Dorian Gray’s attitude

I

Que n’ai-je vu plus tôt
Que sur moi le manteau
Des ans ne tombe pas,
Que je ne vieillis pas !

Que n’ai-je remarqué
Que mes neiges d’antan
Ont échappé au temps
Qui ne m’a pas marqué !

Ah ! Jeunesse, jeunesse !
Je n’espérais pas tant
Retrouver ma jeunesse,
Retrouver mes vingt ans.

II

Que n’ai-je vu avant
Que je n’ai jamais eu
Que vingt ans tout au plus.
Sous mes cheveux d’argent

Que n’ai-je profité
De ce don de jouvence
Pour draguer tout l’été
Jusqu’à Saint-Paul-de-Vence !

Ah ! Jeunesse, jeunesse !
Je n’espérais pas tant
Retrouver ma jeunesse,
Retrouver mes vingt ans.

III

Que n’ai-je pas fondu
Comme un bonhomme de neige
Sous la jupe fendue
De la douce Nadège !

Pour partir et s’aimer
Sous d’autres oripeaux,
Que n’ai-je essaimé
Des flocons sur sa peau !

Ah ! Jeunesse, jeunesse !
Je n’espérais pas tant
Retrouver ma jeunesse,
Retrouver mes vingt ans.

III

Que neigent sur ma tête
Tous les flocons du temps,
Ma parole ! si je mens.
Je ne change pas de tête.

Je suis de Dorian Gray
Tout-à-fait le portrait
Et mes crayons n’ont pas
La couleur de la craie.

Ah ! Jeunesse, jeunesse !
Je n’espérais pas tant
Retrouver ma jeunesse,
Retrouver mes vingt ans.

IV

Les chevaux des manèges
Pour moi tournent encore.
Ne cherchez pas ma neige
Je suis jeune de corps.

Hélas mon esprit
Ne peut en dire autant
Et il a trop subi
Les outrages du temps.

Ah ! Jeunesse, jeunesse !
Je n’espérais plus tant
Retrouver ma jeunesse,
Retrouver mes vingt ans.

O vieillesse ennemie
Comme vous m’avez eu…

Voris Bian, 23 avril 2011

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