Les moulins de Montmartre tournaient en ce temps-là.
Et comme a dit un autre, il y avait les lilas.
Il y avait les raisins, les meuniers, la galette
Et le gamin d’Paris d’vait gagner sa galette.
Montant la rue Lepic,
A sa tâche s’il s’applique
Peut-être au Moulin Neuf
Un petit sou tout neuf.
Au moulin de la Turlure,
Il montait sans mollir
Il gardait son allure,
Pour gagner sa tirelire.
Les moulins de Montmartre tournaient en ce temps-là.
Et comme a dit un autre, il y avait les lilas.
Il y avait aussi des gamins sur la Butte
Qui chaque journée à la faim étaient en butte.
Et c’était la bohème
Pour le poulbot tout blême.
Au moulin du Radet,
La faim le tenaillait.
Le poulbot débrouillard
Au moulin des Brouillards,
Au prix de son labeur,
Parfois faisait son beurre.
Les moulins de Montmartre tournaient en ce temps-là.
Et comme a dit un autre, il y avait les lilas.
Jusque sous les fenêtres comme le chante Aznavour.
Oui mais en ce temps-là chaque jour se savoure
Au moulin de la Lancette
Poulbot croise l’ancêtre
Qui lui prend sa piécette.
Qui lui vole sa recette.
Je vous parle d’un temps
Où les moins de vingt ans
Pouvaient mourir de faim.
Ce s’ra le mot d’la fin.
Les moulins de Montmartre tournaient en ce temps-là.
Et comme a dit un autre, il y avait les lilas.
Il y avait les raisins, les meuniers, la galette
Et le gamin d’Paris d’vait gagner sa galette.
Voris Bian 23 août 2011