Je ne suis que la somme de mes chagrins d’amour.
Je ne suis rien, crois-moi, qu’un amas d’ombre lourd.
J’avance dans ma vie.
Avec mes plaies ouvertes
Ma route, je la dévie
De la moindre amourette.
La vie m’a enseigné
Que l’amour fait saigner
Et pleurer sans secours
Au fond d’une arrière-cour.
Je ne suis que la somme de mes chagrins d’amour.
Mon cœur est froid, sans vie. A toutes ces choses il est sourd.
Et moi j’ai trois mille ans.
Je tire le bilan
Eloigne-toi, vas-t‘en !
Epouse un jeune amant !
La vie m’a fait comprendre
Que le peu qu’elle me tend
S’étiole en peu de temps
Et qu’elle peut tout reprendre.
Je ne suis que la somme de mes chagrins d’amour.
Et tu voudrais, jeune fille, faire battre un vieux tambour.
Laisse-le s’il-te-plaît,
Avec ses vieilles plaies,
Ce cœur trop pris pour cible
Au réveil impossible.
La vie l’a violenté.
Le voilà trépassé.
Et des amours passés
Il est encore hanté.
Voris Bian 8 février 2012