Le Prince Jean n’avait que l’embarras du choix pour les domaines où un coup de piston lui permettrait de briller au firmament des stars. A la tête du département le plus riche de France ? ça c’est déjà fait. Il lui faut plus ! Au sommet de la finance du pays ? C’est presque fait : une formalité et un peu de temps. Ou autre caprice : le show business. Comme vous le savez « tout est possible » pour les Sarkozy, Jean a failli être propulsé en moins de deux star du hit parade. Les millions nécessaires à la sortie de son premier album avaient été débloqués par un gros producteur de disques, c’est ce que révèle l’hebdomadaire L’Express dans l’édition du jeudi 29 octobre.
Tu veux devenir star, mon fils ? C’est pas un problème : tiens ! choisis qu’est-ce tu veux ; écrivain, chanteur, homme politique ? Je prends mon téléphone et je règle l’affaire en cinq minutes montre Rolex en main.
Nous vivons le retour en force de la monarchie et de l’aristocratie. Si tu es né riche ou fils de quelqu’un de connu, toutes les portes te sont ouvertes, sinon tu crèves la gueule ouverte.
Donc, l’hebdomadaire L’Express raconte comment le jeune prodige (si ! puisqu’il est riche et que la foule des courtisans l’adule) a pu décrocher en moins de deux ce que Georges Brassens et d’autres talents de grande renommée ont mis des dizaines d’années à obtenir très péniblement.
Nicolas Sarkozy a un ami très proche qui se nomme Didier Barbelivien, lequel n’a pu que déclarer absolument géniales les chansons du prince et hop ! La maquette de l’album réalisée par cet autre génie de la musique fut présentée illico à Pascal Nègre, le PDG d’Universal qui décida de débloquer les fonds. Cela est raconté par Barbelivien qui glisse habilement que le nom de l’auteur aurait été tenu secret. Mais Jean, finalement, renonça à ce caprice pour un autre, comme vous le savez, son bon plaisir se tourna vers l’EPAD qui est une affaire encore plus juteuse, une fonction « honorifric ».
Voilà donc encore une affaire qui montre ce qu’est devenu notre pays. Dans tous domaines, les élites se reproduisent entre elles, favorisent leur progéniture au détriment des autres, se cooptent, se protègent entre elles (affaires Tapie, Polanski, Mitterrand..).
Beaucoup d’entre vous connaissent des artistes qui ont du mal à vivre avec leur petits contrats, et leur petits cachets et bien cela durera puisque toutes les places sont prises et l’on assiste à de véritables dynasties chez les Halliday, Voulzy, Souchon, Chédid, Dutronc, Delerm, pour ne parler que de la chanson et en omettant un tas de noms. Car ailleurs, c’est pareil, tiens le monde de la télé par exemple.
La France est aristocratique et le mérite s’acquiert par la naissance. C’est d’ailleurs à l’occasion de l’affaire de l’élection-nomination piston de Jean à la tête de l’EPAD, que les défenseurs du prince citèrent du Corneille « A une âme bien née, la valeur n’attend pas le nombre des années« . Voici donc rétabli officiellement le privilège de la naissance. Vous pouvez jeter aux orties la Déclaration des Droits de l’Homme et du Citoyen qui proclame d’entrée et solennellement que les différences ne peuvent être fondées que sur les mérites et sur les talents. Fini ce temps-là ! Retour en arrière toute !
Pour couronner le tout (marrant comme expression en temps de monarchie), le puissant maître du pays écarte des hauts postes les gens qui lui font obstacle. Ainsi après les responsables de médias ou des journalistes, c’est aux Guignols que l’Elysée s’attaque. Un coup de fil de Nicolas au chef de Canal Plus a suffi et l’affaire suit son cours. Il paraît que les sketchs déplaisent à Jean qui n’aiment pas qu’on se moque de lui. Le père place ainsi son dauphin au-dessus de Mahomet dont les caricatures lui parurent tout à fait normales.
En attendant, un artiste continue son chemin, c’est Voris Bian, qui fait des albums gratuits sur Jamendo (tous les liens à jour sont sur le site de la « taverne des poètes« ) et qui ne risque pas de décrocher un contrat chez un producteur puisqu’il n’est le fils de « personne ». Rappelons que Voris a produit 2 albums « Sarko York » et « Sarkozitude, je te vois ! » qui sont en lien direct avec le sujet de cet article et dont le succès ne faiblit pas en termes d’écoutes.