La mémoire Rom est ineffaçable

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Les Roms ont une mémoire et une culture. Ils ont une langue, le romani, une musique spécifique. Et la France a honoré leur mémoire en 2010. En effet, le 18 juillet 2010, Hubert Falco, secrétaire d’Etat à la défense et aux anciens combattants, a rendu un hommage national aux internés tziganes de France lors de la commémoration de la rafle du Vél’ d’Hiv. Par ailleurs, les vestiges du camp de Montreuil-Bellay viennent d’être classés monument historique.

Ainsi la France apporte-t-elle sa pierre à l’édifice de la mémoire Rom qui est ineffaçable. Mais, ce qui est paradoxal, tandis qu’elle honore la mémoire de ses martyrs, elle veut chasser de sa mémoire leurs descendants…

Qui sont les Roms ?

Il s’agit d’un groupe transnational estimé à 12 millions de personnes en Europe. Ils sont 15 000 à avoir quitté la Roumanie et la Bulgarie pour venir en France après l’élargissement de l’Europe en 2007. On compte aussi 350 000 à 500 000 Tsiganes implantés dans l’Hexagone. 80 % des Roms récemment arrivés sont roumains. Les quelques milliers de Roms de France vivent essentiellement en Ille-de-France et dans la région lyonnaise.

Une identité, une mémoire

Leur mémoire est hélas surtout parsemée de persécutions et de discriminations. Les Roms ont payé un lourd tribut au IIIème Reich qui a exterminé 90 % des familles. Ils ont aussi été l’objet d’expériences médicales à cette époque. Avant même l’arrivée des Allemands, la France avait facilité leur travail en recensant les nomades et en les assignant à résidence. Puis le gouvernement français fait procéder à 6500 arrestations de personnes de nationalité française qui seront internées en famille dans des « camps pour nomades » : Montreuil-Bellay, Jargeau et Poitiers… Les vestiges du camp de Montreuil-Bellay viennent d’être classés monument historique. Avant ces faits, l’Histoire ne les avait pas épargnés : ils furent traqués, massacrés, discriminés, réduits à l’esclavage.

Quant à leur identité, elle s’affirme aujourd’hui avec la dénomination générique de « Roms » pour englober tous les groupes : gitans, tsiganes, manouches et les appellations péjoratives (« bohémiens », « romanichels »).

En 1971 est née l’Union romani internationale qui a adopté un drapeau et un hymne (« Gelem, gelem » = j’ai marché, j’ai marché »).

En 2000 a été créé un collectif « Romeurope » qui regroupe les associations de défense des droits et des comités de soutiens locaux.

N’oublions jamais que les Roms ont une identité européenne, et, depuis 2007, une citoyenneté européenne. Ce sont nos concitoyens européens. Or, sur les 4,3 milliards donnés à la France par l’Europe pour les aider, seuls 0,012 % sont utilisés !

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