Elle a les yeux revolving, elle a le libéralisme qui tue. La ministre de l’économie, de l’industrie et de l’emploi. Christine Lagarde, avait l’occasion de s’attaquer à un vrai problème : le surendettement massif et grandissant des consommateurs mais que décide-t-elle de faire ? Rien ! C’est en tout cas ce que dénonce le journal Marianne qui dénonce le libéralisme triomphant de la ministre qu’elle pousse jusqu’au ridicule.
Le projet de loi déposé par Christine Lagarde vise à…ne rien faire ! Sauf un peu de communication (ça le gouvernement sait faire) : Marianne ironise « Au menu : Encadrement publicitaire type : Attention, le crédit endette ! » Il est question aussi de pénaliser ceux qui sont sortis du surendettement (pénaliser, ça aussi c’est une spécialité du gouvernement : blocage des revenus, franchises, taxe carbone…). Sinon, circulez, il n’y a rien à voir !
Mais à part Marianne me direz-vous ? Et bien Le Figaro, conforme à sa ligne de servilité dont il fait sa déontologie, publie un très court article intitulé « Surendettement : faut-il interdire le crédit renouvelable ? » et il répond lui-même à la question (la plume guidée par la main du gouvernement) en présentant des arguments pour l’interdiction et des arguments contre. Est-il utile de dire que le journal pro gouvernemental conclut en faveur du contre ?
Le quotidien L’Humanité se pose aussi la question. Il met l’accent sur l’inquiétude que fait remonter l’association « UFC-Que choisir ? » à propos de la répartition voulue par la ministre des mensualités entre capital et intérêt (dans une proportion restant toutefois à définir).
Le Nouvel Obs nous apprend qu’entre les intérêts des consommateurs défendus par les associations et l’utilité économique du crédit pour le fonctionnement à plein régime du capitalisme moribond, le choix est déjà fait par Madame Lagarde.
Une proposition de loi déposée par le Parti socialiste visait, elle, à « protéger et responsabiliser les consommateurs emprunteurs » et à « améliorer les voies de recours par l’introduction de l’action de groupe » dans le droit français. La proposition demande de supprimer les crédits renouvelables, d’augmenter le délai de rétractation et de créer un fichier national des crédits aux consommateurs. Le fichier, la ministre est contre accusant indirectement le PS de vouloir faire du fichage et de la restriction de libertés publiques ! Comme si ce n’était pas le gouvernement qui excellait dans ce domaine avec le retour récent des fichiers de la police pudiquement renommés « banques de données ».
Il s’agit donc pour le gouvernement de faire passer une réforme pour dire que l’on réforme mais en réalité pour conforter les escrocs du crédits, les profiteurs de la misère du peuple, et pour bluffer les gens tout en ne faisant rien du tout. Il ne faut rien changer au système qui fait que les prêteurs appliquent aux pauvres des taux d’intérêts à 20% pour se faire leur beurre et qui pousse les surendettés à souscrire des crédits de plus en plus onéreux pour rembourser leurs crédits précédents. Le surendettement et le mal-endettement en France augmentent fortement et ce n’est pas demain que cela cessera. Ce fléau est « utile » a tranché Madame Lagarde.
Décidément elle a le regard qui tue.
Le pseudo « projet de loi sur le crédit à la consommation et sur le surendettement », devrait être examiné par l’Assemblée avant la fin de l’année.