Les infiltrés de France 2 ont fait oeuvre utile

On se souvient de la toute première émission des Infiltrés. C’était le 22 octobre 2008. Une journaliste s’était fait passer pour une stagiaire et filmait à leur insu les personnels au moyen d’une caméra cachée. La France entière avait alors pris conscience du phénomène de la maltraitance des vieux en établissements et les langues s’étaient déliées. Sans qu’il y ait eu révélation des sources, le gouvernement avait pu identifier, grâce aux DDASS sous son autorité, la maison de retraite de Saint-Jean-les-Deux-Jumeaux (Seine-et-Marne) dont Valérie Létard, alors secrétaire d’Etat, annonça la fermeture.

France 2 avait refusé de communiquer ses sources à l’époque et c’est le réseau des DDASS qui avait permis d’identifier la maison de retraite du reportage. Rien à voir donc avec les pédophiles qui, sans les informations données par les journalistes, n’auraient pu être identifiés et auraient continué leurs actes en toute impunité.

L’épée de Damoclès sur 200 maisons de retraite

Deux ans après cette émission, c’est Nora Bora, la secrétaire d’Etat chargée des aînés, qui se dit prête à fermer quelque 200 établissements d’hébergement pour personnes âgées (Ehpa) qui continuent présenter des risques de maltraitance des personnes accueillies.

Il semblerait qu’une centaine d’établissements ait amélioré la situation puisque, en 2008, les directeurs de maisons de retraite avaient avancé le chiffre de 300 établissements qui devraient faire l’objet d’une fermeture d’urgence.

Il y a des affaires portées devant le tribunal. Ainsi le tribunal de commerce de Bayonne a-t-il prononcé, le 29 mars 2010, la liquidation de la maison de retraite Les Colombes à Bayonne suite à une cessation de paiement déposée par l’administrateur judiciaire. Mais l’affaire est aussi poursuivie au pénal et l’établissement est fermé depuis le 7 octobre 2009 pour « violences sans incapacité de travail sur personnes vulnérables entre 2006 et 2009 ».

Ce n’est pas la première fois que Nora Berra annonce son intention de procéder à des fermetures. Elle l’avait déjà fait en décembre 20009, au vu d’un rapport inquiétant de l’IGAS (Inspection générale des affaires sociales).

200 structures seraient ainsi en sursis, ce qui représente 2% du parc total de 10.000 établissements pour personnes âgées. La secrétaire d’Etat n’a fixé aucune échéance et elle table probablement sur une mise en conformité de établissements mis en cause. Au moins ces établissement sont-ils identifiés.

Mesures prises contre la maltraitance

A l’occasion de la diffusion de Infiltrés en maison de retraite, Valérie Létard avait évoqué son plan de bientraitance dont les principales étaient :

1 – La multiplication des contrôles inopinés.

2 – L’instauration d’une procédure « d’autoévaluation des pratiques de bientraitance ». Avec le recul, quel bilan peut-on tirer ce cette ? Je l’ai évoqué dans mon article « La maltraitance ordinaires des vieux ». L’Anesm (Agence nationale de l’évaluation et de la qualité des établissements et services sociaux et médico-sociaux) a rendu public en mars 2010 son rapport sur l’analyse des questionnaires d’auto-évaluation. Il en ressort que les résultats ne sont pas encore disponibles et que la prévention de la maltraitance est largement insuffisante.

3 – Un effort de formation : quelque 132 millions d’euros seront réservés à la formation de 250 000 professionnels en trois ans, à l’aide de 20 000 formateurs (soit deux par établissement).

4 – Une nouvelle campagne de communication sur le 3977, numéro d’appel contre la maltraitance des personnes âgées lancé en février 2008.

