I
L’homme au teint d’albâtre,
La femme acariâtre,
Aiment ce bellâtre
A face de pâtre.
L’idiot près de l’âtre
Aussi l’idolâtre.
L’homme à l’astrolabe,
L’idiot impeccable
Et le prince arabe,
Sous son baobab
Aiment ce nabab
A face de crabe.
C’est un curieux être
Un splendide prêtre
Qui nous a vus naître,
Qu’on va reconnaître !
Ils voudraient plus n’être
Qu’un troupeau à paitre
Aux soins de ce maître.
Son âme les pénètre.
II
Les blonds et les roux,
Sur la grande roue,
L’indien du Pérou
Et le loup garou
Croient en ce gourou,
Aux yeux de mérou.
Les meilleures ouailles,
La simple piétaille,
Les rois qui ripaillent
Même la canaille,
Admirent sans faille
L’être à haute taille.
C’est le patriarche
Qui vient sur son arche
Nous sauver des eaux.
Mais il dit « des eaux,
Désolé, j’viens pas vous sauver.
Vous êtes trop laids.
J’viens pas vous sauver.
D’ailleurs je m’en vais ! »
Voris Bian