Le 16 mai 2007, la France d’après montrait son vrai visage : le visage d’un clan de prédateurs séduit par tout ce qui brille et prêt à fondre sur les richesses du pays. Le club très fermé des puissants exhibait avec indécente (dites « transparence », c’est le mot officiel…) son avidité et sa servilité envers le marché, l’argent-roi et l’Amérique des Bush. Aujourd’hui, ça y est ! La France d’après est bien implantée avec son arsenal destructeur de solidarité, de lien social, de service public, d’emploi, d’indépendance de notre pays.
Le 16 mai 2007, la France d’après s’affichait avec « transparence » : l’opulence devenait désormais un moyen officiel de fasciner les foules, le président de la République montrant l’exemple en s’exhibant devant les médias sur le yacht de son ami, le milliardaire Bolloré. Puis, tout s’enchaînait, un énorme cadeau fiscal était consenti avec l’argent de nos impôts aux familles les plus riches, sans aucune contrepartie. Le message était clair : la France des riches se partage le gâteau avant qu’il ne disparaisse. Le sarkozisme ne s’arrêtait pas là et décidait de récompenser les amis affairistes : la commission Tapie attribuait à ce dernier un généreux pactole, offert aussi par nos impôts. Dans le même temps, de nombreux sacrifices étaient exigés du peuple : création sournoise de nombreuses taxes et de franchises médicales, refus de réévaluer les salaires, maintien des minima sociaux au rabais…Mais la France d’après continuait son oeuvre et les banquiers, les traders, les PDG du CAC40, taillaient largement leur part dans le gâteau sous le regard bienveillant et même incitateur de Sarkozy, mais dites « l’Exécutif », c’est le terme officiel et, de fait, il exécute !
Mais la pieuvre de la « France d’après » est loin d’être rassasiée : elle veut se payer l’Europe. Elle ne s’intéresse pas à l’Europe, puisque l’Amérique est son unique modèle et qu’elle a décidé qu’il n’y avait pas d’alternative, donc pas d’Europe possible. Mais elle veut l’instrumentaliser à son seul profit, étendre à grande échelle sa politique qui fait de l’inégalité un principe intangible et rémunérateur, une politique qui n’obéit qu’au marché et rêve d’en imposer les règles partout y compris dans les hôpitaux, dans les écoles et dans les maisons de retraite.
Voulons-nous de cela ? Allons-nous nous laisser abuser une fois encore par la communication populiste qui « nous » fit croire que tout cela était pour notre bien : la sécurité dans nos villes, le « travailler plus pour gagner plus », « la croissance avec les dents »… ?
L’Europe, ce n’est pas seulement une économie, c’est un projet de société, des valeurs humanistes, disent ceux qui ont refusé allégeance à ce système perfide et trompeur : « Ceux qui ont voulu limiter l’union de l’Europe à un marché ont trahi l’idéal européen. L’Europe ne peut pas se résumer à la défense de la concurrence en tous domaines et sur tous sujets. Pour nous, démocrates français et européens, l’exigence sociale, civique et écologique doit servir de point de repère. Ce sont les valeurs de l’humanisme européen qui doivent maintenant être défendues, notamment dans nos relations avec les autres puissances mondiales. » (extrait d’un texte de « 12 propositions pour l’avenir de l’Europe » proposé par François Bayrou lors d’une convention européenne consacrée à la crise le 29 mars à Paris).
« Le modèle des inégalités croissantes que l’on veut nous imposer aujourd’hui nie les valeurs fondamentales de la République » disait alors aussi le président du Mouvement Démocrate. Il appuyait ensuite ses propos lors d’une interview : « Tout ce qui fait l’originalité et l’universalité du projet républicain français, démocratique, laïque et social, tout cela, peu ou prou, Nicolas Sarkozy y a porté atteinte depuis qu’il est au pouvoir. Depuis le bouclier fiscal jusqu’aux atteintes à la séparation des pouvoirs et à l’OTAN, on conduit la France vers un modèle qui n’est pas le sien et qui minera notre pays. »
Avec la « France d’après », tout vole en éclat : laïcité, séparation des pouvoirs, l’idée du service public à la française, l’indépendance militaire de la France.
Alors, faut-il calquer sur la « France d’après » le modèle de l’Europe de demain ou bien voulons tendre vers l’humanisme européen comme le propose le MoDem ? A chacun d’en juger.
Listes du Mouvement Démocrate aux élections européennes du 7 juin 2009.