Allain le prestidigitateur
Le magicien des mots,
Quelquefois comme nous a les doigts gourds,
Quelquefois comme nous, il se goure.
Mais toujours Allain le prestige
Le preste fumeur de tiges,
Trouvait les mots pour émouvoir.
Et c’était là un grand pouvoir.
Le plus curieux, c’est que Leprest,
Le gars de Mont Saint-Aignan
Lundi 15 août en s’éteignant
Est devenu « feu Leprest ».
Comme s’il brûlait dans nos mémoires.
Après avoir brûlé les planches.
Comme s’il gardait dans sa manche
Quelque poème pour nos dimanches.
Sans attendre que l’encre soit sèche,
On lui offre sa dernière sèche.
Mais même en cherchant dans toute l’Ardèche
On n’en trouve pas, c’est la dèche !
Il voulait juste comme ça pour le prestige
Fumer une dernière tige,
Il voulait juste comme ça pour l’épitaphe.
Tirer sa dernière taffe…