la chanson d’été
D’un athée, d’un libre penseur !

IV

Notre Terre est vallée de larmes
Je veux pousser un cri d’alarme

Mais nous voici tout près des « S »
Contre tous ces dieux et déesses,

Je lance un cri de SOS
Nous voici arrivés aux « S »

Mes bien chers frères, mes bien chères sœurs,
Nous voici tous aujourd’hui à « T »
Vous voilà tous libres penseurs.
C’est la fin d’ma chanson d’été.

 

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Cora Vaucaire s’est envolée !

Cet article évoquera Cora Vaucaire mais aussi son mari parolier. Je conclurai par un hommage en chanson.

Silhouette menue mais voix forte, voix claire et d’une diction parfaite. Elle défendait ce qu’elle appelait, « l’esprit français des textes qui expriment souvent la joie de vivre et toujours des sentiments forts« . L’une des plus grandes interprètes du patrimoine musical français du XXe siècle a disparu à l’âge de 93 ans le 17 septembre 2011.

Cora Vaucaire, « La Dame Blanche de Saint-Germain-des-Prés »,

Elle fut nommée ainsi par « opposition » à la dame en noir (Juliette Gréco). Fille d’un officier de marine breton, elle était née Geneviève Collin à Marseille.

C’est Cora Vaucaire qui rendit populaire « Les Feuilles mortes » de Prévert. C’est elle qui révéla Barbara au grand public, et l’incita à dépasser sa timidité.

C’est elle qui chante « La Complainte de la butte » dans le film « French Cancan » de Jean Renoir en 1955. Mais ce n’est pas elle que l’on voit à l’écran, c’est une actrice. Comme elle traversait une période difficile et qu’elle fut avertie au dernier moment, il lui fallut rassembler ses forces en quelques heures pour chanter cette fameuse complainte alors que le film était déjà « bouclé » avec une autre interprète. Il faut savoir que la chanson était refusée d’abord par le producteur qui exigeait de la « grande musique ». Ce n’est que sur forte insistance de Jean Renoir – qui en avait écrit les paroles – qu’elle fut finalement retenue (source : témoignage de la veuve de Georges Van Parys, compositeur de cette chanson).

C’est elle qui interprète « Trois Petites Notes de musique » dans le film « Une aussi longue absence » d’Henri Colpi sur un scénario de Gérard Jarlot et Marguerite Duras.

Elle fut une interprète d’importance majeure de Prévert, Aragon, Apollinaire.

– « Le Pont Mirabeau » (poème de Guillaume Apollinaire, musique de Léo Ferré)

– « Maintenant que la jeunesse » (poème de Louis Aragon, musique de Lino Léonardi)

– « L’Écharpe » (paroles et musique de Maurice Fanon)

Cora Vaucaire avait épousé le parolier Michel Vaucaire (1904-1980).

Michel Vaucaire collabora fidèlement avec le compositeur Charles Dumont à qui il fit toujours confiance pour mettre en musique ses textes. Ils sont notamment les auteurs du fameux « Non, je ne regrette rien », popularisé par Édith Piaf.

Vers la fin de sa carrière, la chanteuse multiplie les tournées à l’étranger, devenant célèbre au Japon, et la première chanteuse française à se produire en Albanie dans les années 80.

Alzheimer et Vaucaire (j’ai marié deux sujets d’actualité)

I

Mon cerveau en butte
Aux pertes de mémoire
Ne retiendra plus la Complainte de la butte
Du film de Renoir.

Mes oreilles ça va plus non plus.
Mes feuilles sont mortes
Je n’entendrai plus
Jamais les Feuilles mortes.

Il y a bien longtemps
Ces choses évoquèrent
Des refrains d’antan
De Cora Vaucaire.

Refrain :

Il y avait encore à donner,
Encore à rêver,
Chez la Dame blanche.
Pour tous nos dimanches.

Il y avait encore à donner,
Encore à rêver,
Encore à chanter
Chez Cora Vaucaire.

II

Il y avait le souvenir des boches.
La chanson Rive gauche
Etait en ébauche
Moi, mains dans les poches.

Une dame en noir
Une dame en blanc
Mais dans ma mémoire
C’est rempli de blancs.

Un petit moineau
Aidé par un piaf
Se faisait entendre.
Et des chansons tendres.

( Refrain )

III

Maintenant qu’elle est morte,
On oublie Cora.
Ma mémoire est morte
C’est peut-être elle qu’aura

Effacé Cora, passé au rabot
Le Pont Mirabeau.
Carrière sans accroc,
Trois fois Charles Cros.

Si je suis amer
Que j’oublie Cora,
C’est encore à
Cause d’Alzheimer.

