La poésie provoque l’immédiateté. L’immédiateté d’un départ de sons. Une charge de couleurs et de mondes en déchaînement.
On érige des temples jamais aux bons endroits, jamais aux vraies choses.
L’océan de la poésie s’écarte délibérément des continents du langage quotidien. La poésie vient en lécher les bords. La Poésie est un océan dont les rochers ne sont pas contaminés par la réalité.
On y voit mourir des violettes incomparables. On y voit le langage changer de finitude, hanter les eaux, les berges, les auberges pour y tresser les beaux flambeaux du soir.
Le poète est une sorte de prêtre aux lèvres de vent. Il tresse des rayons sous des dômes étranges. Le ciel y est si clair qu’on y voit l’infini.
La réalité trop clôturée, fermée aux signes. Le poète au regard azuré ignore ces sévères beautés. Dans son manteau d’étoiles, il sait lire les nuages, le feuilleton du ciel.
Paul Cosquer 22 mars 2012