La chanson révolutionnaire est un genre un peu oublié, surtout en ce moment où la variété – et pas seulement sarkoziste – se montre des plus envahissantes et où des genres nouveaux sont venus la supplanter ou prétendre la supplanter : rock, punk, rap, hip-hop…Mais, je reste attaché à la chanson révolutionnaire qui fait partie du patrimoine français. A travers Voris Bian, j’ajoute trois chansons à son répertoire, trois chansons en lien direct avec l’actualité brûlante.
« Sarkozitude, je te vois » est le titre qu’a choisi Voris Bian pour cet album très engagé. Sarkozitude en référence aux sarko z’études du fils cadet, comme le montre d’emblée le premier titre de l’album. En clin d’oeil aussi au vocabulaire ridicule de la classe politique : la « bravitude » pour Ségolène Royal, et hier la « victoire » à laquelle le bon fils renonce. Une « victoire » dans le langage de cet homme, c’est une élection achetée par papa. Une victoire, ce n’est pas une chose remportée avec courage, talents et ténacité, sur la vie et sur les concurrents, non, c’est un cadeau de papa. Voilà comment on définit une victoire en terres sarkoziennes. Cela en dit long sur le traitement des valeurs et sur la vision déformée de ces gens de pouvoir sur la vie et sur la société.
Faut-il une révolution ? Je pense plutôt qu’il faut une contre-révolution !
C’est-à-dire admettre que Sarkozy a fait une révolution. Il a notamment fait sauter un tas de verrous que l’on croyait scellés à jamais comme la division entre droite et gauche. L’ouverture vient comme un tremblement de terre ébranler cette séparation idéologique qui n’a désormais plus beaucoup de sens. Sarkozy a aussi fait sauter un certain nombre de tabous : un président peut se montrer vulgaire et grossier en public (c’est très nouveau). L’hypocrisie bien-pensante de la gauche sur certaines questions (libéralismes, immigration…), a explosé plus vite que la ligne Maginot. Le tabou de l’argent et de l’opulence qui s’étale au grand jour ne connaît plus aucune limite de morale ou de décence. Etc.
Donc Sarko est bien l’auteur d’une révolution dans notre pays. Admettre cela (ce qui ne revient pas à considérer que cette révolution est bonne sur tout, loin de là) est quasi impossible pour la pensée de gauche qui se cherche désespérément et préfère courir vainement après le moyen de fonder une révolution sur quelques bases solides. Peine perdue, ce n’est pas la bonne démarche ! Par contre-révolution, j’entends donc la prise de conscience et la prise en compte, de la révolution introduite par Sarkozy dans les moeurs politiques et sociales de notre pays.