( Refrain )

21 septembre 2011

 

 

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Le cas Lambour

L’occasion était trop bonne pour un calembour avec un nom pareil. Mais Maria Lambour n’est pas n’importe qui. Elle vient de fêter ses cent ans (née le 2 septembre 1911) et c’est la dernière femme à porter la coiffe bigoudène chaque jour. Elle est célèbre depuis quelques années grâce notamment à sa réplique « « Piiiirat’, z’ont volé not’ recette » ! » dans la publicité pour Tipiak.

To be or not to bigoudène !

« Si je tire ma coiffe, je n’existe plus », dit-elle. Si être bigouden ne veut plus dire grand-chose aujourd’hui, pour Maria c’est tout. C’est son identité.

Quel personnage, cette bigoudène centenaire, paraissant moins, joviale et au bagou désormais célèbre ! Né à un monsieur Maréchal, elle devient veuve à l’âge de 29 ans, son homme ayant été emporté en 1940 par la maladie. « Maréchal, nous voilà ! », lui a chanté la Grande Faucheuse… Dès lors, elle tiendra son bistrot- épicerie pendant 50 ans avec poigne et bonne humeur. Elle a toujours servi les clients avec la coiffe, c’est ce qui lui a permis de garder sa clientèle face à la concurrence.

C’est aussi l’occasion de donner un coup de projecteur sur l’histoire de la bigoudénie. Les journaux locaux lui rendent hommage :

Le Télégramme

Ouest-France

Maria Lambour, 100 ans, est la seule bigoudène à porter encore chaque jour la fameuse coiffe traditionnelle des bretonnes, ces 33 centimètres de dentelle fièrement dressés. Et cela fait 94 ans que ça dure… Chaque matin elle consacre une demi-heure à cette préparation minutieuse. C’est le temps qu’il faut pour peigner ses cheveux encore bruns, placer un bonnet sur sa tête pour les maintenir avant d’épingler la coiffe de 32 cm et de nouer les lacets sous le menton.

Il y a un an, elle a perdu une de ses amies Maria Paul, qui portait aussi la coiffe. Les représentantes de la véritable bigoudène auront bientôt toutes disparues…

 

 

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Marion du Faouët

Marion du Faouët ou la Robin des bois des pauvres villageois…

5 chansons nouvelles.

 

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Les ZFU : une facture lourde pour peu d’effets et des abus

Les ZFU sont les zones franches urbaines, des périmètres géographiques dans lesquels les entreprises bénéficient d’avantages fiscaux. Elles ont été créées en 1997, puis relancées en 2004. Il en existe 85 en France, dans les zones urbaines sensibles (ZUS). Les ZFU sont destinées à relancer l’activité économique, et à favoriser l’insertion sociale et professionnelle dans les quartiers sensibles. Le principe est d’accorder des avantages fiscaux aux entreprises de ces quartiers dont au moins 1/3 du personnel est issu des zones urbaines sensibles de l’agglomération.

Une étude portant sur la deuxième vague des ZFU lancée en 2004 montre que le ce programme ne semble pas avoir d’effet significatif sur les établissements déjà installés en 2002 dans ces zones. Et bon nombre de ces entreprises renoncent au dispositif du fait de sa complexité ou de son insécurité juridique. Les ZFU ont même eu des effets négatifs sur les zones avoisinantes (dans un rayon de 300 mètres). (source : rapport juillet 2011 des chercheurs du Centre de recherche en économie et statistique – Crest).

Bien sûr, le bilan est positif pour les nouveaux établissements qui y ont recours (« Globalement, l’emploi a été développé grâce au dispositif, même si cet effet est surtout significatif pour les années 2005 et 2007« ) mais ce bénéfice est compensé par les effets négatifs sur les zones avoisinantes.

Autre constat décourageant, soulevé par le blogueur François Béguin, « Certains ont cru à un nouvel Eldorado ». Le blogueur a recueilli des témoignages intéressants parmi lesquels celui de José Andronico, gérant d’une société d’informatique qui s’est implanté dans une ZFU près de Dunkerque, et qui a découvert, qu’outre les facilités de stationnement et de rayonnement, il allait être défiscalisé pendant cinq ans. Comme en France, beaucoup de bénéficiaires d’exonérations ne voient que l’avantage égoïste qu’il peuvent en tirer et pas les contreparties, il proteste aujourd’hui  d’avoir l’Urssaf sur le dos pour avoir salarié pendant trois ans une femme de ménage qui n’habitait pas une ZUS. « Il faudrait qu’une entreprise soit mise au courant de tous les risques lorsqu’elle s’installe ici« , déclare-t-il innocemment.

