Il est apparu à la télévision, le visage tranquille, la voix calme et les cheveux opportunément laissés grisonnants en marque de sagesse. Puis il s’est paré d’une nouvelle vertu, il s’est dit « rigoureux ».
Abracadabra ! Nicolas le Dispendieux serait devenu rigoureux ! Examinons la réalité des faits. Je présenterai mon argumentation en deux temps. D’abord, je montrerai que ses dépenses somptuaires sont plus folles que jamais, ensuite j’exposerai comment les sacrifices seront portés sur les seules dépenses sociales et les classes moyennes.
I – Le train de vie hallucinant de Nicolas le Dispendieux
Vous trouverez dans l’article de notre camarade Imhotep des éléments qui démontrent que les folles dépenses de l’Elysée n’ont pas cessé, bien au contraire.
Pour la deuxième année consécutive, la Cour des comptes a rendu public, jeudi 15 juillet, un rapport sur « les comptes et la gestion des services de la présidence de la République pour l’exercice 2009 ». Le premier président de la Cour, Didier Migaud, étant un ancien député socialiste, on ne pouvait logiquement le suspecter de collusion. Mais Imhotep défend un point de vue différent. Il nous dit que la publication du rapport a été différée de quelques jours sur l’ordre de l’Elysée et rappelle que Didier Migaud est l’homme qui a refusé en 2009 une enquête parlementaire sur les sondages contestés de l’Elysée, sondages confiés sans appel d’offre et à des tarifs exorbitants à des sociétés amies. Migaud serait-il le pendant financier de Philippe Courroye, autrement dit un allié très complaisant, voire un serviteur ? L’auteur de l’article le pense en tout cas.
L’auteur poursuit en montrant comment des dépenses censées réduites ont été glissées vers d’autres lignes budgétaires ou minimisées par des tours de passe-passe. Il dénonce également l’affichage de fausse vertu. Ainsi Migaud félicite-t-il presque le président de rembourser en partie des dépenses personnelles qu’il a faites en puisant dans les caisses de l ‘Etat : en novembre dernier, il a remboursé 9.645,55 euros au titre de ses achats privés du premier semestre 2009. C’est du même tonneau que le ministre pris la main dans le sac des cigares ! Ce n’est pas ça la vertu, c’est de la réinsertion sociale de délinquant tout au plus !
II – La rigueur sera portée par les pauvres et les classes moyennes
Nous ne sommes pas encore à la rentrée que déjà l’on évoque une taxe pour les personnes âgées de plus de 50 ans ou une assurance privée obligatoire pour payer leur future dépendance, les avantages fiscaux des services à la personne sont revus à la baisse (on les amalgame avec les niches fiscales des privilégiés), les aides aux étudiants réduites, et on augure l’inévitable hausse des impôts à laquelle les Français se seraient paraît-il résignés (puisque des sondages le disent !).
Voilà pour les classes moyennes et encore j’en oublie. Voyons les pauvres à présent.
Les coupes claires dans les politiques sociales sont impitoyables. Il y a d’abord la restriction de l’accès aux soins pour les personnes défavorisées (réduction de l’aide médicale d’Etat : AME). Pour le logement social, François Fillon a signifié que l’Etat va réduire son aide au logement social à hauteur de 340 millions d’euros (interview au quotidien Les Echos du 6 juillet).
De manière générale, l’Etat cherche à faire 1,5 milliard d’économies sur les aides à l’accession à la propriété (Le Monde 09.07.10) : l’accession à la propriété est moins aidées avec la période de doublement du PTZ (prêt à taux zéro) qui prend fin et les avantages pour l’habitat écologique sitôt créés et sitôt supprimés (quelle inconséquence !)
Les plus vulnérables sont mis à l’amende : ainsi l’allocation aux adultes handicapés sera revalorisée en six ans au lieu de cinq, les emplois aidés qui passent de 400 000 à 340 000 l’an prochain.
Pour les contrats aidés, le taux de prise en charge des CAE (contrat d’accompagnement dans l’emploi) est ramené de 90 % à 80 %. Cela s’inscrit « dans le contexte de la fin progressive du plan de relance » puisque, c’est notoire, désormais l’économie est florissante et le plan de relance peut être supprimé !
Et notre ministre du budget de s’en faire une vertu : « La France n’a jamais accompli un effort aussi considérable » (dans un entretien publié par Les Echos le 6 juillet).
L’effort est certes considérable mais il n’y a pas de quoi se vanter de taper sur les petits et cet effort d’ailleurs très insuffisant n’est pas partagé par les riches. Il pèsera exclusivement sur le « Tiers-Etat » qui, contrairement à ce que disait l’abbé Siéyès n’est toujours rien !