Ils disent « populaires », moi je dis « populistes ».
Sous ce slogan détourné se dissimule une suite d’arguments que je ne vais pas ici développer totalement. A chacun d’ajouter sa pierre. Je vais juste citer quelques exemples.
La première fois que je découvrais Sarkozy à la télévision, c’était sur un plateau de soirée électorale. Il s’en prenait très vivement au représentant de l’organisme de sondage qui, pour lui, n’avait pas tenu ses promesses. Il le tançait comme un enfant, ou plutôt comme un valet. Bien des années après, rien a changé et c’est François Fillon qui poursuit de sa vindicte Météo France pour dissimuler l’impéritie du gouvernement. On sait que la désignation de boucs-émissaires est un trait dominant du populisme. Nous, on ne commet jamais d’erreur : ce sont les fonctionnaires, les immigrés, c’est l’Europe, ce sont les prédécesseurs, et ainsi de suite.
Autre caractéristique du populisme : ratisser large. Marcher sur les platebandes du FN n’est nullement dégradant ; on s’en vante même. Pour le vote des ouvriers, on bluffe : en simplifiant « je suis comme vous. J’ai le même langage que vous. Comme vous, je me lève tôt pour gagner plus et j’aime Léon Blum et Jean Jaurès ».
Enfin, pour conclure ce court billet destiné à éveiller la réflexion plus qu’à tendre vers l’exhaustivité, je dirai que le populisme s’adresse aux masses et pas aux citoyens pensants. A cette fin, tout mensonge est utilisable, toute propagande est bonne. Peu importe que les gens critiques ne soient pas dupes, pourvu que la population soit majoritairement dupée au moins le temps du vote. On s’adresse aux foules, pas aux citoyens, pas au peuple. L’UMP entre dans la campagne 2012 avec les mêmes armes qu’en 2007 : nier les erreurs, minimiser les échecs et les dangers, braquer les projecteurs sur ce qui titille l’électeur dans ce qu’il a de plus primaire. Entretenir chez les « vieux » (par ce vocable, Sarkozy montre qu’il ne pas s’adresse pas à la meilleure part des retraités et des personnes âgées) la peur des jeunes et des immigrés, la haine etc. La raison du populisme de l’UMP est dans l’instinct des foules, leur plus mauvais instincts.
« UMP, nous ne sommes pas populistes sans raison. »