Je puise dans une nuit criblée d’étoiles qui n’intéressent pas les vivants. Quand j’ai sondé le puits, j’écris, je dois déverser le trop-plein de mon seau. Mais il n’y aura jamais assez de seaux pour transporter les signes que je perçois.Il y a aussi tout au fond de cette caverne infinie un diamant inaccompli dont je ne saisis pas toute la beauté.
On ne laisse aux poètes que les marges et les interstices. Les marchands accaparent tout le reste. Tout ce qui pousse, on l’arrache !
Je suis là, au seuil de moi-même, au bord du précipice. Avec mes signes acérés comme des flèches. Je viens téter l’azur. J’arrime des rimes au seuil, au porche, aux fondations, de ma maison.
Le poème bat à tout rompre dans ma poitrine. J’écoute le sang qui me nourrit, j’écoute les accords de ma chair. Le poème réclame sa mise au monde
Je suis descendu du pays de ma naissance. J’ai reconstruit mes fabuleuses traversées comme aux premiers jours. Sans la guérite de la Raison qui fait barrage.
Magnifique, c’est exactement ça … je partage