Un jour d’été, le soleil fait son nid en toi.
Le piano dans le ciel joue de tous ses oiseaux.
Dans les granges gorgées d‘aube
Le sang tant rêvé des épousailles.
Tout poète a l’avancée de l’élan qu’il se crée. Clochard de l’extrême. Atteint d’un mal d’oiseau dont on bénit les fientes. Aux quatre vents de l’Ailleurs, il est un voleur de fruits cueillis aux frontières de l’Illimité. Puisque le seul devoir du poète est d’user de son pouvoir d’aller au plus loin possible.
Et chaque jour dans son pays, et comme un front qui resplendit, un enfant naît.
J’ai navigué trop grand. J’ai trop connu la promenade des mots sur le clavier du langage.
Toujours échevelé d’amour, un matin plein d’oiseaux me sortait par la bouche.
Aujourd’hui, les oiseaux sourds à mes enjambées se dispersent.
Les mots me remontent désespérément.
La déception du poète quand les mots ne font pas fondation, quand ils ne fécondent pas un monde nouveau. Quand les mots ne font pas humus.
Quand le poème refuse de porter la lumière et qu’il est à ce point inessentiel à la beauté.
Paul Cosquer 21 mars 2012