Six nouvelles chansons pour Noël ! Il y a bien sûr « Babel Web » que l’oreille retient immédiatement avec son refrain « Web ! Web Web ! C’est Bab El Oued sur Babel Web. Web ! Web Web ! C’est la Casbah dans ta casbah« . Mes nouvelles chansons sont mises en musique et interprétées par Sylvain Mérezette qui est aussi peintre et fait les pochettes de ses albums.
Cliquez sur la pochette pour écouter !
Quand j’ai composé cette chanson, je ne savais pas que « Bab el web » était un film. De Merzak Allouache, sorti en 2005, avec Samy Naceri et Faudel. Je n’avais pas non plus découvert babel-web.eu, qui est un portail d’espaces d’échanges en trois langues : espagnol, français et italien. Non, je voulais juste parler du web, cette Tour de Babel où l’on trouve tout.
« Un jour un homme » est tout aussi simple : « un jour, un homme eut une trouvaille. Il appela cela le travail… » Avec « La poupe », le ton se fait plus coquin j’embarque avec ma poupée à la poupe. Et à la proue…
« Les cathédrales », ce titre mérite que l’on s’y arrête un moment car il m’a été inspiré par un article publié sur Agoravox qui parlait de cathédrales mal orientées…Mais « J’me fiche des légendes colportées qui disent qu’elles seraient orientées vers la Mecque ou Jérusalem. Les cathédrales, moi je les aime. »
Enfin « Quand je n’ étais qu’ un petit arbre ». Parce que les arbres m’inspirent beaucoup. En poésie surtout.
Je suis un arbre fou, pris en flagrant délit de déracinement. De désirs de ramures. Pris sur le faîte. Mes cimes sont gagnées d’un bouillonnement de sèves. De sèves animales de roses. J’étais un être nouveau encore ligoté de l’intérieur dans le chuchotement ininterrompu des arbres. Mes mots ont pris pour guide ce chuchotement. Grands arbres de paroles contre machines de mensonges. Ils te parlent un langage non étiqueté.
C’est un jour de soleil et d’édification. Voici l’arbre en fruits et l’homme en pensées. Qui recueille la pluie et se tient sans rien dire. La nuit est remuée par sa beauté. Elle fait un bruit de hautes graines. L’arbre se construit de la matière tremblante de l’éternité. S’édifiant et ramifiant rapidement, les arbres plus noirs que la veille, ont la parure du silence.
Entre les herbes mêmes s’insinue quelque chose comme un murmure. Sous le soleil antique de l’humanité, l’été s’étale lourdement. Il y a moisson d’arbres. La table des lueurs bourgeonne de regards. Je suis là, j’essaie de recueillir l’Imprenable. L’imprenable est le but de tout travail poétique.
Tous les chemins me mènent à l’arbre. J’ai donc composé cette chanson où je m’identifie à un arbre du temps du Vieux chêne qui présidait alors aux destinées de notre pays. Qui n’est pas un arbuste mais un chêne robuste. Plus solide qu’un arbre, plus qu’une statue de marbre…
Quand je n’étais qu’un petit arbre
I
J’étais encore un petit arbre.
Qu’on voulait m’enseigner Racine.
Et plein d’idées dans le marbre
Pour emprisonner mes racines.
C’était au temps du Vieux Chêne.
La télé n’avait que deux chaînes.
II
Je n’étais qu’un petit arbuste
Je devais étudier Rameau.
Et incliner devant son buste
Mes encore jeunes rameaux.
Avant « sous les pavés, la plage »,
Il fallait gagner une image.
III
Je n’étais qu’un petit arbrisseau
Qu’on s’emparait déjà de mes branches.
Pour pas traîner dans le ruisseau,
Je devais étudier Malebranche.
C’était au temps du carré blanc,
De la télé noir et blanc.
IV
Aujourd’hui que je suis un vieil arbre,
J’ ai retenu surtout Dutronc,
Et avant que ma mémoire se délabre,
Je chantonne sur tous les tons
Les chansons de Leforestier
Avant l’oeuvre du forestier…
Bon Nöel à tous et à toutes !