Je me suis aujourd’hui penché sur le programme de la politique familiale du Front national.
Le parti envisage un financement très coûteux (15 milliards au minimum) d’une politique de maintien des mères au foyer. Je cite : « Création d’un revenu parental destiné à offrir, pendant la période souhaitée, aux mères ou aux pères de famille la possibilité de choisir librement entre l’exercice d’une activité professionnelle et l’éducation de leurs enfants. Description du dispositif : versement du SMIC pendant 3 ans pour le 1er enfant, renouvellement d’une durée de 3 ans pour le 2e enfant et d’une durée de 10 ans pour le 3e enfant.Coût estimé : 15 milliards d’euro. » (source)
Bien sûr le texte prend soin de préciser que le dispositif vise aussi bien les mères que les pères. Pas un mot sur les modes de garde, probablement inclus dans les fameuses mesures qui seront supprimées pour financer cette politique familiale.
Le Front veut interdire tout droit à avorter en instaurant le principe du droit sacré à la vie. Pour permettre cela, l’adoption prénatale sera rendue obligatoire. Mais les couples homosexuels seront rejetés de l’adoption. Bien entendu cela heurte la liberté de chacun puisque jusqu’à maintenant nul n’est contraint de renoncer à l’avortement ni de confier son futur enfant à l’adoption.
La politique de la natalité sera concentrée sur les bons français : « L’ensemble des prestations à la charge des CAF (Caisses d’allocations familiales) sera établi dorénavant sur des critères nationaux et familiaux et non plus presque exclusivement sociaux. Les allocations familiales, réservées aux familles françaises, seront revalorisées et indexées sur le coût de la vie. »
Enfin, il y a ce passage qu’on croirait tout droit venu de la France de Vichy : « La carte famille nombreuse laissera place à une carte France-Famille« . En clair, les familles nombreuses, ce sont les étrangers. On la remplace par une carte réservée aux nationaux. Vous noterez le parfum nostalgique de cette appellation « carte-France »…
Le FN veut défendre la structure familiale traditionnelle et ne veut pas du PACS.
Pour mémoire, le Projet humaniste du MoDem / Point 4-2 Soutenir toutes les familles
La famille est la cellule de base de la société. Face à la crise elle est souvent le rempart essentiel qui protège de la pauvreté et de l’exclusion. Elle existe aujourd’hui sous diverses formes, témoignant de l’évolution des moeurs et des pratiques affectives.
L’Etat doit soutenir les familles et donner à la politique familiale les moyens dont elle a besoin. On doit interdire les transferts des excédents de la branche famille vers d’autres risques de la sécurité sociale.De même, la politique familiale doit devenir réellement interministérielle.
La famille est le lieu naturel d’épanouissement de l’enfant. Tout doit être fait pour améliorer l’articulation entre la vie professionnelle des parents et leur vie familiale. On doit favoriser les modes de garde, sous toutes les formes adaptées aux demandes de chaque famille. La formation des assistantes maternelles doit également être améliorée.
Toute union, légalement reconnue, quelle que soit sa composition, doit être assurée de bénéficier de droits et de devoirs égaux, en particulier le logement, l’ensemble des droits sociaux, la fiscalité et la transmission du patrimoine avant et après le décès.
Pacs : La signature d’un Pacs devrait pouvoir se faire en mairie si les personnes concernées en formulent le désir.
L’homoparentalité est déjà une réalité vécue par des centaines de milliers de familles. Lorsque l’union entre deux personnes de même sexe est stable, durable et fait surgir un désir responsable d’accueillir un enfant, la parentalité et l’adoption doivent être facilitées de façon à ce que subsiste notamment un lien entre deux personnes et l’enfant qu’elles ont élevé en cas de mort, accident ou de séparation affectant le couple qu’elles avaient formé.
Protéger les enfants des risques liés à la présence de délinquants sexuels doit être une priorité absolue. Il faut mettre en place des programmes d’enseignement spécifiques à destination des enfants dès leur plus jeune âge, des enseignants et également des parents notamment pour ce qui concerne les espaces de discussion (« chat ») et les forums ; nous exigeons des hébergeurs de site qu’ils offrent des logiciels parentaux simples et gratuits dédiés aux enfants avec un filtrage automatique rendant impossible les connexions potentiellement dangereuses.
Tout doit être fait pour consolider le rôle de défenseur des enfants et intensifier la lutte contre les violences faites aux enfants. Nous mettrons en place le plan de financement de la protection de l’enfance prévu par la loi du 5 mars 2007.
Pacte intergénérationnel : Aujourd’hui, la famille associe les générations et tout particulièrement les grands-parents. Ils sont souvent les premiers acteurs de la solidarité tant pour leur famille propre que pour le voisinage.
Plus tard, c’est eux qu’il faut aider face au vieillissement. Là encore, ce sont d’abord les solidarités familiales et de proximité, qui forment le socle essentiel de la prise en charge. Elles doivent être confortées. Ce sont les seules capables de rendre possible le maintien à domicile le plus longtemps possible des personnes devenues dépendantes.
Nous proposons la mise en place d’un pacte intergénérationnel qui insiste sur l’importance des échanges entre les générations. Ces échanges peuvent être de temps, de savoir, d’affection et d’argent sous forme de soutiens courants ou de dons exceptionnels.
Signalons enfin qu’en dehors du projet de construction de couples, des personnes peuvent décider de vivre ensemble, de partager leur vie quotidienne, afin d’éviter la solitude. Cela peut donner naissance à des formes de vie communautaire sur une longue durée. Nous proposons que ce type de vie en petites collectivités formant en quelque sorte des familles d’adoption, soit pleinement reconnu et bénéficie de droits sociaux et fiscaux nouveaux.