Sarko se fiche du Tiers !

Le pouvoir d’achat n’est pas stable, ni assuré de manière juste et égalitaire. Ce n’est certainement pas une allocation universelle parée du joli mot de « citoyen » qui va remédier au problème. Villepin se trompe lourdement, il faut dire qu’il ne sait rien des conditions de vie des gens et de leurs difficultés, lui qui d’ailleurs n’a jamais été élu à aucun mandat. Ce qu’il propose, c ‘est un montant unique et forfaitaire qui ne tient aucun compte des inégalités de situations et de revenus ni des spécificités des publics actuellement aidés.

Bloquer les prix, dit Ségolène Royal. Ce n’est pas non  plus la panacée car si les distributeurs ne touchent pas à leurs grosses marges, ce sont encore les producteurs de l’Hexagone qui vont trinquer.

Quant à Sarkozy, il se fiche du Tiers ! Comme le fait remarquer fort à propos Mme  Royal  sur RTL, il avait « promis la règle des trois tiers : un tiers des résultats pour les salariés, un tiers des résultats pour les actionnaires et un tiers des résultats pour réinvestir dans les entreprises. Donc, on est très en deçà« .

Autre règle du tiers à laquelle le candidat Sarkozy de 2007 était attaché : la réduction de la pauvreté d’un tiers d’ici 2012. Pour cela, il dispose d’un bon outil qui est le RSA (ce n’est pas le seul mais c’est le principal). Seulement voilà, il a tout fait pour qu’il soit mal perçu et mal appliqué. Alors que le gouvernement annonçait en prévision 1,5 million de bénéficiaires potentiels, on ne compte que 460 850 foyers qui perçoivent le RSA en janvier 2011.

Les raisons de cet échec – programmé – dans la lutte contre la pauvreté sont multiples : la compensation financière très insuffisante de l’Etat dont se plaignent les départements, la lourdeur administrative, le sentiment pour les bénéficiaires potentiels que le jeu n’en vaut pas la chandelle (parcours du combattant, contrôles, remboursements trimestriels d’indus, stigmatisation du RSA…).

Si je crois qu’il est impératif de garantir le pouvoir d’achat des Français, je ne suis pas plus favorable aux improvisations périlleuses de Dominique de Villepin que partisan du dogmatisme à la manière socialiste, ni favorable à l’allocation de 1000 euros irréaliste, non discutée et électoraliste de Sarkozy. Je penche plutôt pour un éventail de solutions :

– augmenter la part des dividendes des salariés,

– renforcer et simplifier le RSA (notamment réduire significativement les frais de gestion et simplifier au maximum les démarches)

– maîtriser la hausse des loyers et des prix des matières premières (parfois par des mesures de blocages ciblées, discutées et ponctuelles),

– créer une indemnité de citoyenneté pour les personnes qui participent à la vie de la cité dans le cadre d’actions  spécifiques définies (voir mon projet no 3 : « Une république responsable 2.0)

– envisager une compensation régulière de la perte significative du pouvoir d’achat d’ensemble  (calculé sans les revenus des plus riches)  au besoin par une « allocation universelle de compensation du pouvoir d’achat », un système qui aurait d’ailleurs déjà dû fonctionner pour le passage du Franc à l’Euro qui a pénalisé les ménages. Cette allocation pourrait être financée en bonne partie par une ponction sur l’évolution des très hauts revenus et des revenus boursiers, une taxe sur les produits de grand luxe, et par un mécanisme d’épargne solidaire et d’assurance.

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