Pour moi, l’’urgence est d’envisager la fermeture de la centrale de Fessenheim mais cela n’intéresse plus les Verts. Les écolos ont préféré instrumentaliser l’EPR de Flamanville pour faire un chantage au PS et obtenir des circonscriptions. Et pendant ce temps, on ne parle même plus de Fessenheim, la centrale pourrie construite sur une faille sismique. C’était déjà pas malin-malin de l’avoir construite là. S’obstiner à la garder à tout prix relève autant de l’inconscience.
L’EPR de Flamanville est mieux protégé vis-à-vis des séismes et inondations que les réacteurs actuellement en exploitation, car il a bénéficié dès sa conception de dispositions supplémentaires. Sachant cela, les Verts tiennent quand même à sa destruction pour des raisons idéologiques qui font parler d’eux. Il veulent saborder un EPR tout neuf et tout moderne, le fleuron de notre industrie dont il ne reste pourtant pas grand chose !
Cependant je suis pour le renforcement maximum des conditions de sécurité et aussi pour la totale transparence des règles et des risques. Comme le dit Marielle de Sarnez, en matière de sûreté nucléaire, »il faut des tests de résistance obligatoires, indépendants, transparents et contraignants »
Pour Yann Wehrling, les Verts ont tort de se focaliser sur la question de l’EPR, « c’est-à-dire sur 3 pour cent de la production nucléaire française et 0,5 pour cent de notre production énergétique, mais on se détourne des priorités« . Cela ne veut pas dire qu’on transige sur les règles de sécurité. Il estime nécessaire d’y voir clair sur son coût réel et sur les malfaçons pointées par l’Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire (IRSN) qui doit rendre un rapport à ce sujet. Pour Yann Wehrling, la réduction du nucléaire en France est inévitable. « Ce n’est pas un choix politique, c’est le sens vers lequel on ira de toute façon« .
François Bayrou rappelle que « le principal danger environnemental que nous avons devant nous est et reste le réchauffement climatique ». Selon lui, « on ne peut donc pas substituer à la production d’électricité sans effet de serre, une production au gaz, au pétrole, ou au charbon« , qui aurait des effets dévastateurs sur le climat.
À un arrêt brutal de la production nucléaire, qui ferait figure de véritable retour en arrière, le député des Pyrénées-Atlantiques a opposé « un développement de la part des énergies renouvelables« , qui permette une réduction progressive et accompagnée de la part du nucléaire en France. Pour lui, les deux vraies questions en matière de nucléaire sont « la sécurité et notre capacité à traiter les déchets« .
Sensibilisé depuis longtemps aux questions d’environnement, François Bayrou a également appelé à une chasse au gaspille : « le nucléaire correspond à dix-sept pour cent de l’énergie française, il en reste donc quatre-vingt-trois pour cent : c’est là qu’il faut faire porter l’effort principal en matière de réduction de la consommation ». « Soyons volontaristes en matière de réduction de la consommation des véhicules et des chauffages, amélioration l’isolation des bâtiments« , a-t-il prescrit.
En résumé, il faut « augmenter la part d’énergies renouvelables, tout en réduisant la consommation »
Personnellement, je milite pour la fermeture de cette bombe à retardement qu’est la centrale de Fessenheim. Son abandon et son démantèlement pourraient servir de test grandeur nature afin dévaluer le coût d’une déconstruction d’EPR et le coût de l’investissement dans les énergies alternatives à plus grande échelle…