I
Jeannette était institutrice
A l’école de Guilligomarc’h.
Elle était aussi la tutrice
D’un drôle de gars, un zigomard.
Il quittait rarement son plumard.
Sauf quand il voyait la factrice.
Là il se montrait moins flemmard.
Elle était sa force motrice.
Guili guili ! Guilligomarc’h.
ça rime avec « y’en a marre ».
Guili guili ! Guilligomarc’h.
ça veut dire « largue les amarres ! »
II
Il faut dire qu’à Guilligomarc’h
Il n’y a pas grand-chose à voir.
Y’a trois clochers et puis c’est marre.
Les roches du diable et un lavoir.
Il y a aussi une carrière
Mais on n’y fait pas carrière.
Même quand on est institutrice
Mais Jeanne était surtout tutrice.
Guili guili ! Guilligomarc’h.
ça rime avec « je me barre ».
Guili guili ! Guilligomarc’h.
N’importe où même à Montélimar.
III
Elle s’appelait Jeanne Guiomard.
Et elle était institutrice
A l’école de Guilligomarc’h.
Et elle était aussi tutrice.
D’un cul terreux, d’un grand homard
Qui en pinçait pour une actrice.
Et il avait lu dans le marc
De café qu’elle était factrice.
Guili guili ! Guilligomarc’h.
ça rime avec « calamar ».
Guili guili ! Guilligomarc’h.
ça veut dire « triste cauchemar ».
IV
Un jour qu’il était à la banque
Il vit passer des saltimbanques
De la troupe du cirque Amar
Qui venaient à Guilligomac’h.
Ce fut le plus beau tintamarre
Qu’on vit jamais dans ce village
La factrice de Guilligomarc’h
Ce jour-là se montra volage.
Guili guili ! Guilligomarc’h.
Avec elle il vida le bar.
Guili guili ! Guilligomarc’h.
Ils partirent pour le Zanzibar.
V
Pour quelques blagues Carambar,
Il a enlevé la factrice
Il a quitté Guilligomarc’h
Il a quitté sa tutrice.
ça fit des remous dans la mare
Dans le bourg de Guilligomarc’h
C’est une autre vie qui démarre.
Pour la tutrice qui se marre !
Guili guili ! Guilligomarc’h.
Guili guili ! Jeanne elle n’en a plus marre.
Guili guili ! Guilligomarc’h.
Elle a un clown dans son plumard.
Voris Bian 26 juin 2011