Pour Johnny, c’est fait. Mais pour la France, pas encore. Loin s’en faut ! Comme Johnny, notre pays a été plongé délibérément dans un coma artificiel dont il n’est pas encore sorti. Cette thérapie, plus connue sous le nom de « France d’Après », lui fut prodiguée pour son bien dit-on, pour lui épargner des souffrances insoutenables. D’où cet endormissement profond sous la propagande et le strass. Pour l’en sortir, il n’est qu’un seul remède (mais à ce point on peut parler d’antidote) : l’inversion du processus !
Plongée dans un coma profond, la France ne réagit plus. Quel mauvais chirurgien l’a massacrée avec son bistouri pour la plonger ensuite dans ce coma prétendument thérapeutique ? Pour le comprendre, il faut remonter un peu dans le temps. Cela commença au début des années 2000 avec le thème de la sécurité érigé au rang de doctrine et cela continua avec la pipolisation à l’extrême du moindre mot, du moindre geste de deux candidats à l’Elysée. Oh ! Il y a bien un qui s’est essayé à faire appel à l’intelligence du Peuple avant qu’elle ne s’éteigne tout-à-fait. Mais il était trop tard. Il s’en tira néanmoins avec un score honorable qui laisse augurer quelque espoir dans l’avenir…
Oui, espoir. J’ose ce mot. Car il me semble que mon pays n’a pas été lobotomisé mais simplement plongé dans un coma temporaire. Plongé dans la sidération par la dictature de l’image, de l’immédiateté, de l’argent-roi, des paillettes et des stars de la politique. Régulièrement des piqûres de rappel viennent renvoyer ce grand corps, toujours réticent aux fers et aux tyrans, au pays de Morphée : un peu d’idéologie nationaliste, un zeste de chasse au mauvais Français, deux doigts d’emphase et de mensonge et un doigt de Besson !
On prie aujourd’hui les musulmans (catégorie dans laquelle on englobe tout ce qui est basané) de laisser leurs minarets à l’entrée et de s’essuyer les pieds dans le paillasson judéo-chrétien, tellement usé qu’on ne parvient plus à lire le mot écrit dessus : « bienvenue ». On somme les jeunes de ne pas parler verlan et de respecter les codes vestimentaires digne d’une France des années 40 qu’on voudrait bien restaurer. Le couvre-feu n’est pas oublié et l’uniforme, c’est pour bientôt ? Halte ! N’entre pas qui veut dans le sanctuaire judéo-chrétien de la nation fille aînée de l’Eglise qui, honorant Sa Sainteté Benoît XVI, a inventé le concept de laïcité positive et le principe de supériorité du croyant sur l’athée.
Une puissante médecine maintient le pays en coma artificiel. Cette thérapie de choc comprend : une efficace propagande financée par les impôts de tous, une manipulation des sondages, des procédés de diversion du regard et du cerveau par le divertissement (TF1, presse people, et les jolies dames à bijoux et à toilettes qui se pavanent, la première d’entre elle alliant le ramage au plumage). Sans oublier les coups d’éclat de notre monarque et ses saillies amusantes. Le « DRH du parti socialiste », recalé au prix Nobel de la paix, et ridiculisé par le ratage du sacre de son fils cadet, parvient toujours cependant à maintenir endormie la France où les grèves ne se voient plus, paraît-il. Sauf évidemment celle – prévisible – de Rachida Dati, députée européenne, du moins c’est ce qui est écrit sur sa fiche de paie, et dont le « drame » nous fait écraser une larme de compassion tant les autres misères ne sont à côté que vaines et indécentes jérémiades.
Voilà l’état du malade ! Il a régressé à l’état antérieur, il a été remis à l’époque de la monarchie et de la richissime aristocratie aux privilèges exorbitants, toujours plus grands ! Une noblesse qui s’amuse de tout et qui se fiche du tiers-état comme du quart. Et il serait parfaitement illusoire d’espérer que le médecin qui a prescrit le coma artificiel décide un jour de lui-même de l’en sortir. Il commence même à effacer la mémoire et à remodeler son Histoire à sa façon, à lui greffer de faux souvenirs.
Le patient ne pourra s’en sortir que par lui-même en inversant le processus : retour à la sobriété et à l’authenticité, à l’échange, au débat autour de vraies lois, véritablement applicables et surtout justes, restauration des lieux de démocratie : l’Assemblée (où les députés ne font plus que passer), les médias libres, le Peuple lui-même qui est muselé devant sa télé qui lui déverse des flots d’idéologie parfois subliminale mais qui tend de plus en plus à se montrer au grand jour et à montrer crûment son affreux fondement.
Pour sortir la France de son coma artificiel, il faut commencer à agir dès à présent et ne pas attendre le moment où l’électrochoc sera rendu nécessaire.
Un historien annoncé en 2007 ce sursaut nécessaire en ces termes : « nous devons provoquer des révolutions intellectuelles… » Le travail sera difficile mais nécessaire.
Philippe