On s’est beaucoup moqué du programme du parti socialiste mais avez-vous regardé celui de Villepin ? A choisir, je prendrais le premier. C’est dire !
L’homme du CPE revient avec les mêmes obsessions : construire des machins universels à base de sirop Tifon et les imposer à tous après les avoir pensés tout seul, de façon abstraite, en poète, et dans son coin. C’est ainsi que Villepin veut imposer un revenu universel d’assistanat de 850 euros par mois pour tous. Si elle était appliquée, la nouvelle lubie de Villepin aurait des conséquences lourdes tant sur le plan social que sur le plan économique. Cette somme est supposée faire face aux dépenses de logement (suppression des aides de la CAF), de l’assurance santé et de tout le quotidien de la personne. Si la personne chute, faute de pouvoir faire face, elle ne trouvera plus de services publics pour l’aider (suppression de toutes formes d’assistance et d’aide). Sur le plan économique, une certaine désincitation au travail serait désastreuse pour nos entreprises et notre compétitivité.
Le programme de Villepin comporte une dose de bureaucratie (la conception « énarquienne » de nombreuses propositions), une dose de populisme (l’attraction d’une allocation universelle d’assistanat) et une dose de mensonge (un habillage avec des notions vertueuses comme celle de « citoyen », mot dont abuse ce bureaucrate qui n’a jamais exercé aucun mandat du peuple).
Cet abus de vocabulaire pompeux (« république », citoyen »…) cache un déni complet de démocratie. D’abord, le projet lui-même n’a pas été discuté au sein de son mouvement (ce qui fait que ses amis le quittent ou prennent leurs distances : le porte-parole a démissionné, François Goulard envisage une alternative avec un autre candidat, crédible celui-là…). Bref, le club Villepin ne trompe plus personne à part quelques paresseux avides d’allocations à vie payées par nos impôts et qui ne voient pas le piège.
L’alternative la plus crédible reste encore aujourd’hui François Bayrou. Le président du MoDem n’a pas un projet entièrement ficelé mais ce n’est que mieux. Cela ouvre la possibilité d’un débat sur les futures réformes. Débat qui sera sans doute très ouvert, conformément à l’esprit du centrisme de ce mouvement.