I
Daisy voit rien
Des Ivoiriens
Ni d’Abidjean.
Elle repasse les habits d’Jean.
Mais pour Jean, son ami syrien,
Elle a plaqué son saint-cyrien.
Sur le trottoir la dame amasse.
Elle fait son chemin de Damas.
II
Daisy voit rien
Des Ivoiriens
Ni d’Abidjean.
Elle repasse les habits d’Jean.
Mais dans le journal, elle lit bien
Ce qui se passe à Tripoli.
Et tout se passe au lit bien,
Avec un chanteur de country poli.
III
Daisy voit rien
Des Ivoiriens
Ni d’Abidjean.
Elle repasse les habits d’Jean.
Mais Daisy sait toucher le coeur
Des hommes qui ont fui Le Caïre.
Elle sait se donner aux Cayrotes
Quand il faut soigner la carote.
IV
Daisy voit rien
Des Ivoiriens
Ni d’Abidjean.
Elle repasse les habits d’Jean.
Elle donne son amour sans tarir
Aux héros de la place Tahrir.
Elle accepte autant leurs dinars
Que l’or des Bretons de Dinard.
V
Daisy voit rien
Des Ivoiriens
Ni d’Abidjean.
Elle repasse les habits d’Jean.
Daisy, écoute donc, dis voir !
Connais-tu pas la Côte d’Ivoire ?
Tais-toi, idiot, car t’y vois rien :
Mon papa était ivoirien…
Voris Bian, 29 avril 2011