« Je voudrais dire un mot de toutes ces questions d’environnement. Parce que là aussi, ça commence à bien faire”, lance Sarkozy au Salon de l’agriculture. Mais Jean-Luc Bennhamias, du MoDem le crie aussi. Il est pourtant écologiste, lui. En réalité, il dénonce la démagogie verte d’Europe Ecologie, ce piège à gogos qui, d’après les sondages, devrait encore bien fonctionner aux Régionales.
Le « ça commence à bien faire » du chef de l’Etat déclenche aussitôt l’ire des intégristes populistes d’Europe Ecologie. C’est à celui de ces nouveaux hérauts de la Vertu qui prononcera la sentence la plus lapidaire : « calcul électoral » dit Cécile Duflot, « trahison » surenchérit l’association France Nature Environnement.
Or, Jean-Luc Bennhamias dit aussi, dans le Nouvel Obs du 9 mars, « ça commence à bien faire ! » Et l’on comprend mieux à le lire ce que signifie ce cri d’exaspération. Il cite bien sûr cette petite phrase de Sarkozy pour dénoncer la contradiction qu’affiche ce dernier avec ses engagements, mettant en péril les mesures du Grenelle de l’Environnement. Mais il dit aussi, il me semble, que « ça commence à bien faire » cette imposture des écologistes regroupés autour de Cohn-Bendit, ce très vieux routard qui s’offre une nouvelle fraîcheur. Lavé avec adoucissant, le revoilà tout beau tout neuf pour faire oublier qu’il n’a rien fait avancer de concret dans sa longue carrière de militant.
Un blogueur de Marianne 2 s’amuse même à démonter l’imposture technocratique d’Europe Ecologie au verbiage creux qui n’engage à rien tant il est tortueux et fait de langue de bois.
Extrait pour sourire un peu (mais vous y lirez d’autres perles) : « Il s’agit d’identifier et mettre en contexte toutes les parties prenantes des politiques publiques, y compris l’environnement, et d’assurer que toutes les responsabilités politiques et économiques soient assumées, et non diluées. » Bel exercice de langage technocratique, n’est-ce pas ?
Sur le fond, le blogueur souligne aussi les paradoxes flagrants de Cohn Bendit qui défend bec et ongles l’Europe et le libre-échange tout en dénonçant les méfaits que ces systèmes provoquent. Ces écolos ne sont pas à une contradiction près, mais peu importe, leur charme viendra à bout des électeurs hésitants qui voient là du tout beau, du tout neuf, du « dans le vent » ! En fait, du vent, que du vent !
Je donne le dernier mot à Jean-Luc Bennhamias qui conclut son billet sur son blog par ces mots :
« De la même façon, l’idée qui circule depuis quelques semaines, d’une journée sans viande est aussi incohérente. Et pourquoi pas une journée sans carotte, une journée sans fromage puisque le fromage est semble t-il issu de l’élevage d’animaux, une journée sans pain ; Rendez-vous compte la consommation d’énergie et la production de CO2 produite par la fabrication de nos baguettes, sans parler du blé qui utilise des milliers de mettre cube d’eau et le plus souvent des engrais…Les gens sont assez grands pour savoir ce qu’ils doivent manger.
On n’est pas obligé en cela de les infantiliser pour faire les bons choix. Une écologie qui impose des règles à tous n’est pas la nôtre. La Nôtre, c’est d’informer, de prévenir sur la qualité. Elle consiste à promouvoir une agriculture de proximité. Celle-ci concerne tout aussi bien les fruits et légumes que l’élevage, parti intégrante de nos identités et nos territoires.
In fine, une agriculture sans environnement, c’est contre-productif. Un monde rural sans animaux, c’’est un monde rural sans perspectives. »
Ce n’est pas que je méprise l’écologie, ni que je me moque des dangers dénoncés par ces nouveaux chevaliers verts au discours intransigeant, mais c’est que je dénonce leurs excès et leur ridicule. En un mot, « ça commence à bien faire » ces écolos qui polluent le débat en infantilisant les foules !