Dans l’émission « Face aux Français », François Bayrou avertit : voter Marine Le Pen (à la Présidentielle avec ce mode de scrutin-là), c’est renforcer l’UMPS puisque le gagnant du second tour s’en sortira avec une légitimé bâtie sur un matelas confortable de suffrages. Si Jacques Chirac en 2002 ne s’en était pas vanté, on imagine bien tout le profit que Sarkozy et son clan peuvent en tirer. Qu’est-ce qui les empêchera d’invoquer la « forte légitimité démocratique » qui les a reconduits au pouvoir ? Ils l’ont déjà fait pour moins que cela et cet argument imparable leur a permis de faire avaler des couleuvres, et pas des moindres.
Comme dit le proverbe :
Voter Le Pen, C’est pas la peine.
C’est comme crier « système, je t’aime ! »
Encore faut-il évidemment que Sarkozy arrive au second tour. Dans le cas inverse, nous aurions un PS arrogant détenteur ou majoritiaire de tous les pouvoirs de l’Hexagone : régions, départements, Etat. Bof ! Avec leurs impôts, leurs emplois-jeunes, leur bien pensance excessivement énervante…
Mais au fait, peut-il gagner Sarkozy ? Pour le moment, il en est surtout à s’échiner pour empêcher une révolte en France. Il y parvient habilement en divisant les salariés comme ferait un patron pour éviter la grève : acheter certains en leur promettant de l’avancement ou une prime (de 1000 euros) dont peu en verront la couleur, en brimer d’autres en les désignant au mépris général : les fonctionnaires ! Cela marche. Il ne lui restera plus qu’à faire une bonne campagne populiste, les électeurs en sont friands. C’est très jouable et c’est ce qui me décourage dans ce système démocratique.