Il y eut autrefois la moralité de la fable qui disait « travaillez, prenez de la peine ! » Puis vint le « Enrichissez-vous ! » attribué à Guizot. Aujourd’hui, le mot d’ordre est « hérite ! »
Hérite de ta situation de « fils ou de fille de ». Hérite d’une rente de situation ! Hérite de privilèges à vie !
Il serait logique d’en tirer les conséquences et de faire modifier deux passages de la Déclaration de 1789 qui figurent dans le Préambule de notre Constitution :
Article 1er : « Les hommes naissent et demeurent libres et égaux en droits. Les distinctions sociales ne peuvent être fondées que sur l’utilité commune l’héritage. »
Article 6 (…) Tous les Citoyens étant égaux à ses yeux (ndlr : la loi), sont également admissibles à toutes dignités, places et emplois publics, selon leur capacité, et sans autre distinction que celle de leurs vertus et de leurs talents leur fortune et de leur héritage. »
Evidemment, l’idéal démocratique eut été de remplacer « hérite ! » par « mérite ! » Mais cela est impossible pour deux raisons : tous les fils et les filles de, tous les parvenus, tous les tricheurs, vous diront preuves et témoins à l’appui qu’ils méritent ce qu’ils ont. Seconde raison, le mérite, c’est l’héritage.
Dommage, parce qu’avec l’application du « mérite ! », beaucoup d’héritiers, de pistonnés, d’imposteurs et de tricheurs passeraient à la trappe. Et pour commencer, Jean Sarkozy ne serait plus à l’EPAD. Carla Bruni ne ferait plus de cinéma…
On imagine la révolution que cela créerait dans le moeurs. Les Français ne sont pas prêts.