La création des agences régionales de santé (ARS) par la loi HPST du 21 juillet 2009 permet d’augurer des contrôles renforcés. La mise en place effective des ARS se réalise actuellement. Nommés en novembre 2009, les directeurs des ARS ont reçu leur feuille de route en mars 2010. Le travail de ces agences, s’il se double d’une volonté politique constante de la secrétaire d’Etat aux aînés devrait permettre de résorber les dysfonctionnements néfastes à la santé et au bien-être de nos aînés. Après l’émission de France 2, l’opinion publique ne comprendrait pas qu’en 2012 les résultats ne soient pas au rendez-vous…

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3 réponses à Les infiltrés de France 2 ont fait oeuvre utile

  1. vlane dit :

    cher voris

    ayant dit adieu à agoravox , permettez-moi de réagir ici à vos commentaires là-bas à propos de la censure

    en un mot: merci

    en plusieurs: ce qui s’y passe actuellement mérite que des gens comme vous et d’autres, déjà installés en ce qui concerne la bonne foi, posent les bonnes questions car le sujet est grave

    il s’agit tout simplement de sauver une telle expérience formidable

    d’abord plus de transparence au sujet de « équipe », pourquoi se cacher? y a-t-il des conflits d’intérêts?

    pourquoi se braquent-ils toujours dès qu’il s’agit de plaisanter au sujet des sous? des intervenants qu’ils ont censuré, ou et ont vu leur compte supprimé, posaient pourtant d’excellentes questions et faisaient remarquer bien des dérapages au sujet des zones de non-droits qui profitent à certains ayant assujetti agoravox à leurs intérêts: se faire connaître à tout prix, faire de la pub indirectement, envahir l’espace même quand n’ayant rien d’intéressant à dire, ils publient des nullités

    s’il a fallu attendre un péan pour montrer la face cachée du monde , c’est que nul organe n’est à l’abri de la condition humaine et on résiste à tout sauf à la tentation

    quand on voit les dernières réactions des intervenants, le scandale est sur tous les posts et tout le monde s’interroge?

    à qui profite agoravox? n’est-on pas en train d’assister à la main mise d’une clique sur un tel formidable outil? d’ailleurs, peut-être est-ce juste par sottise, aigreur, égo et manque de tolérance qu’on chasse celles et ceux qui font partie des plus pertinents

    quant au sujet des modérateurs et ceux qui décident in fine de publier ceci ou cela et interdire systématiquement ce qui dérange leur vision ou leur croyance , de quel droit les laisser faire

    on y trouve des athée militants qui voient en chaque croyant soit un mollah soit pape! c’est scandaleux, il faut faire attention à cela

    je crois qu’il faut qu’agoravox fasse un grand débat sur agoravox ou chacun pourra s’exprimer sur le sujet

    encore une fois de quoi ont-ils peur? de la vérité tout simplement

    quant à l’article qui nous occupe: ce fameux lagardette et sa disciple, comment peuvent-ils autant censurer alors qu’ils se disent promouvoir le journaliste citoyen?

    ils devraient apprendre à encaisser les commentaires pertinents ou juste amusant ou même juste impertinents qui touchent leur égo

    c’est scandaleux. qu’ils osent montrer seulement un de mes commentaires qui puisse justifier la censure: aucun sauf l’avant-dernier peut-être écrit à la hâte mais sans insulte quand ils ont supprimé tous mes commentaires de la veille et surtout le dernier et pour cause il commençait ainsi en m’adressant sympathiquement à mon ami l’intello de souche toujours en friche

     » excusez mon retard, mais agoravox ne pouvant faire vivre tout le monde, il faut bien en attendant aller ferrailler ailleurs , tout le monde n’a pas la chance comme vous de pouvoir passer la nuit et la matinée à sautiller ici comme un cabri au cri de vlane vlane vlane

    ect ect  »

    et là hop! ils ont tout supprimé car on parle de sou c’est tout car pourquoi ne pas le plier

    qu’ils osent seulement montrer ce commentaire pour justifier une telle censure alors que des commentaires où on peut lire  » tu nous fais chié » sont pliés, moi ils n’ont pas même pliés supprimer d’un coup

    lamentable

    peu importe, l’essentiel étant que des gens comme vous ne laisse pas passer ce dérapage et la main mise d’une clique qui bientôt pourra être taxée de faire d’agoravox un club soporifique pour racketter des papys et servir de tremplin à leur talent aussi banal que douteux

    vive la liberté d’expression

    à bas la face cachée d’agoravox

    bien à vous

    vlane

  2. Françoise Fournier- Gaspar De Martelaere 13ans
    Cuers le 14-11-2008
    8 place de la convention
    83390-Cuers
    aglo30@hotmail.fr lettre recommandé avec AR :1A 026 118 3843 0

