I
On était v’nus sans un canif,
Pour exprimer à la manif
Nos opinions.
Ils nous ont pris comme punching-ball,
Nous ont tiré d’ssus au flash ball,
Collé des gnons.
On venait avec l’intention
De partager notre émotion
Sur les retraites,
On venait pas pour Hortefeux,
Mais c’est avec des armes à feu,
Que l’on nous traite.
Refrain :
Tant va la populace
A l’urne qu’elle se lasse.
Et donc elle descend dans la rue,
C’est vu ?
II
On veut pas être du bétail,
Ni être comptés en détail,
Pas à la loupe.
C’est pour notre citoyenneté
Que l’on vient pour manifester,
Par petits groupes.
Il n’est pas imbécile et sot
De bloquer les stations d’Esso
Et puis l’essence.
La grève et le blocus total
Des raffineries de chez Total
ça a du sens.
Refrain :
Tant va la populace
A l’urne qu’elle se lasse.
Et donc elle descend dans la rue,
C’est vu ?
III
On était v’nus pour crier gare
Pas pour fout’ le feu à la gare.
De Montparnasse.
Pour casser, non pas les vitrines,
Mais uniquement vos oreilles
Avec nos hymnes.
On a fait trop de bruit peut-être
En défilant sous vos fenêtres.
Péché d’jeunesse…
Y’avait pas d’quoi nous matraquer,
La démocratie attaquée,
Faut qu’elle renaisse !
Refrain :
Tant va la populace
A l’urne qu’elle se lasse.
Et donc elle descend dans la rue,
C’est vu ?
On était v’nus sans un canif,
Pour exprimer à la manif
Nos opinions.
Ils nous ont pris comme punching-ball,
Nous ont tiré d’ssus au flash ball,
Collé des gnons.
On venait avec l’intention
De partager notre émotion
Sur les retraites,
On venait pas pour Hortefeux,
Mais c’est avec des armes à feu,
Que l’on nous traite.
Voris Bian.
Salut Paul,
Un jour j’ai écrit un article sur une manifestation, mais jamais paru. Je le fais ici en dehors de Agoravox. Cela date de presque deux ans.
Le titre « Pourquoi je ne crois plus dans le reality show »
Ce samedi matin-là, le ciel était limpide et j’ai enfourché ma bicyclette. Mission d’abord de ma moitié d’aller voir ce qui se passait au cimetière avec la tombe de sa mère.
Le cimetière, c’est pas trop mon terrain de « jeu ».
Surprise. Arrivé aux abords une foule de gendarmes s’y trouvaient déjà et les forces de l’ordre ne faisait que grossir dans le parking et autour.
J’accomplis ma mission d’envoyé spécial et en sortant je ne peux m’empêcher de m’enquérir de la raison de leur présence insolite auprès de l’un de ces groupes.
La réponse semble difficile et tarde à venir.
Je change de registre.
– Êtes-vous là pour surveiller les morts?
Là, la situation se réchauffe et un sourire précède une réponse plus aisée
– Oui, ils n’ont pas beaucoup de chance de sortir
Ou quelque chose d’approchant.
Je n’insiste pas mais ne sort pas de son champ d’horizon.
Il ajoute:
– Il y en a qui veulent briser les grilles en face.
Il faut que je vous dise, l’Otan est voisin du cimetière.
Il continue par:
– C’est un jeu. Allez voir à la télé ce soir pour voir qui a gagné.
– Ok, merci et bonne journée.
J’avais compris que je n’en aurais pas plus. En savait-il plus sur l’origine de ce déploiement de force?
Je n’ose même pas ajouter la phrase « il faut bien que jeunesse se passe, non? » vu le jeune âge de mon interlocuteur.
Plus loin ou plus prêt de l’endroit et du lieu fatidique, là, le rassemblement pousse la situation vers l’inextricable raison du pays de l’absurdie. On bloque ou on débloque.
Panneau d’interdiction de passage parallèle à la grande route assortie de fils barbelés et de herses de frise pour longer l’OTAN.
Questionnement de ma part, puis-je ou non passer ?
Hésitation et décision « je reçois le sesame ».
Me voila, enserrer avec une haie d’honneur bien armée. Escorte au devant qui ne le sait d’ailleurs pas.
Le nombre de gendarmes sur le bas côté me fait chanter en douceur « Ma petite entreprise, ne connait pas la crise ». Il est vrai que ce déplacement en force ne doit pas couter bombons et que les fleurs du cimetière très proche auraient pâle figure devant l’énormité.
Mais j’ai continué ma route enchantée sur les routes printanières sans plus y penser.
Au retour, changement de programmes, les herses bouchent complètement cette fois. Le petit cycliste que je suis, interroge comment passer.
Là, c’est le grand jeu: « Sorry, on ne peut plus ouvrir les barricades ».
Il faudra emprunter la route et accepter le danger. Car, c’est la caravane y passe toujours à allure constante ou diverse.
Mon « merci pour le danger » n’a pas même le moindre écho.
Je m’en retourne vexé et contrits de devoir enfreindre le code de la route.
Le soir, j’ai suivi le conseil du premier gendarme à la télévision. Des activistes contre l’OTAN étaient la raison de ce déploiement de force. Anniversaire de soixante ans, de l’OTAN sur le sol de Bruxelles, cela se fête à l’intérieur. Alors, à l’extérieur, pourquoi pas?
Est-ce le jeu du « Qui perd gagne ». Je n’ose plus trop penser. Quand aux morts, j’espère au moins qu’ils se sont payé une partie de plaisir. Le jeu en valait-il la chandelle? N’y avait-il pas erreur sur les personnes à viser? Alors, reparler à des représentants de l’ordre, c’est pas demain la veille.
C’est vrai, que quand on aime, on ne compte plus.
L’Enfoiré,
Salut Guy,
Parfois je me dis que ce sont des service d’ordre aux ordres et pour servir le désordre (celui qui vient d’en-haut)…