L’oiseau amer au poitrail transpercé

Je crève au pays de mon inutile amour.

Depuis quand l’amour c’est trop ? Depuis quand c’est trop d’aimer ?

Je m’étais dit en la voyant : « c’est ici que mon cœur commence ». J’étais tout prêt de toucher l’Infini hors d’atteinte. Ma vie tout-à-coup était à la grandeur de cet émerveillement. Il n’était plus au monde pour moi que l’horizon de l’innocence. Je m’abreuvais à la seule source de son regard.

Mais le verbe aimer ne s’inscrit pas sur le visage du bourreau. Sa main retombe sans trembler et tranche tout espoir. Coupable de je ne sais quel crime. Le juge ne me le dira pas.

Voilà soudain qu’il n’est plus l’heure d’aimer. On me retire la goutte de vie qui savait seule m’abreuver.

Je souffre ! Je souffre ! Je souffre ! De cette brutalité, de cette dureté de pierre.

Mais sachez que la pierre n’atteindra pas la pierre. Je durerai.

Je durerai mais sans m’endurcir. Peut-être même j’irai cueillir dans la boue un peu d’or que j’irai porter à ses yeux sans printemps. Quand je lui aurai pardonné. D’ailleurs je lui pardonne déjà…

Je suis l’oiseau amer au poitrail transpercé. Je crève aujourd’hui au pays de mon inutile amour.

Dites, depuis quand l’amour c’est trop ? Depuis quand c’est trop d’aimer ?

Voris Bian 15 mars 2012

P.S : C’est l’histoire banale d’un homme qui s’est cru aimé. Qui s’est laissé prendre à des signes trompeurs. Et quand enfin, il parvient à rassembler son peu de courage pour déclarer sa flamme, la belle laisse tomber sèchement cette réponse : « je ne vous connais pas et ne veux en aucun cas vous connaître.  » Bref ! C’est l’histoire d’un idiot.

 

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