    Objet : « autobiographie d’une mauvaise infirmière », « d’une mauvaise mère »

    Madame la secrétaire d’état aux solidarités Valérie Letard
    35 rue saint-Dominique
    75007Paris

    Suite au reportage de l’émission « les infiltrées » sur la maltraitance dans les maisons de retraite,
    – Silence, on frappe ! On achève bien nos vieux , (Jean Charles Escribano, oh éditions, 2007)
    – On tue les vieux , (Christophe Fernandez, Thierry Pons, Dominique Prédali , Jacques Soubeyrand ,Fayard, 2006 )
    – Violences invisibles (Robert Hugono , Broché, Mars 2007 )

    Que des livres sans suites ! Comme mes plaintes !

    Les premières commencèrent lors de travaux d’amélioration d’une petite résidence pour personnes âgées « la Blandiniére », à Toulon.

    4 résidents dormirent durant leur durée (4 mois puisqu’il n’y avait qu’un seul ouvrier) au milieu du chantier de rénovation et dans la poussière, (même un insuffisant respiratoire !) Le matin, il était mis une bâche sur les lits qui était enlevée le soir ! Il n’y avait rien de prévu contre les retombées de poussières.

    Comme preuve tangible, les remboursements de la sécurité sociale : le même nombre de résident avant, pendant et après les travaux.

    Les personnes âgées étaient là comme des objets :
    Que l’on déplace :
    – c’était un directeur qui avait un bâtiment dans lequel il y avait des chambres, dans lequel il y avait des lits et des armoires( ou panniére), dans lequel il y avait des résidents tellement il y avait des transferts de lits, de chambres.
    – Puis ce système d’hospitalisation temporaire d’un résident dans des cliniques médicales, souvent psychiatrique, prit en charge par la SS et l’entrée d’un nouveau résident qui prend le lit libéré! Parfois il y en avait 2 en villégiature. Le docteur Abeille faisait le même jour : la sortie de l’un, l’entrée du nouveau.

    Quel est son degré de conscience ! son degré d’humanité !
    en rédigeant ses ordonnances ! Il déplaçait des objets pour rendre services à un « gagnant ».

    Dont on doit tirer un maximum de profit :
    Via le 100% SS et conseil général pour se constituer un pécule qui servira à son ambition: un établissement flambant neuf, plus grand, plus beau !
    – la CPAM, en tout début, il y a longtemps, payait le détergeant au sol : septivon, des sondes vésicales systématiques pour tous et petites alèses jetables remboursées, il y eut jusqu’à 60 flacons d’Alodent remboursées encombrant la pharmacie : 2 par résidents.
    – Le GIR, le jour de son estimation, ce n’était plus des personnes âgées, mais un chiffre de dépendance qu’il fallait « vendre « et en tirer le maximum..

    Ce qui m’a le plus choqué dans le reportage de France 2, c’est le court passage du médecin et ces propos d’une violence invisible . Vous l’avez entendu ! Il voit, laisse faire, se facturant des consultations au passage ( cf Dr Abeille).

    Alors que le plus visible dans ce reportage, c’est le personnel d’en bas car plus présent sur le terrain. Des soignants désublimés, qui devait s’adapter entre le dénuement fonctionnel, une omerta latente qui vient de plus haut ( Où sont les chefs ! tous invisibles) et leur nécessité économique de garder cet emploi.

    Et comme il n’est pas « raisonnable »de pointer l’inhumanité du chef, c’est la personne âgée qui reçoit la violence destinée à l’intouchable .

    D’où cette constatation 70% des établissements sont dans une sous-vie qui génère de la maltraitance.

    Cet état de fait ne peut perdurer sans le silence de toute une institution : de l’infirmière référante, au médecin jusqu’au président du conseil général

    Puis, qui vous dit que personne n’a essayé de dénoncer parmi ce petit personnel ! Je suppute des signalements antérieurs et traditionnels qui ont tous abouti au panier et qui, comme moi, s’est retrouvée, face à de l’omerta parce que l’on pointait un hégémonique : proche du secrétaire d’état aux personnes âgées de l’époque, qui cautionne de l’inhumain, qui vit sur de l’inhumain et cet inhumain est même le tremplin de son ambition sociale future : la députation européenne.

