Les premières neiges en novembre,
Déjà en août, on tremble, on tremble !
Mais ils veulent que l’on marche à l’amble
Que l’on ânonne tous ensemble :
« C’est la faute du réchauffement,
Du réchauffement, du réchauffement ! »
Si vous évoquez Claude Allègre
L’ambiance aussitôt tourne à l’aigre.
Ils vous insultent allègrement.
Et ils ajoutent « Allègre ment… »
Le catalogue hiver de la Redoute,
Fait un tabac en plein mois d’août.
Vous comprenez, ça nous déroute.
N’ayez là-dessus aucun doute :
« C’est la faute du réchauffement,
Du réchauffement, du réchauffement ! »
J’ai croisé trois ours polaires
L’autre jour dans le Finistère.
C’est normal qu’ils prennent un peu l’air.
Ah ! Qu’elle chauffe vite cette terre !
« C’est la faute du réchauffement,
Du réchauffement, du réchauffement ! »
Faites taire les météorologues
Qui valent guère mieux qu’les astrologues.
Ne vous fiez qu’aux climatologues.
Eux seuls connaissent bien le globe.
N’écoutez pas ceux qui vous disent :
« Tout va très bien madame la banquise ! »
Bientôt les esquimaux glacés
Vont se prendre une dégelée…
« C’est la faute du réchauffement,
Du réchauffement, du réchauffement ! »
Ils sont en T-shirt chez Fogiel
Dans une émission réchauffée.
Ils disent : « n’attendez pas le dégel ».
J’prends ma bouillotte et mon café.
Ils disent que la transpiration
Du globe est un fait établi.
Le froid bloque ma respiration
Et j’ai les doigts tout engourdis.
« C’est la faute du réchauffement,
Du réchauffement, du réchauffement ! »
Dehors, la terrasse ressemble
Au pôle nord, en plein mois d’septembre.
Ils disent : « pense à la fonte des glaces,
Pour affronter ton regard dans la glace »
Mais mon miroir est plein de givre.
Pour finir le présentateur
Fait la promotion de leur dernier livre.
Je suis plaqué au radiateur.
« C’est la faute du réchauffement,
Du réchauffement, du réchauffement ! »
Tandis qu’ils sauvent la planète,
Mes genoux jouent des castagnettes.
Pendant qu’il sauvent l’univers,
Je vais me servir un bon verre
De rhum. A vot’ santé les écolos !
Dès qu’jaurai dégivré la serrure,
J’irai lire vot’ littérature.
En attendant, comme Borloo :
Je vais devenir alcoolo !