La démocratie s’est exprimée et elle a porté un suffrage important en faveur du FN au premier tour des élections cantonales. Mais voici que l’UMPS, grand profiteur du système de confiscation des places grâce à un mode de scrutin injuste, vivier de cumulards et d’affairistes, vient se poser en donneur de leçon de morale en tentant de s’opposer à la traduction effective de ce mouvement populaire qui leur déplaît, qui les dégoûte.
Cerise sur le gâteau, c’est le premier ministre François Fillon qui joue les vierges effarouchées, lui qui se voit octroyer un passe-droit en violant le secret des urnes. Il s’est ostensiblement emparé d’un bulletin UMP sous l’oeil des caméras et a dédaigné les autres bulletins. Puis il s’est dirigé impunément vers l’isoloir. Il m’est arrivé une fois de faire la même chose et on m’est tombé dessus en disant que mon vote serait annulé. J’ai dû me plier à la règle et prendre un bulletin de chaque parti. Pourtant, il n’y avait personne dans le bureau de vote, il n’y avait pas de caméra.
Mais en France, les puissants ont tous les droits. D’ailleurs Fillon n’a-t-il pas vu son fils échapper aux griffes de la justice pour un délit assez grave ? En 2009, une motocycliste se trouvait a moto sur la rocade de Rennes lorsqu’elle s’est vu « doubler » par un 4X4 avec quatre jeunes à bord, qui « s’amusent à la coller », suffisamment pour que son coffre arrière soit rayé. Lorsqu’elle demande ensuite au véhicule de se garer, elle s’est « fait insulter« . L’auteur des faits, un fils de François Fillon, s’est vu infliger une peine minime : un « rappel à la loi » (lien) ! Le père a dû lui-même se montrer magnanime puisque dans sa jeunesse il roulait sans permis . On dit même que lorsque cet enfant gâté décidait de se faire plaisir rien ne pouvait l’arrêter. Il volait, trichait, jetait des boules puantes en classe en pleine composition. Cela peut faire sourire mais il conduisait aussi dangereusement et sans permis…(lien) On a vu récemment que ses fâcheuses habitudes n’ont pas disparu puisqu’il n’hésite pas à manger à la gamelle des dictateurs pour agrémenter ses séjours privés.
Bref ! Voilà le genre de type qui vient se poser en parangon de la vertu et de la République !
Mais que croit-il faire en prônant un front républicain ? Empêcher l’élection d’un conseiller général du FN ? Au nom de quoi ? Pas de la démocratie en tout cas ! Cette manière inadmissible de cracher sur le suffrage des Français ne peut que renforcer la sympathie des laissés pour compte et des gens en rage contre le système et ses abus pour le FN qui n’est que trop victime des médias, de la classe politique des combinards associés et du mode de scrutin « truqué » en leur faveur. Moi-même, je serai tenté de glisser un bulletin du FN à la prochaine occasion par rébellion contre cette ligue des bien-pensants défenseurs de leurs places et de leurs privilèges.
Le Peuple en assez de ces gens qui se cooptent, se soutiennent et pillent dans les caisses : celle de notre pays mais aussi celle des pays qui ont à subir des dictateurs qui spolient leurs peuples.
Qu’on ne s’y trompe pas : j’en ai autant pour le PS qui nous fait la morale depuis si longtemps et qui, par exemple, appela à voter Chirac au second tour en 2002 mais « en se bouchant le nez ». Je me souviens comme j’avais été écœuré par cette expression (n’était-ce pas DSK qui fit le geste sur le plateau télé ?). Les centristes de Borloo à Arthuis veulent aussi apporter leur pierre à ce front républicain anti-démocratique.
Cette écoeurante classe politique se « bouche le nez ».
Et François Bayrou ? Il rejette l’idée de front républicain, reconnaît le vote qui s’est exprimé qui est « le plus grand indice de la frustration d’un certain nombre de Français même si cette frustration conduit à une impasse », se contentant de dire « Pour nous, ce choix sera celui du vote républicain ». Ce qui est certes moins choquant que l’attitude de Fillon qui, lui, semble exprimer qu’à ses yeux – enfin à ses narines – le Peuple pue. Fillon et le choeur des vierges effarouchées (tu parles de vierges ! ) confortent par leur attitude le FN dans son affirmation qu’il existe un mur UMPS qui fait obstacle à toute autre expression démocratique. Tout cela pour rafler la mise et tout garder pour eux. Je suis contre l’idée du front républicain.
Je suis pourtant résolument opposé aux idées du FN. Je ne crois pas une seconde que Marine Le Pen, riche héritière de son papa, et située à la droite de la droite, soit sincère quand elle dit venir voler au secours des humbles. C’est à mon sens une imposture destinée à élargir son électorat comme l’avait fait Sarkozy en 2007. Mais je suis scandalisé par l’attitude des notables, le plus souvent élus à perpétuité et recasables, cumulards, amnistiables et blanchissables, qui multiplient les obstacles à l’expression démocratique par tous moyens : manipulations médiatiques, exigence de 500 signatures de maires pour se présenter aux Présidentielles (une règle votée sur mesure pour Jean Marie Le Pen), front républicain, etc. Le pire est de s’arranger entre « gens biens » pour freiner l’expression démocratique. Les élus de lé République ne sont pas nos maîtres et nous ne sommes pas leurs élèves. Qu’ils continuent comme ça et nous allons le leur faire comprendre avec plus vigueur.
Quant à moi, je ne change pas d’opinion, je persiste à dire qu’il faut combattre le FN sur le terrain du débat démocratique et des idées en montrant que celles-ci sont trompeuses. Mais aussi en mettant fin aux discours démagogiques, en s’adressant à l’intelligence des électeurs, c’est-à-dire en les prenant pour des adultes et en leur tenant un discours de vérité. Pas de pseudo transparence (technique à la mode qui consiste souvent à cacher plus habilement) mais la vérité. A chacun de juger ensuite.
Mesdames et messieurs du front républicain, cessez de vous offusquer à tort, cessez de tricher et de voler les places ! Laissez la démocratie parler et, si vous voulez la regagner, montrez-vous exemplaires, conséquents et à notre écoute ! Aisni, vous vous montrerez dignes de notre république.