La politique de la ville « à la Nanard » de Jean-François Copé

Tandis que des internautes citoyens repensent la ville et coproduisent des idées et des actions, inventant la ville 2.0, Jean-François Copé, lui, en est resté au vieilles méthodes, aux très vieilles méthodes même. En cette belle journée du 17 juin, il réunissait autour de lui à Meaux – dont le super-cumulard est le maire – , les anciens et actuel ministres de la Ville. Parmi les invités, le pionnier, Bernard Tapie, un homme qui a vite délaissé les problèmes de banlieue pour se tourner vers des secteurs plus juteux comme le football, la chaussure de sport ou, aujourd’hui le Club Méd !

Lors de ces échanges de Meaux, Bernard Tapie n’économisa pas les siens. L’expert, le fin analyste en politique de la ville (ndlr : l’auteur ironise) y alla de son bagou qu’on lui connaît et prodigua ses conseils avisés à propos de tout : il faut donner le droit de vote aux immigrés, que je dis, moa…et bla bla bla. Le Nanard quoi !

On voit que 20 ans de politique de la ville n’ont pas beaucoup fait avancer les idées ni les acteurs. Fadela Amara, secrétaire d’Etat à la Ville, était invitée pour venir y faire la même chose qu’au gouvernement, à savoir de la figuration. Jean-Louis Borloo, rare ministre de droite dont le passage au ministère de la ville a été productif, a préféré s’excuser et on le comprend.

Le mot de la fin de la rencontre revint naturellement à Jean-François Copé qui ne trouva pas mieux de conclure ce débat sur la politique de la ville par un appel à la Nation, estimant en conclusion que « l’identité française » était la problématique « majeure » car « la nation se fissure » et « nous avons besoin d’une nation rassemblée ». Une pensée pour lui-même et 2012 dirait-on…

Face à cette autopromotion d’une image personnelle et d’une façon de faire de la politique qui tient plus du passé que de l’avenir, existe aussi cette initiative lancée par le site villes2.fr et riche d’avenir qui consiste à coproduire la ville et de façon plus citoyenne et innovante. On trouve sur ce site nombre d’innovations pratiques et originales comme la montre verte. La communication entre les personnes et non la com’ façon UMP ! Le Web 2.0 a débarqué. Les politiciens cumulards soucieux de leur seule image l’ignorent mais les citoyens du web, le savent. C’est la FING (fondation internet nouvelle génération) qui a développé cette plateforme ouverte aux citoyens. On est loin des réunions entre soi de Copé, Tapie et quelques autres (avec, pour l’ouverture, quelques élus PS).

L’initiative ville 2.0 permet aux citoyens de se saisir de problèmes qui les concernent et de transformer les processus de décision urbaine. Car il est grand temps que le citoyen participe à la politique de sa ville. Cela n’est pas le cas aujourd’hui où les choses sont conduites par un monopole centralisé composé d’élus qui communiquent pour assurer leur carrière et de spécialistes qui jonglent avec des dispositifs compliqués et bureaucratiques aux noms barbares comme CUCS, DSU, DDU, SRU,ZFU, ZRU, ZRR, ANRU, PNRU, etc ! qui tiennent à distance tout citoyen même armé de la meilleur volonté.

Assez de politique de la ville à la Nanard ! Vive la politique de la ville citoyenne !

Cette entrée a été publiée dans Social. Vous pouvez la mettre en favoris avec ce permalien.

Laisser un commentaire