Le secteur des services à la personne reste dynamique et pourvoyeur d’emplois. Il pourrait bientôt représenter 1% de la valeur ajoutée de l’économie. Selon un rapport de la Délégation sénatoriale à la prospective, sa part dans l’emploi total est passée de 3,5% en 2005 à 3,7% en 2008. Et le vieillissement de la population ne va pas tarir le filon.
L’aidant participe à la croissance
Si l’intérêt du rôle de l’aidant est démontré sur le plan social et macroéconomique des services à la personne, le rapport, remis par Joseph Kergueris, sénateur du Morbihan, exprime des critiques sur le secteur. Ainsi, l’organisation et le financement du secteur sont loin d’être irréprochables. On dénombre 18 « niches » fiscales ou sociales, dont la plus importante est le crédit d’impôt pour l’emploi d’un travailleur salarié à domicile.
Les limites du chèque emploi service universel (CESU)
Le rapport dénonce une certaine illisibilité de la prise en charge liée au CESU. Malgré la dynamique enclenchée par les organismes et entreprises prestataires, l’emploi direct par des particuliers représente encore 70% des heures travaillées.
A noter que le Parlement a adopté le 12 juillet une loi qui prévoit l’extension du CESU aux prestations d’aide à domicile délivrées à ses ascendants bénéficiaires de l’APA, aux handicapés bénéficiaires de la prestation de compensation et à d’autres prestations.
Haro sur les « niches fiscales »
En 2008, la valeur ajoutée du secteur atteignait 15 milliards d’euros, pour un soutien public de 14 milliards d’euros, ce qui suggère des « effets de levier limités », comme disent les économistes.
La tentation était grande de suivre l’air du temps en amalgamant les niches fiscales : le rapport suggère donc de revoir celles qui portent de forts « effets d’aubaine », comme disent encore les économistes. On s’oriente certainement vers une réduction sensible des aides aux services de confort et vers une sélection pour différencier davantage les services de confort et ceux s’adressant aux publics fragiles.
Si l’on est loin de l’enthousiasme affiché par le plan Borloo en 2005 (on parlait de la création de 500.000 emplois en trois ans et d’entrée dans une ère d' »industrialisation » des services à la personne !), l’aidant à domicile a toujours le vent en poupe et ce malgré la crise économique.
Mais nous n’avons pas encore attrapé la croissance avec les dents…