Le coût des ZFU reste élevé malgré une diminution au fil des années (333 millions d’euros en 2007, 198 millions en 2011). Ne faut-il pas se saisir de cette question pour à la fois relancer la création d’emplois dans ces zones et assainir le fonctionnement de ces défiscalisations ?

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Les paroliers de la chanson française (no 4 et fin)

Comme il fallait bien une fin à cette série sur les grands paroliers de la chanson française, nous allons clore avec un mélange de tubes de variétés et de chansons dites d’auteur, voire de poètes. Toutes époques confondues.

Pierre Grosz

Né en 1944 à Beauvais, Pierre Grosz a notamment écrit avec et pour Michel Jonasz, Michel Polnareff, Jean Ferrat, Diane Dufresne, Gilbert Bécaud, Nicole Rieu, Nicole Croisille (« Emma », « La Garonne », etc.), Isabelle Aubret, Hugues Aufray et quelques autres grands artistes de l’époque. Il a beaucoup écrit pour Michel Jonasz : « La rencontre » (1973), « Les vacances au bord de la mer », « Lac Balaton« , « Changez tout« , « L’homme orange« , « Chanson pour tes yeux lilas » et « Du miel et des violettes » (1974), « Je voulais te dire que je t’attends » (1982). Pierre Grosz a écrit le livret de l’opéra « Sans famille » qui raconte l’initiation à la vie d’un enfant trouvé, Rémi, que ses parents adoptifs, sont obligés de confier à un ancien chanteur d’opéra, Vitalis, devenu saltimbanque et montreur d’animaux (librement adapté du roman d’Hector Malot).

Michel Jourdan

Né en 1934, il connut son premier succès en 1963 avec « Les vendanges de l’amour » interprété par Marie Laforêt pour qui il écrira aussi « ll a neigé sur Yesterday« . Ensuire, il composa de nombreux tubes de variétés comme « Lady lay » (Pierre Groscolas), « Mon coeur te dit je t’aime » (Frédéric François), « Sur ton visage une larme » (Bobby Solo). Pour Mike Brant : « Qui saura », « C’est comme ça que je t’aime », « Rien qu’une larme », « Dis-lui ». Pour Julio Iglesias : « Vous les femmes », « Viens m’embrasser », « Il faut toujours un perdant ».
Vivo per lei (Je vis pour elle), interprété par Hélène Ségara et Andrea Bocelli. « Le temps qu’il nous reste » (Nana Mouskouri).

Jean-Max Rivière

Né en 1937 , Jean-Max Rivière a écrit pour Juliette Gréco : « Un petit poisson, un petit oiseau » sur une musique de Gérard Bourgeois (1966). Pour Serge Reggiani : « Il suffirait de presque rien » sur une musique de Gérard Bourgeois aussi (1968).

Vline Buggy

Evelyne KONYN(« Vline ») et Liliane KONYN(« Buggy ») Koger sont des parolières françaises nées en 1929 et en 1926.

Elles découvrent un compositeur du nom de…Julien Lepers ! Et ainsi écriront un tube pour Herbert Léonard : l’emblématique « Pour le plaisir » (1981). « Flagrant délit », composé aussi par Julien Lepers, devint numéro un au Québec, bien qu’assez banal. Elles écrivent aussi pour Léonard »Ça donne envie d’aimer » (1982). Pour Michel Sardou : « Les Bals populaires » (1970), « Et mourir de plaisir » (1970), le consternant « J’habite en France » (1970). Pour Michel Fugain : « On laisse tous un jour« . Pour Frank Alamo : « Ma biche » (1964). Les meilleurs textes, selon moi, sont écrits pour Hugues Aufray : « Adieu monsieur le professeur » (1968), « Céline » (1966). Cette dernière chanson, superbe, fut refusée par Claude François et par Richard Anthony. « Hasta Luego » (1973 : coécrit avec Claude Morgan), « Le petit âne gris » (1968).  Et aussi un Grand Prix du Concours Eurovision de la chanson 1973 pour le Luxembourg avec « Tu te reconnaîtras » qui ne mérite pas le détour.

Jacques Lanzmann

(1927  – 2006) rencontre Jacques Dutronc en 1965 . De leur amitié, va naître une fructueuse collaboration de près de dix ans, Jacques Dutronc adaptant ses musiques aux textes pleins de verve de Lanzmann : « Il est cinq heures Paris s’éveille » (1967), co-signé par l’épouse de Jacques Lanzmann : Anne Segalen, qui travailla souvent avec eux. Les Plays-Boys, Les Cactus, J’aime les filles . »Le petit jardin » (1972). En 2000, Lanzmann et Dutronc se retrouvent une dernière fois pour l’album Madame l’existence.

