François Bayrou, victime d’un malaise à la fin de l’émission du Petit Journal où il était invité, a été hospitalisé.
Je lui souhaite tout d’abord un prompt rétablissement et j’espère que ce n’est pas grave (des examens vont être pratiqués).
Je voudrais lui dire aussi de lâcher un peu prise sur les attaques du Petit Journal. En effet, si l’on porte un regard extérieur et le plus neutre possible sur cette affaire, on voit que les faits ne sont pas aussi graves et que la critique portée contre Barthès n’est pas convaincante. Le Post rend assez bien compte de l’évènement en titrant « François Bayrou accuse (presque) à tort Yann Barthès de manipulation ». Le « presque » témoigne du peu d’épaisseur de cette polémique. Il n’est pourtant pas dans les habitudes du Post de verser dans le « ni pour ni contre, bien au contraire ». Je dis : lâchons l’affaire !
Barthès encaisse un but !
Il est manifeste que Yann Barthès a déformé la vérité pour faire rire avec quelque arrière-pensée. Mais cela n’étant pas assez flagrant, il suffit, à mon avis, d’affirmer qu’il a asséné des contre-vérités. Inutile de lui faire reconnaître son tort s’il est de mauvaise foi. C’est loin d’être la première fois que des personnalités politiques sont victimes d’humoristes. On se souvient par exemple de Lionel Jospin représenté par sa marionnette des Guignols lui faisant dire « je me retire définitivement ». Si l’on visionne les images d’archive, on voit qu’il n’a jamais prononcé le mot « définitivement ». C’est là de la pure extrapolation tirée du ton général de son discours qui laissait penser qu’effectivement c’était un non retour. Pourtant autour de moi, j’ai entendu souvent dire que c’était une honte pour Jospin de tenter d’essayer de revenir en 2007 puisqu’il s’était retiré « définitivement ». Je m’empressais de rectifier mais l’air dubitatif de mes interlocuteurs en disait long sur le pouvoir de la télé sur l’opinion des citoyens.
Je crois au Mouvement Démocrate comme une force qui précisément doit contribuer à éclairer le Citoyen et à aider à sa formation, à son sens critique et à son sens de l’engagement. Il faut agir sur ce levier et lâcher un peu de lest sur l’humour même féroce. Je crois toujours que Bayrou mérite le titre que je lui ai donné de « meilleur ouvrier de France ».
Il m’arrive moi-même dans mes chansons de dire quelques inexactitudes voire d’inventer (tout dernièrement la vente de TGV au Népal). J’accepterais parfaitement qu’un sarkozyste me reprenne poliment sur ce point. Je répondrai alors tout aussi poliment que c’est l’œuvre dans son ensemble qui compte. Si cette œuvre est honnête et respire la vérité de celui qui l’exprime, alors le souci du détail peut être un instant négligé, l’erreur – volontaire ou pas – mise au compte de la liberté de l’artiste.
Je regarde tous les dimanches le Petit Journal, en humoriste et en amoureux de la satire et de la caricature (tant qu’elle reste de bon aloi). Je ne suis pas très fâché que cette émission parle de façon récurrente du Shadow Cabinet. Cela ne peut qu’aiguiser la curiosité du téléspectateur averti qui, s’il veut se rendre sur le site du MoDem, pourra constater la richesse, la pertinence et la réactivité des articles de fond de qualité des Shadows. Cette équipe montre tous les jours son sérieux et sa compétence. Personne n’est dupe des dénigrements excessifs. Et on peut bien rire de soi-même de temps en temps…
Dénonçons les manipulations et les mensonges quand ils sont flagrants. Abstenons-nous quand on n’est pas sûr de porter un coup utile et salutaire capable d’éclairer le citoyen et de le rendre plus impartial et plus clairvoyant à l’avenir.
Je conclus en me disant que peut-être Yann Barthès dira un petit mot de soutien à Bayrou pour son souci de santé. Car je crois qu’il est ainsi….Pas méchant au fond.