Après avoir lu ça sur Le Monde, j’ai eu l’envie d’improviser des textes de chanson ou de slam.
Rom, on te fiche, on te fiche dehors !
La CNIL est nulle, elle sert à rien.
La HALDE ne sait pas crier « halte ».
Elle ne s’occupe que des Aryens.
Les autres sont jetés sur l’asphalte.
Rom, on te fiche, on te fiche dehors !
On fiche ton camp parterre
Pour que tu fiches le camp.
Puis, quand tu es à terre, encore,
On te frappe comme un sous-homme.
Paré de tous les vices, porteur de tous les maux.
« Tsigane », « gens du voyage », peu importent les mots,
Moi je dis que tu es pareil à moi, le Rom !
Et moi je ne veux pas que seule la voix de Rome
Se fasse entendre et réclame justice.
Je veux crier très fort pour dire que la police
Est au service du citoyen, français ou Rom.
C’est tout-à-fait illégalement,
Et comme au temps des Allemands
Où l’on fichait les étoiles jaunes,
Que l’on te fiche aujourd’hui, Rom.
A Bruxelles, ils leur bourrent le mou.
Ils fichent pourtant sans vergogne
Ils fichent et çà me met en rogne
De voir comme ils se fichent de nous !
Ils font des listes sur les races.
Ils te pourchassent, ils te tracassent.
C’est la persécution raciale.
Moi, je demande qu’on te fiche…une paix royale.
Je pars, adieu !
Je quitte la France, je pars, adieu !
Pour des horizons pas radieux.
Je suis frappé de différence.
Le front bas, je quitte la France.
Renaud, Manu Chao, ciao !
Deneuve, Nathalie Baye, bye bye !
Les Depardieu, les Donnadieu, adieu !
On ne veut plus de moi en France.
On me traite sans déférence.
Ils disent que comme je suis un Rom,
Je suis un fléau national !
D’l’UMP au Front national,
Tous les chemins mènent aux Roms !
Je quitte la France, je pars, adieu !
Pour des horizons pas radieux.
Je suis frappé de différence.
Le front bas, je quitte la France.
Sartre et Beauvoir, au revoir !
Ce pays ne veut plus me voir.
Adieu Voltaire, je suis à terre.
Adieu Camus, je pars ému.
Delon, Belmondo, Depardieu,
Je vous adresse mes adieux.
Comme dans un film en noir et blanc
Dont je serais le figurant,
Je pars et je ne sais où je me rends.
Moins à plaindre que vous, pourtant…
Car votre Etat vous tient à l’oeil.
Et il vous traite sans vergogne.
Je crois que Neuilly n’a qu’un œil.
Et que la France, elle devient borgne.
Je quitte la France, je pars, adieu !
Pour des horizons pas radieux.
Je suis frappé de différence.
Le front bas, je quitte la France.
Je n’aurai guère de regrets,
Et pourchassé comme Martin Gray,
J’entends résonner l’hallali,
J’ bois la ciguë jusqu’à la lie.
J’entends au loin sonner le glas
Mais s’il sonne, ce n’est pas pour moi
Mais bien pour toi, le bon français,
Qui ferme les yeux et qui te tais !
Invitation aux gens du voyage
Mon enfant, ma sœur,
Songe à la terreur
D’être exilés là-bas ensemble !
Et de sentir moisir,
De regarder mourir
Ce pays qui te ressemble !
Le sol est mouillé
De ces sangs brouillés
Que versent les gendarmes
Si peu mystérieux
Besson, Hortefeux,
Font couler les larmes.
Là, tout n’est qu’ordre et fichiers,
Luxe d’armes et fausseté.
Des mots séduisants,
Polis ? Parlez-en !
Insultent nos membres,
Les plus saintes fleurs.
Ils parlent d’odeurs
De pas vivre ensemble,
Et c’est sur ce fond
De haine qu’ils font,
L’âme électorale.
Tout y parlerait
Dans l’urne en secret
D’une France aux mains sales.
Là, tout n’est qu’ordre et fichiers,
Luxe d’armes et fausseté.