I
Le coeur ravagé
Par Le Caravage, j’ai
Poignardé la toile
Et pour les Bacchanales,
J’ai repeint d’un seul trait
Le visage de Bacchus
Qui portera mes traits.
Et j’ai mis le focus
Sur cette oreille ingrate
Prise dans le cyclone
De cet art qui me gratte.
Je ne peins pas des clones !
Refrain :
Si un seul cas ravage
Le vernis en peinture
C’est bien Le Caravage.
Car Le Titien aboie,
Le Caravage passe.
Le Caravage boit
Poignarde puis trépasse.
II
Le coeur ravagé
Par Le Caravage, j’ai
Torturé la toile
Et pour les Bacchanales,
Je préfère à Brad Pitt
Les corps qu’on décapite,
Bacchus à gueules de bois.
Et puis surtout je bois
A Bacchus d’un seul trait.
Comme je peins d’un seul trait
Avec pour seul dessein
De jaillir sans dessin !
(refrain)
III
Le coeur ravagé
Par Le Caravage, j’ai
Engrossé la toile
Et pour les Bacchanales,
Tripoteur de tripots,
J’irai frotter ma peau,
Aux femmes des bas-fonds.
Pas de fresque au plafond.
Sauf celle d’un ogre avide
Qui dévore les David,
Les Méduse et Persée
Que le vice vient percer.
(refrain)
III
Le coeur ravagé
Par Le Caravage, j’ai
Achevé la toile
Et pour les Bacchanales,
J’exécute mon oeuvre
Mais d’abord en hors-d’oeuvre
J’exécute en duel
Un meurtre rituel.
Mais qu’est-ce que mon art
Si ce n’est de Narcisse
Le reflet qui se marre,
Le crime qui s’immisce ?
(refrain)
Voris Bian 6 août 2011