Erratum et mes excuses :
Une première version de cet article a été publiée tronquée. Voici la version intégrale. En gras, ce qui a été ajouté ou modifié.
Les handicapés seront-ils le prochain groupe social bouc-émissaire ? Dans le domaine social, on assiste à des régressions importantes. On sait par exemple que 340 millions d’euros seront chipés au logement social par le gouvernement qui va supprimer l’exonération de l’impôt sur les loyers perçus par bailleurs sociaux (organismes HLM…). On sait que l’aide à la pierre diminue de façon drastique. Mais on se souvient aussi que le gouvernement avait essayé de supprimer l’aide sociale au logement pour les étudiants et n’avait reculé (temporairement ?) que par crainte du mécontentement dans le peu qu’il lui reste d’électoral fidèle. Dans le secteur social toujours, l’Etat se défausse de plus en plus sur les collectivités locales (département en particulier) à qui il transfère régulièrement de nouvelles charges sans prévoir de compensation financière. L’Association des départements de France est en train d’élever une protestation…
Mais voilà qu’aujourd’hui, il semblerait que le gouvernement veuille faire de l’argent sur le dos des handicapés qui travaillent. Des associations dénoncent en effet le «racket» de l’Agefiph. En effet, le projet de loi de finances pour 2011 contient une disposition (l’article 97) qui prévoit une ponction de 60 millions d’euros sur deux ans sur le budget de l’Agefiph.
Rappelons ce qu’est l’Agefiph. Le Fonds pour l’insertion professionnelle des personnes handicapées (Agefiph) récolte les pénalités versées par les entreprises qui ne respectent pas leurs obligations légales en matière d’emploi des handicapés. Les sommes ainsi perçues servent à financer l’emploi des personnes handicapées et leur formation. Ces nouveaux « privilégiés » vont sans doute être mis à contribution.
Les associations de handicapés déplorent que cette ponction s’ajoute au transfert (sans financements complémentaires) à l’Agefiph de charges jusqu’ici assurées par l’Etat, comme la reconnaissance de la lourdeur du handicap dès 2011 et la gestion de 86 000 déclarations (réalisées par entreprises ou établissements) concernant l’obligation d’emploi des travailleurs handicapés en 2012.
Ces décisions « vont impacter de façon irréversible le budget de l’Agefiph et donc mécaniquement, diminuer les aides accordées aux travailleurs handicapés et aux entreprises pour leur insertion professionnelle« , estiment-elles.
Comme les organismes HLM à propos de l’impôt qu’ils vont devoir payer (et de sommes qu’ils ont dû reverser précédemment), on parle ici de « Hold-up », ou de « racket »…
Enfin, tant que Madame Bettencourt et Monsieur Tapie et tous les riches fraudeurs du fisc peuvent dormir sur leurs millions sans être inquiétés…