Bernard Dimey

Bernard Dimey est ’auteur de la célèbre chanson »Syracuse ». Il a aussi écrit pour d’autres grands noms de la chanson. « Mon truc en plume » pour Zizi Jeanmaire. « Si tu me payes un verre« , « Les seigneurs » pour Serge Reggiani. « Fredo« , « Le quartier des Halles » pour Les Frères Jacques. Pour Mouloudji : « Un soir au Gerpil« . Pour Catherine Sauvage : « J’ai tout vu« . Et d’autres encore pour Yves Montand, Charles Aznavour, Patachou, Juliette Gréco, Jean-Claude Pascal. Et, on l’a dit, pour Salvador : Syracuse, et d’autres comme « La crucifixion« . Ou encore ici Michel Simon chante « Mémère« .

(Lire mon article sur Bernard Dimey)

Didier Barbelivien,

Né en 1954 à Paris,  Didier Barbelivien a écrit pour  Lenorman : « Michèle, pour  » Patricia Kaas : « Mademoiselle chante le blues », « Mon mec à moi », « Les hommes qui passent », « D’Allemagne », « Entrer dans la lumière », pour Johnny : « Elle m’oublie ».  « Léo » est une chanson en hommage à Léo Ferré interprétée par Nicole Croisille…

Jean Dréjac,

(1921 – 2003), est l’auteur de « Ah ! Le petit vin blanc » (1943), de « Le P’tit bal du samedi soir » (1946), de « Maman vous êtes la plus belle » et de « La Chansonnette », un grand succès dYves Montand. Mais aussi de « L’Homme à la moto », bien qu’il sagit là d’une traduction presque littérale du texte américain du groupe The Cheers. Site officiel de Jean Dréjac

Louis Amade

Louis Amade était poète mais il a écrit aussi de nombreux textes de chansons dont les plus célèbres sont interprétées par Gilbert Bécaud : « Les Marchés de Provence » (1957), « T’es venu de loin » (1964), « Les amoureux du monde » (1965),  » Quand il est mort le poète » (1965), « L’Important c’est la rose » (1967), « Les Cloches » (1967). Liste complète des chansons.

Pierre Barouh

Il est de coutume de citer le cas particulier de Pierre Barouh. Auteur-compositeur-interprète né en 1934, il joua dans le film « Un homme et une femme » de Claude Lelouch dont il fut aussi  l’auteur-interprète de la musique du film. Co- auteur (avec Vinicius de Moraes) de l’inoubliable « Samba Saravah« . Il fonda son propre label : Saravah qui fera découvrir Jacques Higelin, Brigitte Fontaine et la Bossa Nova en France.

 

 

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Le plan de rigueur des lobbies est voté

Le plan de rigueur, décidé par le lobby des riches (Sarkozy et sa clique) a été très discuté  par les autres lobbies à l’Assemblée qui l’a adopté. Dans la foulée, le plan d’aide aux riches, aux fraudeurs, et aux corrompus grecs, a été adopté aussi. Il sera financé par les efforts du peuple français, à l’exception des riches qui sont dispensés.

Deux socialistes ont voté pour le plan de rigueur : Jérôme Cahuzac et François Hollande. Comme cela s’est su, ils ont déclaré que c’est par erreur. François Hollande qui se dit très préoccupé par l’état des comptes avait préféré faire l’Assemblée buissonnière plutôt que de venir participer aux débats auxquels il dit tenir. Il a laissé Cahuzac voter pour lui.

Il faut dire que, François Hollande, les comptes ce n’est pas son truc. Il dirige le département qui a le plus fort endettement par tête de l’Hexagone. Il continue de mettre cette situation catastrophique sur le compte de la droite mais cela fait belle lurette que la droite n’est plus aux commandes du Conseil général qu’il dirige. Hollande continue de financer à grandes pompes les somptuaires dépenses du musée Chirac qui ruine les contribuables ! Les copains d’abord, quoi.

Comme dit Ségolène Royal au Figaro, «Le point faible de François Hollande, c’est l’inaction. Est-ce que les Français peuvent citer une seule chose qu’il aurait réalisée en trente ans de vie politique ? Une seule ? » Bonne question. Je réfléchis… et non ! Rien ! Il n’a jamais essaysé de sauver son département en faillite, bien au contraire. Il a préféré sacrifié des dépenses d’investissements utiles que de fermer le musée de Sarran où personne ne se rend, ce culte à la folie des grandeurs de son fondateur, le multi-délinquant ex-président de la République touché par la grâce de l’oubli…

 

 

 

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