Dédé la cloche

(Conte rabelaisien)

I

Il aurait dû jeuner
Au lieu de déjeuner

Et surtout pas trop boire.
Ça cause des déboires.

On sait qu’après la fête
C’est souvent la défaite.

Toute la nuit on chante,
Le lendemain on déchante.

Après avoir braillé,
Il est tout débraillé.

Il s’est pris pour un astre
Et voyez quel désastre !

L’Samu social viendra l’border
S’il n’est pas débordé.

Couverture et couvert
S’il est trop découvert.

Refrain :

Les dés sont jetés
Et Dédé complètement jeté.
C’était d’jà pas un gars rangé
Mais cette fois il est dérangé.

II

On voudrait tout tester,
On se fait détester.

A vider tous les chais,
On termine en déchet.

On voudrait bien se battre,
On n’fait que se débattre.

Son passé le gommer
Les cons les dégommer !

On n’s’en laisse plus conter
Ses jours sont décomptés.

Il a les yeux cernés.
Il se voit décerner

Le prix de tête de veau
De parigot dévot.

«Il gèle à pierre fendre,
Dit-on pour le défendre.

Refrain :

Les dés sont jetés
Et Dédé complètement jeté.
C’était d’jà pas un gars rangé
Mais cette fois il est dérangé.

III

Après avoir bien mangé,
Ça va le démanger.

Il voudra se colleter
Les femmes à décolletés.

Cherchant des mains les seins.
J’vous fais pas un dessin.

On voudra le traquer
Tout comme un détraqué

A l’asile, faut l’quorum
Pour boucler l’décorum.

Ou bien on va l’ferrer
Et puis le déférer.

Ou le laisser filer
Mais ce serait s’défiler.

La main dans le pot d’confiture,
On a vu sa déconfiture…

Refrain :

Les dés sont jetés
Et Dédé complètement jeté.
C’était d’jà pas un gars rangé
Mais cette fois il est dérangé.

IV

Le juge l’a libéré :
Mise en délibéré.

Et du délit, le corps
S’est fondu dans l’décor.

La femme, une vieille pie
A r’noncé par dépit.

Puis se faire de la bile
Pour un pauvre débile ?

A quoi bon y penser ?
On va pas dépenser…

Depuis Dédé se taille,
Chez les putes, un détail,

Avec la reine il fraye
Et jamais ne défraye.

Et puis le soir il fonce,
Boit jusqu’à la défonce.

Et quand il est bourré
Il s’en va débourrer…

Refrain :

C’est pas un gars rangé,
Dédé, quand il est dérangé,
C’est simple il coule un bronze.
Les bronzés en débronzent.

Voris Bian 4 janvier 2011

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