Le bimoteur franco allemand a des ratés mais les deux pilotes continuent de voler comme si de rien n’était. Si bien qu’il n’y aura pas d’atterrissage : le bimoteur s’écrasera et nous avec. Normal me direz-vous, on n’a pas prévu de piste d’atterrissage en douceur pour les sorties de crise de l’euro ni pour les sorties d’états de la zone euro. Il y une erreur de conception à l’origine que nous aurions pu signaler si les ingénieurs n’avaient pas décidé de se passer de l’avis des mécanos. Mais au fait, s’agit-il d’un bimoteur copiloté par Nicolas et Angela ou d’une bataille aérienne ? François Bayrou s’interroge.
Invité du «Grand Jury RTL-Le Figaro-LCI» (lien), le président du Mouvement Démocrate juge «irresponsables» les propos germanophobes venus du PS. Cependant, il dénonce «l’affichage», voire «l’entente fallacieuse», du couple franco-allemand, qui, selon lui, ne serait en réalité «d’accord sur rien». «L’Europe ne se construit pas à deux, ça ne marchera pas», affirme-t-il. Ce qui rejoint ma théorie du bimoteur…
Évoquant la crise «dans la zone euro», il a encore estimé «contre-productif» que Nicolas Sarkozy et Angela Merkel «multiplient des conférences de presse dont il ne sort rien».
Le candidat à l’élection présidentielle défend une «méthode communautaire». «Le couple franco-allemand, explique-t-il, doit être un ferment. Un entraîneur. Mais il ne doit pas se placer en commandant prétendant donner des instructions aux autres sans jamais pour autant être clair.» Pour sortir de la crise, il préconise notamment de «sécuriser la dette en assurant les prêteurs» et «en assurant le refinancement de la dette des États sur une période assez longue pour leur permettre de sortir la tête de l’eau». «Ce qui est différent des subventions», précise-t-il.
Certains nous ont prédit du sang et des larmes. Pour les larmes nous avons eu Elsa Fornero, ministre des Affaires sociales, qui a éclaté en sanglots alors qu’elle annonçait des sacrifices pour les retraités italiens. Pour le sang, ça viendra si le bimoteur continue ses ratés et si nous ne mettons pas fin à cet absurde et dérisoire ballet aérien. Car les pirouettes périlleuses et tout-à-fait inédites que nous admirons dans le ciel au-dessus de nos têtes sont dues, sachez-le bien, à la dispute que se livrent les deux pilotes qui n’arrivent pas à se mettre d’accord et qui tirent sur le manche à tour de rôle…
Ce billet sera complété et sera proposé comme article ce soir sur Agoravox.