    Madame la secrétaire d’état, vous voulez faire de cet établissement là un bouc émissaire, vous allez faire de l’extraordinaire sur le dos des personnes les plus vulnérables :
    – les personnes âgées qui seront « déménagées »
    – du personnel d’en bas « au chômage ».

    Les Patrons , eux, leurs responsabilités seront émoussées au fil du temps, des silences et des méandres procédurières. ( cf juge Burgaud, proc. Lesign, l’avocat général se planque). Et ils s’en sortiront avec de nouvelles responsabilités. Une autre maison de retraite ! Avec encore plus de personnes vulnérables qui leurs seront confiées.

    Face à ces «charismatiques », que sont les « générateurs de violences invisibles, indicibles, inaudibles » :
    – la présomption d’innocence n’existe pas,
    Dénoncez, vous vous retrouvez isolée, diabolisée : je suis une mauvaise infirmière, j’ai un mauvais relationnel ! Fred transporte une personne âgée en la tirant sous les aisselles, talons glissant au sol ! Un sac de gravats. Tous voient ! Tous se taisent ! Coupable d’être seule contre tous.

    – la présomption d’humanité, de normalité n’existe pas.
    Dénoncez, vous êtes anormale.
    Coupable d’être le trublion ! Vous êtes mis au ban : vous partez.

    Quel est leur degré de conscience, d’humanité ou de normalité des bons professionnels qui restent! Qui ordonnent !

    L’avantage avec les personnes âgées c’est que la déraison est physiologique. Aucune opposition. Aucune contestation lors des placements en clinique souvent psychiatrique pour 1mois.

    Un « citoyen »qui dénonce : « Il voit le mal partout ! C’est un malade ! Il est complètement paranoïaque ! Il faut la mettre en HO. Hospitalisation d’office ! »

    Mais, quel est le degré de conscience, d’humanité ou de normalité de ceux qui voient, se taisent et entérine avec ordonnance ou jugement !

    – La maman du petit Marc à Douai!
    – Ma mère voit sa fille et son petit fils dans la vindicte d’un quartier! d’une police municipale à 40 pas ! rue Ledru Rollin à Cuers.
    – Du juge Lorenzini qui place un enfant de 10ans chez un homme de 63 ans, addict pérenne, en attente d’une greffe ! Sans aucune autre surveillance ! sans AEMO !

    – Jusqu’au juge Sabatier ce jeudi 13 novembre 2008 : une plaidoirie digne d’un expert en psychiatrie avec « tout les termes qui vont avec ».
    Ce juge pour enfant ne fit que m’accabler de la pire des déraisons tout ceci en présence d’un enfant de 13ans qui entendit le massacre de sa mère .
    Quelle souffrance ce fut pour moi, je n’étais que dans le questionnement : que peut-il se passer dans la tête d’un enfant de 13 ans qui entend une description de sa mère digne d’un déchet humain à mettre à la poubelle !
    Aucun état d’âme, aucun respect à un enfant.

    C’est la même « conscience » qu’un médecin qui parle « d’un cas » au staff médicale en présence du malade lui-même qui est alors considéré comme objet invisible.

    Le juge Sabatier, juge des enfants, a considéré mon fils comme un objet invisible !

    Le staff des référentes présentes, Mme Astruc et Gouronc, que des complaisantes qui s’écrasent devant le chef! Elles se font recadrer elles aussi !

    Les charismatiques gagnent toujours, puisqu’il faut, hélas ! L’arrivée d’une catastrophe pour faire basculer une situation ou une instruction à charge exclusivement.

    Dénoncez durant des années, c’est dérangé, c’est se faire exclure. Ces meurtres invisibles de personne âgée, d’enfant, sont l’ultime échec de la parole.

    « Autobiographie d’une mauvaise infirmière » S Daninos est arrivé à ouvrir une nouvelle structure pour personnes âgées sur de la maltraitance et sur des silences.

    « Autobiographie d’une mauvaise mère » Mon fils est toujours « otage » et ma famille attend sa mort invisible, après la mienne pour s’approprier au moindre coût de ma part d’héritage familial.

    Veuillez agréer, Madame la secrétaire d’état aux solidarités, l’expression de ma considération.

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