Si Versailles nous était compté.

Il n’y a jamais rien de trop cher pour notre Prince. Les dépenses de l’Elysée augmentent pour la deuxième année consécutive, en particulier les frais de réception de tous les festifs du château. Mais il faut compter aussi à présent sur les dépenses d’un château bien plus dispendieux encore : celui de Versailles. Les frais du Congrès de Versailles qui se tient ce 22 juin, s’élèveraient entre 400 000 et 600 000 euros au lieu de 280 000 habituellement. Ces chiffres sont donnés par le député socialiste Pierre Moscovici.

« Franchement, quand il s’agit d’accueillir Sarkozy, ils mettent les petits plats dans les grands », a déclaré monsieur Moscovici sur I-Télé. Eh oui, rien n’est trop grand pour notre petit président. C’est ce que j’appellerai « le complexe talonnettes » : on fait tout en grand pour compenser ce qui est petit. Ce qui est petit, ce n’est pas seulement la taille qu’on lui pardonne car c’est la nature et dans la nature il y a des petits et des grands, donc cela n’a pas d’importance. Mais c’est sa vision, sa politique, ses méthodes de gouvernement, ses valeurs, ses discours, ses idées…Alors pour compenser cette petitesse, il a recours aux talonnettes dorées : le budget de l’Etat.

Il puise sans limites à la source de nos impôts et il faudra d’ailleurs bientôt repenser à la retenue à la source de nos impôts pour couper court à toute grogne et rendre les prélèvements plus indolores. Car des besoins il en a, le Prince ! Réceptions nombreuses, déplacements en gros avion pour le moindre trajet sur le territoire national, encadrement par un service d’ordre et un personnel pléthoriques.

Le député socialiste Pierre Moscovici a a évalué entre 400.000 et 600.000 euros le coût du Congrès convoqué ce lundi par Nicolas Sarkozy à Versailles. Sans doute le prestige du lieu a-t-il galvanisé le monarque républicain de notre cher pays de France. Il faut briller de mille feux comme le Roi Soleil !

Mais ne nous dit-on pas que la France est en faillite, que l’on est en crise, que les caisses de l’Etat sont vides ? Pas pour tout le monde apparemment. Surtout que l’on sait que beaucoup de parlementaires vont soit boycotter le congrès soit assister silencieusement au discours et repartir sitôt après – Bayrou, par exemple (1)- . Car cette cérémonie nouvelle instaurée par la pseudo réforme des institutions est une vaste mascarade : le président parle mais nul n’a le droit de réagir, de poser des questions à sa majesté !

Le président UMP de l’Assemblée nationale, Bernard Accoyer, justifie cette gabegie de 400.000 euros (« coût approximatif », traduisez cela pourra être encore plus), en le jugeant raisonnable, parce que, dit-il sans ambages sur France Info « C’est le coût d’une démocratie qui fonctionne normalement. Il y a nécessairement des procédures qui rythment la vie de cette démocratie ». « Raisonnable » ? « rythme de la démocratie » ? On rit au nez du citoyen !

Pierre Moscovici avait comparé dimanche le discours du président de la République à une « adresse monarchique ». Décidément, il ne faut pas seulement refonder le capitalisme et assainir les pratiques des patrons voyous, il faut aussi dénoncer le train de vie du monarque et refonder la démocratie !

(1)

Le Président du Mouvement Démocrate, député des Pyrénées-Atlantiques, a annoncé, mercredi 17 juin, qu’il sera présent, mais qu’il ne s’exprimera pas lors du Congrès de Versailles le 22 juin, après l’allocution de Nicolas Sarkozy devant les parlementaires.

« J’avais cru comprendre, dans l’entretien que j’ai eu avec Nicolas Sarkozy (NdM : le 11 juin dans le cadre des consultations avec les chefs de toutes les formations politiques représentées au Parlement européen), que le débat aurait lieu en sa présence. Il m’a même dit +sinon, c’est une adresse+ », a déclaré François Bayrou. « J’ai compris après que tel n’était pas le cas. On me dit que c’est constitutionnel, c’est possible, mais ça change toute ma perspective », a-t-il ajouté.

« J’ai donc appelé le président de l’Assemblée Nationale pour lui dire que je n’étais plus candidat à ce temps de parole, que ça n’avait plus de sens », a-t-il précisé. « J’irai écouter le discours de Nicolas Sarkozy, mais je ne veux pas participer à un débat qui n’en serait pas un », a conclu François Bayrou.

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